Poisson d’avril : Une étude européenne portant sur la prévalence de l’allergie alimentaire traduit la préoccupation de l’UE concernant l’allergie.

mercredi 18 avril 2007 par Dr Christian Debavelaere1073 visites

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Poisson d’avril : Une étude européenne portant sur la prévalence de l’allergie alimentaire traduit la préoccupation de l’UE concernant l’allergie.

Poisson d’avril : Une étude européenne portant sur la prévalence de l’allergie alimentaire traduit la préoccupation de l’UE concernant l’allergie.

mercredi 18 avril 2007, par Dr Christian Debavelaere

Cette étude de prévalence de l’allergie alimentaire au sein de 10 nations européennes exprime, d’après ces auteurs, la préoccupation de l’UE concernant l’allergie alimentaire. Ah ! si c’était vrai….

Perception de l’allergie alimentaire chez l’enfant au sein de 10 nations de l’Union Européenne : étude randomisée par contact téléphonique. : Mathias Steinkea, Alessandro Fiocchic, Veronika Kirchlechnerd, Barbara Ballmer-Webere, Knut Brockowb, Claudia Hischenhuberf, Manjula Duttae, Johannes Ringb, Radvan Urbanekd, Luigi Terraccianoc, Rainer Wezela, on behalf of the REDALL study consortium

Institut für Angewandte Verbraucherforschung e.V., Cologne, and
Division of Environmental Dermatology and Allergy GSF/TUM, Department of Dermatology and Allergy Biederstein, Technical University of Munich, Munich, Germany ; Melloni Paediatria, University of Milan Medical School at the Macedonio Melloni Hospital, Milano, Italy ; Department of Pediatrics and Juvenile Medicine, Medical University of Vienna, Vienna, Austria ; Allergy Unit, Department of Dermatology, University Hospital Zurich, Zurich, and Nestlé, Nestec Quality Management, Vevey, Switzerland

dans International Archives of Allergy and Immunology 2007 ;143:290-295 (DOI : 10.1159/000100575)

 Contexte

  • L’allergie alimentaire est élevée au rang de priorité de santé publique par la commission de l’Union Européenne .
  • La perception, par les parents, d’une allergie alimentaire chez leurs enfants, représente le premier échelon établissant une demande potentielle en soin médical allergologique au sein d’une population pédiatrique.

 Méthodes

  • Un échantillon représentatif d’une population générale fut contacté dans le cadre d’une étude randomisée téléphonique, en Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Slovénie et Suisse.
  • Un questionnaire standardisé a été réalisé sur la perception des parents concernant l’allergie alimentaire, ses symptômes, les aliments en cause et le service médical utilisé par leurs enfants.

 Résultats

  • 40246 adultes furent enrôlés, fournissant des données concernant 8825 enfants.
  • La prévalence de perception des parents concernant une allergie alimentaire était de 4,7%(90% CI 4,2-5,2%)
  • La tranche d’age majoritairement concernée était de 2 à 3 ans (7,2%).
  • L’incidence pour chaque pays individuellement variait de 1,7% en Autriche jusque 11,7% en Finlande.
  • Le lait de vache (38,5%), les fruits (29,5%), l’œuf de poule (19%), et les légumes (13,5%) étaient les allergènes le plus souvent impliqués, avec des variations significatives en fonction de l’age.
  • Un traitement médical était nécessaire chez 75,7% des enfants affectés par une allergie alimentaire.
  • Ceci traduit une prévalence de l’allergie alimentaire de 3,75%. Les symptômes cutanés étaient prédominant (71,5%), suivis par les symptômes gastro-intestinaux (27,6 %) et respiratoires (18,5%).

 Discussion

  • Nous établissons le premier point de prévalence sur la façon de percevoir, par les parents, la notion d’allergie alimentaire, au sein d’une population pédiatrique générale dans l’Union Européenne.
  • Le recueil des données par les parents confirme la signification en terme de santé publique des réactions adverses aux aliments dans des tranches d’age spécifiques.
  • Nos données peuvent aider à l’élaboration de plans d’actions, chiffrer le coût des maladies et de décider de mesures de santé publique capables d’améliorer la qualité de vie.

Il s’agit d’une étude européenne, rétrospective par questionnaire téléphonique, portant sur une large population de l’Union Européenne.

Elle évalue la prévalence de l’allergie alimentaire perçue par les parents.

Cette prévalence est de 4,7%, mais, à mon avis, les parents surestiment la réalité de l’allergie alimentaire.

La répartition est très variable en fonction des pays. Ceci peut tenir à la qualité du diagnostic allergologique : plus élevée en Finlande, plus basse en Autriche.

Les allergènes les plus fréquents sont le lait de vache, les fruits, l’œuf de poule et les légumes.

Les signes d’appel sont cutanés, gastro-intestinaux et respiratoires le plus souvent.

Des soins médicaux sont nécessaires dans 75 % des cas.

Personnellement, je retrouve plutôt une prédominance de l’allergie au lait et à l’œuf ainsi qu’à l’arachide, chez l’enfant, fruits et légumes étant plus fréquents chez l’adulte

Quand à la priorité de santé publique, nous avons plutôt l’impression que les pouvoirs publics européens et français passent totalement à coté de l’épidémie d’allergie alimentaire qui sévit dans nos pays, et qui ouvriront la voie à d’autres développements d’allergies, comme l’allergie respiratoire, dans le futur.

  • Absence de formation de nouveaux allergologues donc de renouvellement de la communauté des allergologues vieillissant doucement (mais encore verts !).
  • Dévalorisation de la rémunération de leurs actes diagnostiques et thérapeutiques, ce qui conduit de fait à la disparition de la profession qui ne peut se maintenir économiquement (deux reconversions prématurées dans ma région récemment).
  • Absence d’effort de l’industrie alimentaire qui maintient massivement la présence d’allergènes dans l’alimentation.
  • Mise à l’écart d’accès aux nouvelles thérapeutiques pour les allergologues, incapables de prescrire inhibiteurs de la calcineurine, des anti-IgE, des broncho-dilatateurs nébulisés.
  • Contournement de fait de la loi, imposant la mention de présence d’allergène, par une phrase type, mentionnant la fabrication dans un atelier contenant des allergènes dégageant la responsabilité de l’industriel.

Il faudra beaucoup d’études européennes pour changer les choses…

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