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Hot allergologie : le latex sous la langue est bon pour la santé...des allergiques.
vendredi 2 février 2007, par
Devant certaines allergies, la prise en charge thérapeutique de l’allergologue est limitée. C’est le cas de l’allergie au latex dont le traitement est représenté seulement par l’éviction. Cependant, l’immunothérapie sublinguale, dont l’efficacité est prouvée par de nombreuses études peut apporter une nouvelle solution pour ces patients.
Désensibilisation sublinguale chez des enfants ayant des malformations congénitales avec une allergie au latex. : E. Nucera, D. Schiavino, E. Pollastrini, C. Rendeli, D. Pietrini, F. Tabacco, T. De Pasquale, E. Ausili, V. Sabato, C. Roncallo, G. Patriarca (2006)
Departments of 1Allergology, 2Anesthesiology and 3Pediatry Università Cattolica Del Sacro Cuore, Policlinico ’A. Gemelli’, Rome, Italy
dans Pediatric Allergy and Immunology
Volume 17 Issue 8 Page 606 - December 2006
– Introduction :
- La fréquence de l’allergie au latex chez les enfants ayant subi de nombreuses interventions chirurgicales est de l’ordre de 16.7% à 65%.
– Objectif de l’étude :
- Étudier l’efficacité et la bonne tolérance d’une désensibilisation au latex dans un groupe de 10 patients ayant des antécédents de multiples interventions chirurgicales et une allergie clinique au latex.
– Matériel et méthodes :
- Les auteurs ont sélectionné 10 enfants (ratio masculin/féminin : 5 : 5), âgés de 4 à 16 ans (moyenne 9 +/- 4) et ayant :
- des antécédents d’interventions chirurgicales multiples,
- des réactions allergiques au latex
- avec des tests cutanés positifs et/ou des RAST positifs.
- Le diagnostic d’allergie au latex a été confirmé par un test de provocation spécifique (cutané, sublingual, muqueux ou conjonctival).
- La désensibilisation sublinguale a été faite selon un rush en 4 jours avec des doses croissantes d’extraits de latex (ALK Abello) déposées sous la langue jusqu’à la dose maximale de 500 µg de latex.
– Résultats :
- Durant les 2 années de suivi, les valeurs moyennes des IgG4 et des IgE spécifiques ainsi que de l’ECP et des IGE totales n’ont pas varié de façon significative.
- Les patients n’ont manifesté aucun effet indésirable durant la phase de rush, et seulement 2 patients ont présenté des réactions minimes locales lors du traitement d’entretien.
- Tous les tests de provocation ont montré une réduction en terme de positivité et de moyenne des scores.
- De plus, des patients qui avaient besoin de soins dentaires ou d’une chirurgie n’ont pas représenté de symptômes d’allergie au latex.
– Conclusion :
- Ces résultats préliminaires montrent que la désensibilisation sublinguale au latex peut être un outil thérapeutique dans la prise en charge de jeunes patients allergiques ayant besoin d’interventions chirurgicales multiples.
Les auteurs ont proposé une désensibilisation par voie sublinguale au latex chez des enfants allergiques multi-opérés.
Le rush initial n’a pas entraîné de réactions indésirables sévères. L’efficacité a été prouvée par une diminution des tests de provocation et surtout par des ré-interventions possibles en contact avec du latex.
Il s’agit d’une étude clinique extrêmement intéressante puisqu’elle ouvre de nouvelles perspectives dans la prise en charge des patients allergiques au latex et surtout des enfants allergiques et multi-opérés pour des malformations congénitales comme le spina bifida.
La voie sublinguale offre une sécurité importante lors de l’immunothérapie et permet d’envisager des désensibilisations pour de nombreux allergènes même puissants. La technique du rush a certainement permis une meilleure progression des doses en terme de tolérance.
Il faut cependant noter que les tests de provocation réalisés avant et après l’immunothérapie montrent une diminution de la réactivité mais pas une disparition de l’allergie.
Cependant il semble que cela ait facilité de nouvelles interventions, à priori en contact avec du latex.
On ne peut donc pas réellement parler d’une guérison mais simplement d’un abaissement du seuil de réactivité.
Comme le commentent les auteurs en conclusion, il ne s’agit donc pas d’un traitement à proposer à tous les allergiques au latex, mais il permet d’envisager de nouvelles interventions pour des allergiques multi-opérés dans des cas donc bien particuliers.
Il n’empêche que l’éviction draconienne n’est donc plus la seule arme thérapeutique pour ces jeunes patients et il faut envisager la possibilité d’une immunothérapie spécifique dans des conditions qui restent à bien préciser.
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