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Antibiotiques et allergie : il ne faut pas soigner les femmes enceintes ! !
dimanche 29 septembre 2002, par
Ces pauvres antibiotiques qui sauvent pourtant des vies tous les jours passent actuellement de mauvais moments entre les économistes qui les détestent, les infectiologues qui les redoutent et maintenant les allergologues qui les soupçonnent de fabriquer de futurs allergiques. Une nouvelle pièce au dossier avec cette étude..
Importance des expositions prénatales dans le développement ultérieur d’une maladie allergique : étude d’une cohorte de naissance utilisant les données de la west midlands général practice. : McKeever TM, Lewis SA, Smith C, Hubbard R. Division of Respiratory Medicine, University of Nottingham, Nottingham, United Kingdom. dans Am J Respir Crit Care Med 2002 Sep 15 ;166(6):827-32
L’étiologie des maladies atopiques n’est pas encore connue, mais une diminution de l’exposition aux infections pourrait jouer un rôle important.
Il y a peu de données sur l’impact d’un changement dans l’exposition aux affections microbiennes durant la grossesse et le risque pour l’enfant de développer une maladie allergique.
En reprenant une étude de cohorte de 24690 enfants, (provenant des données de l’étude West Midlands General Practice Research Database), les auteurs ont étudié les relations entre un certain nombre d’expositions prénatales et leurs relations avec l’incidence ultérieure d’un asthme, d’un eczéma et d’un rhume des foins.
Les résultats suggèrent que l’exposition aux antibiotiques in utero est associée à une augmentation du risque de développer un asthme d’une façon dose dépendante (plus de deux traitements antibiotiques comparés à aucun : ratio = I,68, IC (intervalle de confiance) de 95% : 1,51-1,87) et une association similaire est notée pour l’eczéma (ratio = 1,56, IC 95% : 1,06-1,29) et le rhume des foins (ratio ajusté = 1,56, IC 95% : 1,22-2,01).
L’exposition à un certain nombre d’infections pendant la vie in utero est aussi associée à une augmentation mais modérée à développer une maladie allergique.
Un effet protecteur fort des autres frères et sœurs est observé à l’intérieur de la cohorte, mais des grossesses précédentes qui n’entraînent pas une naissance viable ne sont pas protectrices.
Conclusion : Ces données suggèrent que l’exposition à des antibiotiques et à des infections in utero représentent un facteur de risque important dans le développement ultérieur des maladies allergiques.
Effectivement cette étude est une nouvelle pièce au dossier concernant le facteur de risque représenté par les antibiotiques dans le développement futur d’une maladie allergique.
En fait, il semblait que c’était l’infection qui était protectrice et que les antibiotiques n’avaient qu’une action indirecte. Dans cette étude il semble que les antibiotiques soient directement responsables ce qui est nouveau.
Cependant d’autres études sont encore nécessaires avant de pouvoir proposer réellement une conduite à tenir lors des grossesses pour diminuer le nombre des allergiques.
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