Immunothérapie allergénique : écrit en forme de retour vers le futur en attendant l’oral !

lundi 8 septembre 2008 par Dr Gérald Gay1295 visites

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Immunothérapie allergénique : écrit en forme de retour vers le futur en attendant l’oral !

Immunothérapie allergénique : écrit en forme de retour vers le futur en attendant l’oral !

lundi 8 septembre 2008, par Dr Gérald Gay

Le présent abstract a le mérite d’être vite lu. Le revers de la médaille d’une telle brièveté est un manque de précision des résultats observés dans cette étude. Lisez l’article et jugez vous-même des conclusions au regard de votre propre expérience. Peut-être ne serez-vous pas d’accord avec les auteurs…

Comparaison de l’efficacité à long terme de l’immunothérapie allergénique selon le mode d’administration, par voie sous-cutanée ou sublinguale, dans la rhinite per annuelle. : Tahamiler R, Saritzali G, Canakcioglu S, Ozcora E, Dirican A.

Department of Otolaryngology, Cerrahpasa Medical Faculty, University of Istanbul, Istanbul, Turkey. tahamiler@gmail.com

L’immunothérapie allergénique a une efficacité clinique largement documentée, mais seulement quelques études comparatives ont été exécutées quant au bénéfice clinique final selon que la voie d’administration soit sous-cutanée ou sublinguale.

 OBJECTIF :

  • Évaluer et comparer l’efficacité à long terme de l’immunothérapie allergénique sous-cutanée et sublinguale.

 MÉTHODES :

  • Cent quatre-vingt-treize patients allergiques aux acariens de la poussière de maison ont été désensibilisés pendant 3 ans et suivis ensuite pendant 3 ans après l’arrêt du traitement.
  • Les patients étaient randomisés dans 2 groupes : le groupe « sublingual » (97 patients) et le groupe « sous-cutané » (96 patients).
  • Le succès de la thérapie a été évalué en utilisant un score des symptômes, le résultat du test cutané et le score du test de provocation nasal.
  • Les patients ont été évalués au début de l’étude, à la fin de chaque année pendant l’immunothérapie, et à la fin de la 1ère et de la 3ème année après l’arrêt du traitement.

 RÉSULTATS :

  • L’immunothérapie a entraîné une amélioration significative dans les deux groupes pendant le traitement, l’amélioration persistant après l’arrêt de celui-ci.
  • Nous avons trouvé un plus grand bénéfice dans le groupe « sous-cutané » que dans le groupe « sublingual ».

 CONCLUSIONS :

  • Nous suggérons l’immunothérapie sous-cutanée pour les patients victimes d’une rhinite allergique chronique en raison des meilleurs résultats qui ont été obtenus pendant notre période d’étude.
  • Cependant, l’immunothérapie sublinguale est reconnue par l’OMS comme une alternative valable à la voie sous-cutanée et devrait être utilisée pour tous les patients ayant une indication d’immunothérapie allergénique et refusant l’administration des allergènes par voie sous-cutanée.

On aimerait savoir jusqu’à quel point la différence d’amélioration est significative, et sur quel(s) symptôme(s).

Les deux populations observées ne comportent pas beaucoup d’individus, et en l’absence de précision sur les outils statistiques utilisés il faut rester circonspect.

Enfin, la difficulté d’une telle étude tient dans le risque majeur d’un manque d’observance possible, voire inévitable, dans le groupe « sublingual ». Outre les oublis des prises, on peut tout imaginer quant à la manière dont certains patients ont conservé les flacons et utilisé les allergènes dans ce groupe.

L’avantage de la voie sous-cutanée est au moins de savoir avec certitude quelle dose est administrée au patient, et à quelle date.

Il est avéré que c’est le cumul de la stimulation du système immunitaire qui est la clé de l’efficacité d’une immunothérapie. Or, si pour nous, médecins spécialistes, la pratique de l’immunothérapie sublinguale semble enfantine, il ne faut pas sous-estimer les risques d’un traitement mal suivi par des profanes, même bien informés, même dotés d’un cerveau normal, même pleins de bonne volonté.

Au total, voilà une étude qui ne devrait pas faire date dans l’histoire de l’allergologie…

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