Plus tes parents sont intelligents, plus tu seras allergique mon enfant !!

mercredi 14 avril 2010 par Dr Alain Thillay638 visites

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Plus tes parents sont intelligents, plus tu seras allergique mon enfant !!

Plus tes parents sont intelligents, plus tu seras allergique mon enfant !!

mercredi 14 avril 2010, par Dr Alain Thillay

L’effet de l’exposition aux animaux domestiques, dès le plus jeune âge, sur l’avenir allergique reste discuté. Certaines études suggèrent un effet protecteur, d’autres un effet facilitateur de l’expression des maladies IgE dépendantes. Ici, les auteurs tentent de moduler cette relation compte tenu de la présence ou non d’un chat ou d’un chien, mais aussi, en fonction du niveau éducatif parental.

Exposition au chat ou au chien, allergies et éducation parentale. : Christian Joachim Apfelbacher 1,2,3 , Markus Ollert 1,4 , Johannes Ring 1 , Heidrun Behrendt 4 and Ursula Krämer 5

1 Department of Dermatology and Allergy Biederstein, Technische Universität München, Munich, Germany , 2 Division of Public Health and Primary Care, Brighton and Sussex Medical School, Falmer, UK , 3 Department of Clinical Social Medicine, University Hospital Heidelberg, Heidelberg, Germany , 4 Division of Environmental Dermatology & Allergy GSF/TUM, Munich, Germany , 5 Institut für Umweltmedizinische Forschung at the Heinrich-Heine-University Düsseldorf, Düsseldorf, Germany

dans Pediatric Allergy and Immunology
Volume 21 Issue 2p1, Pages 284 - 29

 Contexte :

  • L’homogénéité de l’association entre l’exposition aux animaux et l’allergie/l’atopie à travers les couches sociales n’a pas encore été étudiée.

 Objectif :

  • Le but de cette étude était d’estimer l’association entre l’exposition aux animaux (chat, chien) et l’allergie/l’atopie chez des enfants âgés de 6 ans, stratifiés selon le niveau de scolarité des parents.

 Méthodes :

  • Un total de 30794 enfants âgés de 6 ans a participé à des études transversales entre 1991 et 2000 en Allemagne.
  • Une IgE réactivité aux aéroallergènes communs et les symptômes ainsi que le diagnostic de maladies atopiques (asthme, eczéma, rhume des foins) constituaient les variables dépendantes.
  • L’exposition à un chien ou à un chat représentait les variables indépendantes.
  • La régression logistique a été utilisée pour ajuster les facteurs confondants.
  • Les analyses ont été stratifiées en fonction de l’éducation parentale.

 Résultats :

  • Les prévalences du rhume des foins, de l’eczéma et de l’IgE réactivité aux pollens et aux acariens augmentaient, tandis que la prévalence de l’exposition au chien et au chat diminuait avec le niveau de scolarité des parents.
  • Globalement les associations positives significatives entre l’exposition au chat et la sensibilisation au chat (interaction significative) et entre l’exposition au chien et les sifflements thoraciques restaient significatives pour la strate la plus haute et la strate moyen/haut d’éducation, respectivement.
  • Globalement une association inverse significative entre l’exposition au chat et le rhume des foins restait importante dans la plus haute strate éducative seulement.
  • L’association inverse entre l’exposition au chien et l’eczéma est globalement significative, mais pas strate par strate.

 Conclusions :

  • Lors de l’estimation des associations entre l’exposition aux animaux et l’allergie/l’atopie chez les enfants, les modifications de l’effet du fait du statut social doit être envisagé.
  • L’exposition au chat semble augmenter les risques de sensibilisation au chat uniquement chez les enfants dont les parents ont un niveau éducatif élevé.

En fait, cette étude allemande a pour but d’éliminer un biais dans le cadre de travaux cherchant à préciser la relation entre l’exposition aux animaux domestiques dans le début de la vie et l’apparition ultérieure de maladies allergiques IgE dépendantes.

Effectivement, nous le savons, les résultats ne sont pas homogènes, tantôt effet protecteur, tantôt effet facilitateur.

Ici, ces auteurs ont cherché à vérifier cela en fonction d’une variable nouvelle, le niveau d’éducation des parents.

Par exemple, premier constat, alors que l’exposition au chat ou au chien diminue en fonction du niveau éducationnel parental, pour cette population, la prévalence de la rhinite allergique pollinique, la dermatite atopique et l’IgE réactivité vis-à-vis des pollens et des acariens domestiques augmente.

Pour simplifier, plus on est éduqué moins l’on possède d’animaux domestiques et plus les enfants sont allergiques.

En outre, la relation présence d’un chat et IgE réactivité au chat dans la strate haute d’éducation –même chose pour la rhinite allergique pollinique- et avec la relation présence d’un chien et asthme dans le niveau moyen/haut éducatif.

Ainsi, dans les strates éducatives de niveau moyen/haut et de niveau haut, le fait d’être en contact avec les animaux domestiques ne protège pas du risque allergique ultérieur.

Par contre, dans l’ensemble de la population étudiée donc sans notion de stratification du niveau éducationnel parental, il existe une relation inverse significative exposition au chien et dermatite atopique.

Ainsi, pour faire simple, dans les milieux éducationnels élevés, le fait de ne pas avoir d’animaux domestiques et un facteur favorisant de l’apparition future de maladies allergiques IgE dépendantes ; ce phénomène ne se vérifiant pas dans les milieux moins éduqués.

En conclusion, dans ce type d’études, il faudrait tenir compte du niveau éducatif des parents avant d’interpréter les résultats ; un moyen d’affiner d’être plus précis.

Il serait intéressant de pratiquer une nouvelle lecture de l’ensemble des études ayant trait à l’exposition animale et à ses effets futurs, lorsque les données sont disponibles concernant le statut éducationnel parental.

Il restera à discuter les facteurs environnementaux correspondant à chaque niveau éducatif qui commandent une telle différence de résultats.