Pas d’excuse pour les efforts chez les enfants asthmatiques.

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Pas d’excuse pour les efforts chez les enfants asthmatiques.

Pas d’excuse pour les efforts chez les enfants asthmatiques.

mardi 30 septembre 2008, par Dr Philippe Carré

Des données contradictoires existent sur les effets de l’exercice dans l’asthme : soit amélioration des symptômes par renforcement musculaire, soit exacerbation par augmentation de l’inflammation bronchique chez certains athlètes. Les auteurs ont ainsi évalué l’effet d’un programme d’entraînement chez des enfants asthmatiques.

L’entraînement physique n’augmente pas l’inflammation allergique chez les enfants asthmatiques. : Moreira A, Delgado L, Haahtela T, Fonseca J, Moreira P, Lopes C, Mota J, Santos P, Rytilä P, Castel-Branco MG.

Faculty of Medicine, University of Porto, Porto, Portugal ; and Immuno-allergology, Hospital of São João, Porto, Portugal.

dans Eur Respir J. 2008 Aug 6.

 Objectif

  • L’objectif de cette étude était d’étudier les effets d’un programme d’entraînement physique de 3 mois sur l’inflammation des voies aériennes et l’évolution clinique, chez des enfants asthmatiques scolarisés.

 Méthodes

  • 34 sujets, âgés de 12.7 ± 3.4 ans, ayant un asthme persistant allergique, ont été assignés après randomisation entre un groupe d’entraînement et un groupe contrôle
  • L’exercice consistait en 2 sessions hebdomadaires de 50 minutes, pendant 12 semaines
  • L’inflammation était contrôlée par le NO exhalé, les éosinophiles sériques, la protéine cationique éosinophile, la CRP, le taux des IgE totales et spécifiques aux acariens
  • Les volumes pulmonaires et l’hyperréactivité bronchique à la métacholine ont été mesurés
  • Des questionnaires de qualité de vie pédiatriques ont été utilisés pour évaluer les restrictions d’activité, les symptômes et le stress émotionnel
  • L’efficacité de l’entraînement était déterminée par accéléromètrie

 Résultats

  • A la fin du programme, les enfants entraînés avaient des activités modérées à intenses qui avaient doublé quotidiennement comparativement aux enfants contrôles
  • Aucune différence en terme de changement dans l’évolution de l’asthme n’a été mise en évidence entre les 2 groupes
  • Cependant, le taux des IgE totales a plus diminué dans le groupe entraîné, de même que le taux des IgE spécifiques aux acariens
  • L’entraînement n’a pas augmenté l’inflammation chez les enfants ayant un asthme persistant, et peut avoir diminué à la fois les taux d’IgE totales et spécifiques

 Conclusion

  • Les auteurs concluent qu’il n’y a pas de raison de décourager les enfants asthmatiques ayant une maladie contrôlée de faire de l’exercice.

Les auteurs ont évalué, chez 34 enfants ayant un asthme allergique persistant, les effets d’un programme d’entraînement physique de 3 mois, à raison de 50 minutes 2 fois par semaine.

Les enfants étaient randomisés en 2 groupes : entraînement physique ou contrôles.

Etaient contrôlés les volumes pulmonaires, l’hyperréactivité bronchique, des indices d’inflammation bronchique, l’évolution des IgE totales et spécifiques aux acariens, et des questionnaires de qualité de vie.

En fin de programme, les enfants ayant suivi l’entraînement, :

  • avaient doublé leurs activités comparativement aux contrôles
  • sans modification des symptômes d’asthme
  • avec une diminution des IgE totales et spécifiques
  • et sans augmentation de l’inflammation des voies aériennes.

Les auteurs en concluent qu’il n’y a pas de raison pour que des enfants ayant un asthme persistant contrôlé n’aient pas d’activité physique.

Les données du GINA n’incluent pas de recommandations sur l’exercice dans le cadre des conseils de prise en charge des asthmatiques ; on sait par ailleurs que l’exercice peut parfois déclencher des manifestations d’asthme. Cela pourrait rendre frileux quant aux conseils donnés aux asthmatiques d’avoir une activité physique soutenue, en particulier chez les enfants.

Cette étude vient en apporter un démenti, et confirme que l’activité sportive est globalement bénéfique dans l’asthme, et ne s’accompagne pas d’effets délétères en terme d’inflammation bronchique quand la maladie est contrôlée et que l’effort reste modéré. Il faut donc continuer à encourager les enfants asthmatiques à faire du sport, qui peut concourir à un meilleur contrôle de leur asthme.

Il est surprenant en apparence de constater que les enfants entraînés ont une diminution de leurs taux d’IgE totales et spécifiques aux acariens ; une explication pourrait en être une variation saisonnière dans la charge en acariens au moment de l’étude. Ceci reste à confirmer.

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