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Sauvez les acariens : halte au formaldéhyde !
mercredi 18 octobre 2006, par
Le formaldéhyde (FA), polluant connu de l’air intérieur, est un irritant et un facteur étiologique de l’asthme professionnel. On a suggéré qu’il pouvait aussi augmenter le risque d’asthme chez l’enfant. Les auteurs ont donc cherché à évaluer l’influence de l’exposition au FA sur la réponse bronchique aux acariens chez des asthmatiques.
Exposition au formaldéhyde inhalé : effet sur la réponse bronchique aux acariens chez des patients asthmatiques sensibilisés. : A. Casset1,2, C. Marchand3, A. Purohit1, S. le Calve3, B. Uring-Lambert4, C. Donnay1, P. Meyer5, F. de Blay1,2
1Département de Pneumologie, Hôpital Lyautey, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Strasbourg ; 2Faculté de Pharmacie, Université Louis Pasteur, Illkirch ; 3Centre de Géochimie de la Surface, CNRS (UMR 7517) and Université Louis Pasteur, Strasbourg ; 4Laboratoire d’Immunologie, Hôpital de Hautepierre, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Strasbourg ; 5Service de Biostatistiques et Informatique Médicale, Faculté de Médecine, Strasbourg, France
dans Allergy 61 (11), 1344-1350
– Contexte
- Le formaldéhyde (FA), polluant de l’air intérieur, est connu pour être un irritant et un facteur étiologique de l’asthme professionnel
- Une étude épidémiologique suggère qu’il peut aussi augmenter le risque d’asthme infantile pour des concentrations supérieures à 60 g/m3.
– Objectif
- Évaluer l’influence de la pré-exposition à de faibles doses de FA (100 g/m3, selon la valeur maximale recommandée par l’OMS pour les environnements intérieurs) sur la réponse bronchique à Dermatophagoïdes pteronyssinus.
– Méthode
- 19 sujets asthmatiques ont été inclus
- Chaque sujet a subi un test de provocation bronchique aux acariens immédiatement après une exposition standardisée en chambre à du FA ou de l’air (selon randomisation)
- L’expectoration induite était recueillie 24 heures avant et après le test aux acariens.
– Résultats
- Après l’inhalation de FA, les patients ont développé une réponse immédiate bronchique pour une dose significativement plus basse d’allergène d’acarien qu’après exposition à l’air (la moyenne géométrique de la PD20 pour Der p 1 était de 34,3 ng après FA et 45,4 ng après placebo, p=0.05)
- La réaction tardive, exprimée comme la chute maximale du VEMS par rapport à la valeur de base, était significativement plus grande après FA (15% vs 11%, p=0.046).
– Conclusion
- Cette étude démontre que l’exposition à de faibles doses de FA augmente significativement l’hyperréactivité bronchique aux acariens chez des sujets asthmatiques sensibilisés aux acariens.
Cette étude a voulu confirmer des données épidémiologiques selon lesquelles une exposition à des doses faibles de formaldéhyde (FA) augmente le risque d’asthme infantile.
19 enfants asthmatiques ont été exposés de façon randomisée à des doses standardisées de FA ou à de l’air ambiant, et ont subi juste après l’exposition, un test de provocation bronchique aux acariens.
Puis ont été mesurées la dose minimale d’acariens déclenchant une réponse bronchique immédiate ainsi que la chute du VEMS par rapport à la valeur de base, témoin de la réponse tardive selon les auteurs.
Après inhalation de FA, les sujets présentent une réponse immédiate pour une dose plus faible d’acariens par rapport à ceux ayant inhalé de l’air, et la chute du VEMS est plus importante après inhalation de FA qu’après inhalation d’air.
Les auteurs en concluent donc que l’exposition au FA augmente l’hyperréactivité bronchique aux acariens chez les asthmatiques. Ceci peut avoir un intérêt dans la mesure où le FA est un polluant de l’air intérieur et surtout un facteur professionnel d’irritation, ce qui explique les valeurs maximales d’exposition recommandées par l’OMS.
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