Asthme et rhinite : pas de chance, les acariens aiment bronzer au bord de l’eau.

jeudi 16 octobre 2008 par Dr Stéphane Guez1489 visites

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Asthme et rhinite : pas de chance, les acariens aiment bronzer au bord de l’eau.

Asthme et rhinite : pas de chance, les acariens aiment bronzer au bord de l’eau.

jeudi 16 octobre 2008, par Dr Stéphane Guez

La rhinite allergique associée à un asthme est une affection multifactorielle qui ne peut certainement pas être expliquée seulement par un profil de sensibilisation particulier. Ainsi, dans ce travail, les auteurs démontrent qu’à sensibilisation égale la zone géographique est importante pour expliquer le déclenchement d’un asthme.

Impact de la sensibilisation spécifique aux allergènes sur la prévalence de l’asthme chez des patients ayant une rhinite allergique et habitant dans des zones géographiques différentes et adjacentes. : Zeldin Y, Kidon MI, Magen E, Bibi H, Cohen A, Waisel Y, Kivity S.

Allergy Service, "Clalit" Health Services and the Ben Gurion University, Beer Sheva, Israel.

dans Ann Allergy Asthma Immunol. 2008 Jul ;101(1):30-4

 Introduction :

  • Les patients ayant une rhinite allergique (RA) et une sensibilisation allergéniques perannuelle ont un risque augmenté d’asthme.

 Objectif de l’étude :

  • Les auteurs ont cherché à :
    • déterminer le profil allergique de patients ayant une RA dans des régions côtières de la méditerranée par rapport à des patients habitant à l’intérieur du pays dans le désert ouest en Israël
      _**et l’impact de la sensibilisation allergéniques spécifiques sur la prévalence de l’asthme chez ces patients.

 Matériel et Méthodes :

  • Il s’agit d’une étude rétrospective de données médicales de patients ayant consulté durant les années 2002 et 2003 dans des cliniques allergologiques de 3 centres médicaux situés dans différentes aires géo-climatiques.

 Résultats :

  • Un total de 479 patients ayant une RA ont été inclus (64% de la zone humide méditerranéenne et 36% du désert aride) avec un âge moyen de 32.8 ans (6-84).
  • 60% des patients sont des hommes, et 33% ont un diagnostic associé d’asthme.
  • La sensibilisation aux acariens est de 84%, blatte 34%, arbres 43%, herbacées 4°%, graminées 53% et moisissures 30%.
  • Il n’y a pas de différence significative de prévalence de la sensibilisation pour aucun des allergènes sauf pour les herbacées plus importante en zone aride.
  • Un diagnostic d’asthme est significativement associé :
    • à une sensibilisation aux acariens en zone méditerranéenne (OD : 2.24%, IC95% : 1.14-4.4, p=O.002)
    • et à la sensibilisation aux moisissures dans les zones arides (OD : 2.18, IC95% : 1.05-4.6, p=0.04).

 Conclusion :

  • Bien que la sensibilisation aux acariens soit élevée dans les régions côtières et dans les régions désertiques, la présence d’asthme chez les patients ayant une RA est associée à une sensibilisation aux acariens dans un environnement humide mais avec une sensibilisation aux moisissures dans un environnement plus aride.

Dans cette étude rétrospective réalisée en Israël les auteurs démontrent que seuls les patients qui vivent sur la côte ont une association rhinite et asthme liée à la sensibilisation aux acariens alors que paradoxalement cette association est liée à une sensibilisation aux moisissures dans les zones arides.

Ce travail montre bien la complexité de l’allergologie et surtout la difficulté de porter un diagnostic allergique environnemental à partir des données des tests cutanés.

Tous les allergologues savent par exemple qu’un test positif au chat ne signifie pas allergie au chat.

De la même façon, les tests positifs aux acariens et aux pollens ne reflètent pas toujours de façon précise une sensibilisation liée à la présence dans l’environnement immédiate de forte concentration d’acariens ou de pollens.

Ainsi des études déjà anciennes et réalisées en France avaient montré l’absence de corrélation entre tests cutanés et quantités d’allergènes aux domiciles des patients.

On pourrait presque penser finalement que les tests cutanés reflètent 2 choses qui sont intriquées mais différentes : d’une part la présence dans l’environnement d’une quantité plus ou moins importante d’allergènes, et d’autre part un terrain immunologique particulier qui permet seulement la reconnaissance par les lymphocytes de certains antigènes moléculaires présents à la surface de ces allergènes.

Cela pourrait permettre de comprendre une inadéquation entre le profil de sensibilisation et l’environnement chez des patients allergiques.

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