Le passé peut-il prévenir l’avenir chez l’enfant asthmatique ?

lundi 23 novembre 2009 par Dr Philippe Carré702 visites

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Le passé peut-il prévenir l’avenir chez l’enfant asthmatique ?

Le passé peut-il prévenir l’avenir chez l’enfant asthmatique ?

lundi 23 novembre 2009, par Dr Philippe Carré

Les enfants ayant un asthme sévère ou difficile à traiter ont une morbidité accrue de leur maladie, par la répétition d’exacerbations sévères ; la connaissance de leurs facteurs prédictifs permettrait de les prévenir. Les auteurs ont étudié le risque d’exacerbation sévère future en fonction des exacerbations sévères récentes.

Les exacerbations récentes d’asthme prédisent les exacerbations futures chez les enfants ayant un asthme sévère ou difficile à traiter. : Tmirah Haselkorn, PhDa, Robert S. Zeiger, MD, PhDb, Bradley E. Chipps, MDc, David R. Mink, MSd, Stanley J. Szefler, MDe, F. Estelle R. Simons, MDf, Marc Massanari, PharmDg, James E. Fish, MDa

a Genentech, Inc, South San Francisco, Calif

b Kaiser-Permanente Medical Center, San Diego, Calif

c Capital Allergy and Respiratory Disease Center, Sacramento, Calif

d ICON Clinical Research, San Francisco, Calif

e National Jewish Health, Denver, Colo

f University of Manitoba, Winnipeg, Manitoba, Canada

g Novartis Pharmaceuticals Corp, East Hanover, NJ

dans JACI Volume 124, Issue 5, Pages 921-927 (November 2009)

 Contexte :

  • Les enfants avec un asthme sévère ou difficile à traiter ont une morbidité élevée, incluant des exacerbations sévères fréquentes
  • Des connaissances plus importantes sont nécessaires pour identifier les facteurs prédictifs de ces exacerbations, de façon à en réduire leur survenue.

 Objectif :

  • Etudier le risque d’exacerbations sévères futures (ESF), chez des enfants ayant un asthme sévère ou difficile à traiter et des exacerbations sévères récentes (ESR).

 Méthodes :

  • Les auteurs ont analysé la survenue et l’association d’ESR (définies comme 1 ou plusieurs cures courtes de corticoïdes durant les 3 mois précédent chacune des 3 visites annuelles) et d’ESF (définies par l’existence d’1 ou plusieurs cures courtes de corticoïdes dans les 6 à 12 mois suivants) chez des enfants de 6 à 11 ans participant à l’étude observationnelle d’une durée de 3 ans : Epidémiologie et Histoire Naturelle de l’Asthme : Données et Traitements
  • Des mesures répétées de l’analyse de régression logistique permettaient d’établir le risque d’ESF, ajusté aux variables démographiques et cliniques.

 Résultats :

  • Dans un modèle multivarié, les ESF à 6 mois étaient très fortement prédites par des ESR (OR, 3.08 ; IC 95%, 2.21-4.28) et le fait d’avoir 3 à 4 phénomènes allergiques déclencheurs (OR, 2.05 ; IC 95%, 1.31-3.20)
  • La race (OR, 1.77 ; IC 95%, 1.25-2.51) et le fait d’avoir un asthme très peu contrôlé (selon les critères des recommandations du NHLBI) prédisaient aussi de façon significative les ESF.

 Conclusion :

  • Les ESR d’asthme sont un facteur prédictif important et indépendant d’ESF chez les enfants avec un asthme sévère et difficile à traiter, et devraient être prises en considération pour établir les plans de prise en charge de l’asthme.

A partir d’une étude observationnelle, sur 3 ans, de l’asthme chez des enfants âgés de 6 à 11 ans, les auteurs ont évalué l’association entre les exacerbations sévères récentes (ESR) et la survenue d’exacerbations sévères futures (ESF) chez les enfants ayant un asthme sévère ou difficile à traiter.

Les exacerbations étaient définies par au moins 1 cure courte de corticoïdes, soit dans les 3 mois précédent une visite pour asthme (groupe ESR) ou dans les 6 à 12 mois suivants (groupe ESF).

Les résultats montrent que :

  • les ESF à 6 mois étaient très fortement prédites par les ESR
  • ESF à 6 mois étaient très fortement prédites par le fait d’avoir 3 à 4 phénomènes allergiques déclencheurs
  • la race et un asthme très mal contrôlé prédisaient aussi la survenue d’ESF.

Les auteurs en concluent que :

  • les ESR d’asthme prédisent de façon indépendante les ESF chez les enfants ayant un asthme sévère et difficile à traiter
  • et que leur prise en compte est nécessaire dans les plans de prise en charge de l’asthme.

Cet article n’est que du bon sens, puisque dans les dernières recommandations internationales de prise en charge de l’asthme (notamment celles du GINA), basées sur le contrôle de la maladie, la survenue d’une seule exacerbation suffit à définir l’asthme comme non contrôlé, impliquant la prise de mesures d’adaptation thérapeutique (« step up ») ; il est par ailleurs bien connu, à l’inverse, que ces asthmes mal contrôlés se compliquent dans le futur d’ES.

Par ailleurs, la fréquence de l’allergie est très élevée chez l’enfant asthmatique, ce qui explique que des phénomènes allergiques puissent particulièrement être des éléments déclencheurs d’ES dans le futur.

Les auteurs confirment donc que les plans de prise en charge de l’asthme chez l’enfant doivent tenir compte, entre autre, de la fréquence des exacerbations sévères récentes et des facteurs allergiques, pour prévenir la survenue d’exacerbations sévères futures. Peut-on imaginer qu’il en soit autrement ?

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