Presque comme Zorro, de la pointe de son prick l’allergologue peut sauver le radiologue !!

jeudi 20 mai 2010 par Dr Stéphane Guez681 visites

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Presque comme Zorro, de la pointe de son prick l’allergologue peut sauver le radiologue !!

Presque comme Zorro, de la pointe de son prick l’allergologue peut sauver le radiologue !!

jeudi 20 mai 2010, par Dr Stéphane Guez

Depuis peu de temps, les allergologues sont très sollicités pour pratiquer une exploration allergologique chez des patients ayant présenté des réactions d’allure allergique lors de l’injection d’un produit de contraste iodé. Mais quelle est la valeur de ces tests, et en particulier d’une négativité ? Peut-on réutiliser un PCI ?

Valeur clinique d’une négativité des tests cutanés aux produits de contraste iodés. : S. Caimmi 1,2 , B. Benyahia 1 , D. Suau 1 , L. Bousquet-Rouanet 1 , D. Caimmi 2 , P.-J. Bousquet 1,3 and P. Demoly 1

1 Exploration des Allergies, Maladies Respiratoires and INSERM U657, Hôpital Arnaud de Villeneuve, University Hospital of Montpellier, Montpellier cedex, France , 2 Dipartimento di Scienze Pediatriche, Università di Pavia – Fondazione IRCCS Policlinico San Matteo, Pavia, Italy and 3 Département de Biostatistiques, Epidémiologie, Santé Publique et Information Médicale, Groupe Hospitalo-Universitaire Carémeau, CHU Nîmes, Nîmes cedex, France

dans Clinical & Experimental Allergy
Volume 40 Issue 5, Pages 805 - 810

 Introduction :

  • Plusieurs études ont montré que les tests cutanés sont des outils performants pour le diagnostic d’allergie aux produits de contraste iodés (ICM), mais le nombre réel des faux négatifs n’est pas connu.

 Objectif de l’étude :

  • Il a été d’évaluer la valeur prédictive négative des tests cutanés aux ICM.

 Matériel et Méthode :

  • 159 patients qui ont été testés, en raison d’antécédents de réaction aux ICM, dans les 9 dernières années ont été appelés pour répondre à un questionnaire standardisé sur une réexposition aux ICM.

 Résultats :

  • 29 patients ont été réexposés aux ICM.
  • Il y a 20 femmes (69% et l’âge médian est de 55 ans (34 à 60 ans).
  • L’intervalle de temps moyen entre la réaction et les tests cutanés était de 11.9 (1.6-21.5) ans.
  • 24 patients (82%) avaient eu une réaction immédiate, 4 une réaction non immédiate (13.8%) et aucune donnée n’était disponible pour 1 patient.
  • 2 patients avaient des tests cutanés positifs aux ICM auparavant et ont été réexposés à un ICM négatif lors des tests cutanés et ils n’ont pas réagi.
  • Seulement 2 patients ont présenté une réaction légère durant la réinjection d’ICM : -**une réaction immédiate (urticaire généralisée pendant 3 jours)
    • et une réaction non-immédiate maculo-papulaire.
  • Le patient avec une urticaire a été à nouveau testé avec un nouveau test de provocation (négatif) ;
  • L’autre patient n’est pas revenu faire de nouveaux tests.

 Conclusion :

  • Les tests cutanés dans l’exploration d’une hypersensibilité aux ICM ont une valeur prédictive négative de 96.6% (IC 965% : 89.9-103.2) et aucune des réactions chez les patients ayant des tests cutanés négatifs n’a été sévère.
  • Une étude multicentrique de plus grande ampleur doit être encore réalisée pour confirmer ces résultats.

Dans ce travail, les auteurs ont cherché à connaître la valeur prédictive négative des tests cutanés aux produits de contraste iodés (PCI) en étudiant tous les patients explorés qui ont reçus ultérieurement un PCI : sur 29 patients, la valeur prédictive négative est de 97%.

Ce travail est très intéressant car il permet de valider l’exploration allergologique chez des patients ayant présentés une réaction d’allure allergique lors de l’injection d’un produit de contraste iodé.

Si pour des raisons évidentes d’éthique il est impossible de connaître la valeur prédictive positive des tests positifs, en revanche, il est plus simple de connaître la valeur prédictive négative de ces tests.

Grâce au suivi d’une cohorte de patients explorés, les auteurs ont identifié 29 patients qui ont toléré une réinjection de PCI. Il y a 3 faux négatifs mais avec des réactions très légères, et la VPN est donc très bonne.

Ainsi, les tests cutanés lorsqu’ils sont négatifs permettent chez les patients pour lesquels une injection d’iode est nécessaire de pratiquer cet examen en sachant que malgré tout la valeur prédictive négative n’est pas de 100%.

De façon intéressante quelques patients avaient des tests cutanés positifs pour certains PCI et négatifs pour d’autres : ils ont parfaitement toléré l’injection des produits n’ayant pas entraîné de positivité cutanée.

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