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Ca sent le moisi en cas d’épidémies d’asthme.
mardi 20 novembre 2007, par
Il a été noté au Royaume Uni, après la date du 29 juillet 2002 où eut lieu un orage puissant, une épidémie de crises d’asthme. Les auteurs ont cherché à savoir si les sujets ayant eu des crises à ce moment-là avaient une sensibilisation particulière aux pneumallergènes de l’environnement.
Epidémie d’asthme et rôle de la moisissure Alternaria alternata. : Thomas B. Pulimood, MBBS, MRCPa, Julie M. Corden, BScb, Clare Bryden, MA, MSc, FRMetSc, Linda Sharples, PhDd, Shuaib M. Nasser, MBBS, MD, FRCPa
Cambridge University Hospitals NHS Foundation Trust, Cambridge, United Kingdom, Midlands Asthma and Allergy Research Association, Derby, United Kingdom, Met Office, Exeter, United Kingdom, MRC Biostatistics Unit and R&D Unit, Papworth NHS Foundation Trust, Cambridge, United Kingdom
dans JACI Volume 120, Issue 3, Pages 610-617
– Contexte
- Après le 29 juillet 2002, une épidémie d’admissions pour asthme a été associée à un orage au Royaume Uni.
– Objectif
- Étudier la cause des épidémies d’asthme associées aux orages.
– Méthodes
- Étude cas-contrôle de 26 patients se présentant à l’hôpital de l’Université de Cambridge avec de l’asthme faisant suite à l’orage
- Les sujets contrôle étaient 31 patients ayant un asthme saisonnier d’été
- Les sujets ont eu des tests cutanés et des dosages d’IgE spécifiques aux pneumallergènes
- Les données météorologiques et aérobiologiques corrélées avec les admissions pour asthme ont été analysées.
– Résultats
- 23 des 26 cas-contrôle (CC) avaient une sensibilisation IgE à Alternaria
- 11 des 31 sujets contrôle (SC) avaient une histoire d’exacerbation de leur asthme pendant les orages
- 10 de ces 11 SC étaient sensibilisés à Alternaria sur leurs tests cutanés, mais la sensibilité à Alternaria était identifiée seulement chez 4 des 20 SC restant qui ne rapportaient pas de symptômes d’asthme associés aux orages
- Les odd ratio (OR) d’avoir une épidémie d’asthme liée aux orages en cas de sensibilité à Alternaria était de 9.31 (IC à 95%, 2.305-37.601 ; p=0.0008) et de 63.966 (IC 95%, 3.577-1143.0 ; p<0.0001) en cas de sensibilité à Alternaria, Cladosporium, ou les deux
- L’analyse de régression de Poisson montrait que les comptes de débris d’Alternaria et Didymella et Cladosporium étaient corrélés significativement avec chacun des autres et avec les admissions pour asthme
- L’orage était associé avec une augmentation des taux d’Alternaria, de Cladosporium et de Didymella
– Conclusions
- La sensibilisation à Alternaria alternata est un bon prédicteur des épidémies d’asthme chez des patients ayant un asthme saisonnier et une allergie aux pollens de graminées, et semble être un facteur important de l’asthme lié aux orages.
– Implication clinique
- La sensibilisation à Alternaria chez des asthmatiques ayant une sensibilisation aux pollens d’herbacées prédit la susceptibilité à l’asthme induit par les orages.
26 patients ont présenté une crise d’asthme juste après la survenue d’un orage en juillet 2002, au Royaume Uni, et ont été admis dans un hôpital de Cambridge.
Ils ont été comparés (étude cas-contrôle) à 31 sujets ayant un asthme saisonnier banal.
Tous ont eu des tests cutanés et des dosages d’IgE aux pneumallergènes de l’environnement.
22 des 26 patients exposés à l’orage étaient sensibilisés à Alternaria.
Parmi les 31 sujets contrôle, 11 rapportaient des exacerbations contemporaines d’orages, et 10 sur ces 11 sujets étaient sensibilisés à Alternaria ; contre 4 seulement sur les 20 sujets contrôle n’ayant pas d’asthme lié aux orages.
Les sujets sensibilisés à Alternaria avaient 9.3 fois plus de chance d’avoir un asthme au moment des orages, et 63 fois plus s’ils étaient sensibilisés à Alternaria et Cladosporium.
L’analyse des comptes de débris de moisissures dans l’air montrait une corrélation avec les admissions pour asthme.
Les auteurs en concluent que la sensibilisation à Alternaria est un élément prédictif de la survenue d’épidémies d’asthme chez des asthmatiques ayant un asthme saisonnier, et qu’elle est un élément important permettant d’expliquer l’asthme associé aux orages et de prédire la survenue des crises chez ces patients.
Cette étude vient donc confirmer les données connues sur l’association entre orages et survenues de crises d’asthme, les orages faisant éclater par un choc osmotique les pollens, libérant des particules de petite taille permettant leur pénétration plus facile dans les voies aériennes.
Les auteurs montrent que le même mécanisme d’éclatement des particules de moisissures peut expliquer leur pénétration dans l’arbre bronchique, et qu’elles seraient un des facteurs les plus importants lié aux épidémies d’asthme pendant les orages, les sujets sensibilisés ayant près de 10 fois plus de chances de faire des crises d’asthme dans ces circonstances.
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