Les sujets âgés sont fixés sur leur obstruction bronchique.

lundi 3 mars 2008 par Dr Philippe Carré753 visites

Accueil du site > Maladies > Asthme > Les sujets âgés sont fixés sur leur obstruction bronchique.

Les sujets âgés sont fixés sur leur obstruction bronchique.

Les sujets âgés sont fixés sur leur obstruction bronchique.

lundi 3 mars 2008, par Dr Philippe Carré

Il n’est pas rare de faire le diagnostic d’obstruction fixée des voies aériennes chez des patients âgés. Celle-ci est en rapport le plus souvent avec un asthme ou une BPCO inconnus. Les auteurs ont cherché à savoir s’il y avait des différences et des similitudes chez ces deux types de patients.

Similitude et différences, chez les patients âgés ayant une obstruction fixée des voies aériennes, entre l’asthme et la maladie pulmonaire obstructive chronique (BPCO). : Di Lorenzo G, Mansueto P, Ditta V, Esposito-Pellitteri M, Lo Bianco C, Leto-Barone MS, D’Alcamo A, Farina C, Di Fede G, Gervasi F, Caruso C, Rini G.

Dipartimento di Medicina Clinica e delle Patologie Emergenti, Università degli Studi di Palermo, Italy.

dans Respir Med. 2008 Feb ;102(2):232-8

 Contexte

  • Des études épidémiologiques ont montré que les patients âgés, ayant une obstruction fixée des voies aériennes, peuvent être atteints par de l’asthme ou par une BPCO

 Méthode

  • Les auteurs ont étudié 49 patients âgés consécutifs consultant en externe, ayant une obstruction fixée des voies aériennes
  • Ils ont évalué l’histoire clinique (tabagisme), les tests de fonction respiratoire, les gaz du sang et l’expectoration induite

 Résultats

  • Il n’y avait pas de différence d’âge entre les patients ayant une BPCO (n=28) et ceux ayant un asthme (n=21) (70.2 ± 3.9 vs 69.6 ± 3.7)
  • De même le degré d’obstruction fixée des voies aériennes était semblable (VEMS : 58.3 ± 1.5 vs 59.0 ± 1.4 des valeurs prédites
  • Les patients asthmatiques avaient significativement plus d’éosinophiles dans le sang périphérique (0.43 ± 0.05x10(-3) vs 0.27 ± -0.1x10(-3) mu/L, p<0.0001) et dans l’expectoration induite (5% vs 1%, p<0.0001)
  • Les asthmatiques avaient aussi plus de protéine cationique éosinophile dans le sang (18.6 ± 4.9 ng/mL vs 7.7 ± 4.7 ng/mL, p<0.0001) et dans l’expectoration induite (31.6 ± 2.9 ng/mL vs 5.6 ± 4.9 ng/mL, p<0.0001)
  • Enfin, dans l’expectoration induite, les éosinophiles EG(2)(+) étaient plus élevés chez les patients asthmatiques que chez ceux avec une BPCO (40.5 vs 3.9, p<0.0001)
  • Les asthmatiques avaient aussi une capacité de diffusion plus élevée et une réversibilité plus grande aux stéroïdes après un test thérapeutique de 14 jours, alors que la réversibilité à l’inhalation de 400 μg de salbutamol était similaire.

 Conclusion

  • Malgré une obstruction fixée identique des voies aériennes, les patients âgés asthmatiques ont des caractéristiques distinctes comparativement aux patients ayant une BPCO.

Les auteurs ont évalué un groupe de 49 patients âgés (moyenne d’âge environ 70 ans) ayant une obstruction bronchique fixée (absence d’amélioration du VEMS après inhalation de 400 μg de salbutamol.

Ils ont cherché les différences entre les deux groupes sur des critères cliniques, fonctionnels, sanguins et l’analyse de l’expectoration induite.

Il apparaît que les asthmatiques :
 ont le même degré d’obstruction que les BPCO
 n’ont pas de réversibilité aux béta2-mimétiques
 ont un taux d’éosinophiles et de protéine cationique éosinophile augmenté dans le sang et l’expectoration induite par rapport aux BPCO
 ont un taux d’éosinophiles EG(2) augmenté dans l’expectoration induite
 ont une capacité de diffusion plus élevée que les BPCO
 ont une réversibilité de leur obstruction significative après un test de 14 jours aux stéroïdes.

Si la meilleure capacité de diffusion peut probablement s’expliquer par le fait que les patients avec une BPCO ont une part d’emphysème associée qui diminue la diffusion, les autres données de cette étude montrent qu’un sous-groupe de patients a des caractéristiques habituellement retrouvées dans l’asthme : présence d’éosinophiles in situ et réversibilité au test corticoïde, même s’ils n’ont plus la réversibilité habituelle classique aux béta2-mimétiques.

Cet argument est important car il peut faire décider d’un traitement corticoïde inhalé dans ce groupe spécifique, même si l’on sait que la réponse au test corticoïde oral n’est pas toujours prédictive d’une réponse au traitement inhalé.

A contrario, on sait aussi qu’il peut exister une hyperréactivité bronchique chez quelques patients BPCO, ce qui pourrait relativiser les données de cette étude ; mais la décision thérapeutique serait certainement la même dans un premier temps.

Abonnez-vous!

Recevez les actualités chaque mois