On parle de bouche, en ce moment, aux USA !

mardi 14 octobre 2008 par Dr Hervé Couteaux916 visites

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On parle de bouche, en ce moment, aux USA !

On parle de bouche, en ce moment, aux USA !

mardi 14 octobre 2008, par Dr Hervé Couteaux

Il est probable que les chéilites par allergie de contact, certes relativement rares, restent sous diagnostiquées. L’évocation de ce diagnostic conduira à l’exploration par des patch-tests, mais nous disposons de données trop rares en la matière, aussi est-il intéressant de disposer des statistiques portant sur 10000 patients…

Patch-tests des patients présentant une dermatite des lèvres en Amérique du Nord :
Données du groupe dermatite de contact Nord américain, de 2001 à 2004.

 : Zug KA, Kornik R, Belsito DV, DeLeo VA, Fowler JF Jr, Maibach HI, Marks JG Jr, Mathias CG, Pratt MD, Rietschel RL, Sasseville D, Storrs FJ, Taylor JS, Warshaw EM ; North American Contact Dermatitis Group.

Dartmouth Medical School, Hanover, NH, USA.

dans Dermatitis. 2008 Jul-Aug ;19(4):202-8.

 Contexte :

  • Les diagnostics différentiels les plus fréquents chez les patients présentant une dermatite des lèvres ou une inflammation incluent dermatite atopique, dermatite allergique et dermatite de contact irritative.
  • Des patch-tests peuvent être effectués pour déterminer les facteurs allergiques de contact.

 Objectifs :

  • Rapport du groupe dermatite de contact pour l’Amérique du Nord (NACDG) en ce qui concerne les résultats des patch-tests des patients qui avaient une histoire clinique impliquant seulement les lèvres, de 2001 à 2004.
  • Caractéristiques des patients, fréquence et pertinence des allergènes en cause, diagnostics retenus au final, et sources allergiques non incluses dans les batteries standards du NACDG ont été évalués.

 Méthodes :

  • La base de données du NACDG couvrant la période 2001-2004 a été utilisée pour sélectionner les patients présentant une symptomatologie ne concernant que les lèvres.

 Résultats :

  • Sur 10.061 patients testés, 2% (n = 196) avaient une histoire ne concernant que les lèvres.
  • La plupart (84,2%) étaient des femmes.
  • Après réalisation des tests épicutanés, une chéilite par allergie de contact a été diagnostiquée dans 38,3% des cas (n = 75).
    Fragrance mix, Myroxilon pereirae et le nickel ont été les « allergènes » les plus fréquemment retrouvés.
  • Sur 75 patients, 27 (36%) avaient des patch-tests positifs et pertinents à des produits ne figurant pas sur les batteries NACDG ; rouge à lèvres et produits cosmétiques en étant les sources principales.

 Conclusions :

  • Les patch-tests sont utiles dans l’évaluation et l’identification des allergies de contact chez des patients consultant pour une dermatite des lèvres.
  • Le recours à des allergènes supplémentaire, dont le choix est basé sur l’histoire et l’exposition, est important dans l’identification d’allergènes supplémentaires pertinents.
  • Plus d’un tiers des patients avec allergie de contact avaient d’autres facteurs, tels qu’une dermatite irritative, considérés comme pertinents dans leur état.

Sur 10000 patients consultant en dermatologie aux USA, 2%, soit environ 200 patients (dont 84% de femmes) présentaient une dermatite des lèvres et uniquement des lèvres.

Sur ces 200 sujets, 38% présentaient une chéilite par allergie de contact, essentiellement aux parfums, baume du Pérou et nickel mais aussi au rouge à lèvre et aux produits cosmétiques.

Pour plus d’un tiers des patients, une participation irritative était notée.

En matière de chéilite par allergie de contact, les produits allergisants en cause sont des « classiques » de la dermato-allergologie de contact mais cette étude souligne l’importance de compléter nos batteries standard, tout particulièrement avec des cosmétiques.

Une étude britannique, rapportée dans ces colonnes en 2004, mettait l’accent sur la colophane et le dentifrice en complément des étiologies évoquées dans cette étude américaine.

Un des problèmes pratiques reste l’évocation du diagnostic, sans se contenter du diagnostic hâtif d’une chéilite atopique, localisation labiale d’une dermatite atopique, ou d’une simple irritation.

Un autre diagnostic différentiel, plus fréquent, est représenté par le syndrome oral (urticaire de contact des lèvres et de la muqueuse buccale), surtout du à des allergies alimentaires, le plus souvent dans le cadre d’une pollinose.

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