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Des hybrides candidats vaccins : l’allergologie sera moléculaire, ou ne sera point !
mardi 30 janvier 2007, par
Le pollen de pariétaire est un des allergènes les plus importants du pourtour méditerranéen. Les allergènes recombinants ont un rôle primordial à jouer tant diagnostique que thérapeutique : c’est le cas d’un hybride, candidat vaccin pour l’immunothérapie spécifique dans la pollinose à la pariétaire.
Un hybride exprimant des allergènes majeurs génétiquement modifiés du pollen de Pariétaire comme outil pour la vaccination d’allergie spécifique. : A Hybrid Expressing Genetically Engineered Major Allergens of the Parietaria Pollen as a Tool for Specific Allergy Vaccination
A. Bonuraa, S. Corintic, A. Artalea, G. Di Felicec, S. Amorosob, M. Melisa, D. Geracia, P. Colomboa
aIstituto di Biomedicina ed Immunologia Molecolare Alberto Monroy, Consiglio Nazionale delle Ricerche,
bUnità Operativa di Allergologia, Ospedale Civico, Palermo, and
cDipartimento di Malattie Infettive, Parassitarie e Immuno-mediate, Istituto Superiore di Sanità, Roma, Italy
dans International Archives of Allergy and Immunology 2007 ;142:274-284
– Contexte :
- L’allergie est un désordre immunologique affectant environ 25% de la population vivant dans les pays industrialisés.
- L’immunothérapie spécifique est le seul traitement entraînant un soulagement durable des symptômes allergiques, réduisant le risque d’apparition de nouvelles sensibilisations allergiques et empêchant le développement de l’asthme chez les enfants traités pour rhinite allergique.
– Méthodes :
- Par technologie d’ADN recombinant, nous avons pu concevoir un hybride de l’allergène majeur du pollen de pariétaire exprimant des variantes au niveau des ponts disulfures.
- L’activité de liaison aux IgE a été étudiée par Western blot, d’ELISA inhibition et de prick-tests cutanés.
- La reconnaissance par les cellules T a été étudiée par la prolifération de cellules mononuclées dans le sang périphérique.
- L’immunogénicité de l’hybride a été étudiée dans un modèle de sensibilisation chez la souris.
– Résultats :
- L’analyse in vitro et in vivo a prouvé que la rupture des résidus spécifiques de cystéine chez les deux allergènes a causé une forte réduction de l’activité de liaison aux IgE pour l’hybride PjEDcys.
- En outre, nous avons pu montrer qu’une réduction du contenu de l’épitope IgE a profondément réduit l’activité anaphylactique de l’hybride (de 100 à 1.000 fois moins que les allergènes de type sauvage) sans interférer avec la reconnaissance par les cellules T.
- Les sérums des souris BALB/c immunisées par l’hybride pouvaient se lier avec les allergènes naturels de Pariétaire et inhiber la liaison des IgE humaines aux allergènes « sauvages » Par j 1 et Par j 2 jusqu’à 90%.
– Conclusion :
- Nos résultats démontrent que cet hybride qui exprime des variantes des allergènes majeurs de la pariétaire au niveau des liaisons disulfures fait preuve d’une allergénicité réduite et d’une réactivité maintenue vis-à-vis des cellules T pour l’induction d’anticorps protecteurs.
On a fabriqué par génie génétique un hybride d’allergène majeur de pariétaire dont l’allergénicité s’est avérée réduite et dont l’activité vis-à-vis des cellules T était intacte pour ce qui concerne l’induction de la synthèse d’anticorps protecteurs.
Cet hybride est donc un candidat vaccin potentiel pour l’immunothérapie dans l’allergie au pollen de Pariétaire.
Les allergènes majeurs Par j 1 et Par j 2 appartiennent à la famille des LTP mais offrent la particularité de ne pas croiser avec la plupart des autres LTP d’origine alimentaire végétale, malgré des homologies de séquence notables.
Par j 1 croise avec Par o 1 et Par m 1, les LTP homologues d’espèces voisines du genre pariétaire : Parietaria officinalis et Parietaria mauritanica.
A noter également dans les allergènes de Pariétaria judaica :
- Par j 3, une profiline qui croise avec les autres profilines végétales, comme toutes les autres profilines végétales.
- Par j CBP, une protéine (Calcium Binding Protein) qui croise avec Phl p 7.
La prévalence de cette pollinose du pourtour méditerranéen peut atteindre 80% selon les régions et la pollinisation peut durer pratiquement toute l’année :
Il s’agit là d’une excellente illustration de la pertinence du nouveau classement ARIA des rhinites en persistantes et intermittentes plutôt qu’en perannuelles et saisonnières ; en effet, voici un allergène réputé à l’origine de pathologies saisonnières qui est responsable de pathologie perannuelle dans les régions du Sud...
L’importance de la fréquence de l’asthme et des réactivités croisées (basilic, melon, cerise, petits pois, sésame, artichaut...) dans cette pollinose souligne l’importance de disposer de moyens thérapeutiques efficaces et plus sûrs : c’est dire tout l’intérêt de ce travail Italien.
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