Cultiver les fleurs, un vrai bonheur : peut-être pas aussi sûr !?

mardi 4 novembre 2008 par Dr Alain Thillay1609 visites

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Cultiver les fleurs, un vrai bonheur : peut-être pas aussi sûr !?

Cultiver les fleurs, un vrai bonheur : peut-être pas aussi sûr !?

mardi 4 novembre 2008, par Dr Alain Thillay

L’environnement professionnel est source d’allergènes spécifiques et de produits irritants, toxiques et pouvant avoir des effets pharmacologiques sur les voies respiratoires. Cette étude espagnole tente d’établir un lien entre rhinite et allergènes et produits phytosanitaires chez des horticulteurs travaillant en serre.

Facteurs de risque professionnel de la rhinite dans les serres de fleurs et chez les horticulteurs. : Riu E, Monsó E, Marin A, Magarolas R, Radon K, Morera J, Andreo F, Nowak D.

Servei de Pneumologia, Hospital Germans Trias i Pujol, Badalona, Spain

dans Am J Rhinol. 2008 Jul-Aug ;22(4):361-4

 Contexte :

  • Le but de cette étude était d’évaluer les relations entre la rhinite, l’exposition à des contaminants de l’air en milieu professionnel et les caractéristiques professionnelles des serres de fleurs et des horticulteurs.

 Méthodes :

  • Un échantillon aléatoire de producteurs de fleurs et de plantes ornementales participant à une étude européenne concernant les agriculteurs a été sélectionné pour une évaluation en section croisée pour :
    • la rhinite au cours de la dernière année,
    • la sensibilisation aux allergènes professionnels,
    • et les caractéristiques du milieu professionnel.
  • Les associations entre les variables ont été évaluées par des analyses univariable et multivariable.

 Résultats :

  • Trente-neuf producteurs de fleurs et plantes ornementales ont participé à l’étude (moyenne d’âge 48,6 ; DS 10,2 ans ; 35 hommes).
  • La rhinite a été signalée par 12 (31%) d’entre eux et était significativement liée à la sensibilisation aux allergènes du milieu professionnel (OR, 13,20 ; IC, 95% ; 2,59-67,23) et à l’application de pesticides à l’aide d’une pompe à main (OR, 12,50 ; IC, 95%, 2,00-78,05).
  • Après ajustement pour ces variables la rhinite apparaît liés de manière significative au nombre d’heures par jour travaillées à l’intérieur de la serre (OR, 1,85 ; IC, 95% ; 1,05-3,23).

 Conclusion :

  • La rhinite, souvent signalée par les producteurs de fleurs et de plantes ornementales travaillant en serre, est liée à la sensibilisation aux allergènes de ce milieu professionnel et à l’application de pesticides à l’aide d’une pompe à main.
  • La maladie montre une relation dose-réponse avec le nombre d’heures par jour passées à l’intérieur de la serre, ce fait supporte l’idée d’un lien de causalité avec l’exposition en serre.

Il s’agit d’une étude d’origine espagnole, service de Pneumologie de l’hôpital de Badalona.

D’emblée, on regrette le petit nombre de sujets recrutés, trente neuf horticulteurs seulement.

Les conclusions seront donc à prendre avec prudence.

Cette enquête qui, hormis le faible recrutement m’apparaît bien construite, montre de façon significative qu’autant d’heures passées à travailler sous serre entraînent autant de risque de rhinite allergique aux allergènes spécifiques de cet environnement, autant de risque de rhinite développée à l’usage de l’épandage de produits phytosanitaires à l’aide d’une pompe à main.

Il n’est pas précisé si une enquête allergologique a été pratiquée concernant l’allergénicité des produits phytosanitaires ; ces derniers sont sans doute des irritants et certains ont des effets parasympathicomimétiques.

Voici donc un travail de plus qui rappelle à l’Allergologue qu’il faut interroger les patients certes sur l’environnement domestique mais aussi sur l’environnement professionnel.

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