Le sport ne protège pas de l’asthme. Au contraire ?

mercredi 9 octobre 2002 par Dr Isabelle Bossé3820 visites

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Le sport ne protège pas de l’asthme. Au contraire ?

Le sport ne protège pas de l’asthme. Au contraire ?

mercredi 9 octobre 2002, par Dr Isabelle Bossé

L’asthme d’effort est une entité clinique qui correspond à la survenue d’un bronchospasme lors d’un effort physique, en général prolongé. Parfois, le sportif le ressent et le diagnostic est facile. Parfois, il est silencieux mais il existe quand même une inflammation. D’où l’intérêt de dépister l’asthme d’effort, même s’il n’existe pas de symptôme.

Efficacité d’examens systématiques pour déterminer une bronchoconstriction induite par l’exercice ignorée. : Hallstrand TS, Curtis JR, Koepsell TD, Martin DP, Schoene RB, Sullivan SD, Yorioka GN, Aitken ML.Division of Pulmonary and Critical Care Medicine, Department of Medicine, the School of Public Health and Community Medicine, and the Division of Pharmacy, University of Washington, Seattle. dans J Pediatr 2002 Sep ;141(3):343-8

 Objectif : déterminer si un examen clinique par un médecin et un questionnaire systématique peut détecter une bronchoconstriction induite par l’exercice chez des adolescents sportifs.

 Schéma de l’étude : une étude croisée portant sur 256 adolescents pratiquant un sport organisé et venant de 3 écoles de banlieue. Le nombre de patients recensés positifs pour le bronchospasme induit par l’effort, par l’examen clinique et le questionnaire a été comparé au nombre de patients diagnostiqués positifs pour le bronchospasme induit par l’effort grâce à un test « gold standard » qui consistait en un test d’effort de 7 minutes suivi de plusieurs spirométries.

 Résultats :
*les auteurs ont diagnostiqué un bronchospasme à l’effort chez 9,4 % des adolescents sportifs .
*L’histoire clinique a permis d’identifier des patients avec des symptômes ou un diagnostic prédictif suspect de bronchospasme à l’effort chez 39,5 % des participants, mais seulement 12,9 % de ces personnes avaient effectivement cette pathologie au moment de l’étude.
*Parmi les adolescents qui n’avaient pas de symptômes d’asthme ou de bronchospasme à l’effort, 7,8 % avaient un bronchospasme ignoré.
*Parmi les adolescents sans signes suspects d’asthme, ni de rhinite allergique, ni de bronchospasme à l’effort, 7,2 % avaient un bronchospasme à l’effort diagnostiqué par le test de provocation .
*Les patients qui ont une réponse négative à toutes les questions sur les symptômes ou sur l’histoire de l’asthme, d’un bronchospasme à l’effort, et de rhinite allergique, font partie pour 45,8% des adolescents avec un bronchospasme à l’exercice.

 Conclusions : le bronchospasme induit par l’exercice est fréquent chez les adolescents sportifs, et un bilan par interrogatoire et examen clinique est insuffisant pour les détecter.


En fait, il semble que seul le test de provocation standardisé à l’effort avec exploration fonctionnelle respiratoire puisse permettre de diagnostiquer un bronchospasme à l’effort méconnu chez des adolescents sportifs.

Autre enseignement de cette étude, ils seraient nombreux à présenter cette pathologie de façon muette.

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