Jusqu’où va le « jeunisme » ? Un majeur redevient mineur !!

lundi 1er février 2010 par Dr Stéphane Guez1311 visites

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Jusqu’où va le « jeunisme » ? Un majeur redevient mineur !!

Jusqu’où va le « jeunisme » ? Un majeur redevient mineur !!

lundi 1er février 2010, par Dr Stéphane Guez

L’allergologie moléculaire vient bousculer des données qui semblaient acquises. Ainsi on considère la hyaluronidase comme l’allergène majeur du venin de guêpe Vespula. Mais tout clinicien est confronté aux réactivités croisées avec le venin d’abeille ; Et si la hyaluronidase devait être abandonnée ?

Réévaluation du rôle de la hyaluronidase dans l’allergie au venin de guêpe Vespula. : Chunsheng Jin, PhDa, Margarete Focke, PhDb, Renaud Léonard, PhDa, Reinhart Jarisch, MDc, Friedrich Altmann, PhDa, Wolfgang Hemmer, PhDc

a Department of Chemistry, University of Natural Resources and Applied Life Sciences, Vienna, Austria

b Institute of Pathophysiology, Medical University of Vienna, Vienna, Austria

c FAZ–Floridsdorf Allergy Centre, Vienna, Austria

dans JACI Volume 125, Issue 1, Pages 184-190.e1 (January 2010)

 Introduction :

  • La hyaluronidase du venin de la guêpe Vespula (yellow jacket) (HGP) est considérée comme l’allergène majeur de l’allergie à la guêpe Vespula.
  • Il a été montré une homologie de 50% avec le venin d’abeille, Api m2.
  • Récemment, la liaison des IgE à HGP et la réactivité croisée avec Api m2 a été démontrée comme secondaire à une réactivité croisée avec les déterminants carbohydrates (CCD).

 Objectifs de l’étude :

  • Les auteurs ont essayé de quantifier l’importance de la HGP
    • dans l’allergie à la Vespula,
  • dans la réactivité croisée avec Api m 2
  • et en séparant la réponse aux carbohydrates et aux peptides spécifiques.

 Matériel et méthode :

  • La liaison IgE au venin de guêpe a été étudiée au moyen d’un western-blott chez 136 patients avec une allergie à la Vespula :
    • 31 patients ayant une réponse unique in vitro au venin de guêpe Vespula
    • et 105 patients ayant une réponse double Vespula et abeille.
  • Les études d’inhibition ont été réalisées avec :
    • MUXF-BSA (extrait glycopeptidique de broméline lié à de la sérum albumine bovine)
    • et avec de l’Api m 2 purifié.

 Résultats :

  • Parmi les sérums positifs seulement pour la guêpe Vespula,
    • seul 1 sur 31 sérums se lie avec HGP,
    • alors que c’est le cas chez 87% des sérums ayant une double positivité guêpe – abeille.
  • Parmi les 83 patients chez qui les tests d’inhibition ont été réalisés,
    • 65% réagissent avec la hyaluronidase mais seulement par le biais des CCD,
    • 27% réagissent à la fois avec CCD et épitopes peptidiques,
    • et 8% réagissent seulement avec la hyaluronidase.
  • La réactivité spécifique peptidique avec HGV a été inhibée de façon croisée par Api m 2 sur 48% des sérums (14/29).
  • L’antigène 5 et la phospholipase A1 sont chacun reconnus par environ 90% des sérums des 2 groupes, identifiant à eux deux 97% des patients ayant une allergie à la guêpe Vespula.

 Conclusion :

  • La hyaluronidase est un allergène mineur du venin de guêpe Vespula et seulement 10 à 15% des patients avec une allergie au venin de guêpe Vespula sont estimés comme ayant des IgE contre la hyaluronidase.
  • La réactivité croisée avec la protéine Api m 2 existe dans la moitié des cas pour ces sérums.
  • La résolution diagnostique avec l’Ag 5 et la phospholipase pourrait détecter tous les patients ayant une allergie au venin de guêpe Vespula.

Dans ce travail, les auteurs remettent en question la notion d’allergène « majeur » de la hyaluronidase en étudiant les réactivités croisées avec les CCD à l’aide de RAST inhibition.

La hyaluronidase s’avère être un allergène mineur, sa positivité étant le plus souvent secondaire aux CCD.

L’Ag5 et la phospholipase sont plus spécifiques.

Il s’agit d’un travail très intéressant qui sans doute va être appliqué à de très nombreux allergènes dont la définition doit être revue en fonction des progrès récents sur les différents biais induits en particulier par la réactivité croisée avec les CCD.

Cette étude montre que finalement la hyaluronidase n’est pas un allergène majeur du venin de guêpe car seulement 8% des allergiques au venin de guêpe Vespula réagissent avec ce peptide.

Par contre il existe une très forte fixation sur les CCDs expliquant également la forte réactivité croisée des sérums avec le venin d’abeille.

Les allergènes : Ag5 et la phospholipase, sont beaucoup plus importants pour faire le diagnostic et ils représentent l’exploration allergique moléculaire nécessaire pour porter un diagnostic précis d’allergie à la guêpe Vespula.

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