Les nippons se mélangent les baguettes dans les recombinants !

mercredi 15 décembre 2010 par Dr Alain Thillay456 visites

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Les nippons se mélangent  les baguettes dans les recombinants !

Les nippons se mélangent les baguettes dans les recombinants !

mercredi 15 décembre 2010, par Dr Alain Thillay

Relation entre IgE spécifiques de rBet v 1 et rBet v 2 et les aliments responsables d’un syndrome oral en cas d’allergie au pollen de bouleau. : Yamamoto T, Asakura K, Shirasaki H, Himi T.

Yamamoto ENT Clinic, Sapporo.

dans Nippon Jibiinkoka Gakkai Kaiho. 2010 Aug ;113(8):661-9.

 Contexte :

  • Les sujets allergiques au pollen de bouleau font souvent état d’hypersensibilité au niveau de la bouche et du pharynx lors de la consommation de fruits et légumes, comme les pommes et les pêches, ou d’un syndrome oral (SO) parfois accompagné par une réaction systémique, en raison d’une réactivité immunologique croisée.
  • Ces réactions croisées impliquent Bet v 1, l’allergène majeur du pollen de bouleau et Bet v 2, la profiline de ce même pollen.

 Objectif :

  • Nous avons voulu évaluer la relation entre aliments et allergènes.

 Méthodes :

  • Soixante sujets ont été interrogés, 40 femmes et 20 hommes, âgés de 12 à 70 ans (âge moyen : 35 ans) souffrant d’épisodes de SO et ayant des IgE spécifiques du pollen de bouleau.
  • A l’aide de l’échelle de mesure du CAP système, nous avons quantifié les IgE spécifiques de rBet v 1, de rBet v 2 et de rPru p 3, protéine de transfert lipidique de pêche (LTP).
  • Un taux de CAP de 0,35 ou plus était considéré comme positif.
  • Nous avons évalué la relation entre les allergènes recombinants et 9 fruits entraînant souvent un syndrome oral -pommes, pêches, cerises, kiwis, poires, melons, prunes, fraises, pastèques- basée sur les rapports des sujets.

 Résultats :

  • Sur les 60, tous (100%) étaient rBet v 1 positifs, 9 rBet v 2 positifs (15%), et aucun (0%) rPru 3 positif.
  • Les fruits de la famille des Rosacées : pommes, pêches, cerises, poires, prunes et fraises, étaient responsables de SO indépendamment de la positivité ou de la négativité de rBet v 2 et étaient associés à rBet v 1.
  • En revanche, chez les patients rBet v 2-positifs le SO est plus souvent dû à la consommation de fruits n’appartenant pas aux Rosacées –melon, pastèque et kiwi- que ceux rBet v 2-négatifs.
  • La classification des 9 fruits comme Rosacées ou non, l’analyse par regroupement et les tests statistiques kappa ont montré que les non-Rosacées, la pastèque, le melon et le kiwi étaient associés à rBet v 2, comme dans le cas de l’allergie au pollen d’armoise et aux pollens de Graminées.

 Conclusion :

  • Bet v 1 est associé au syndrome oral en rapport avec les Rosacées et Bet v 2 le syndrome oral est en relation avec les fruits dits non-Rosacées.

Le syndrome bouleau-aliments est une des premières allergies croisées qui a trouvé son explication grâce à l’allergologie moléculaire.

Dès 1990, Valenta à Vienne mettait en évidence la protéine PR-10, celle du pollen de bouleau, Bet v 1, et, celle de la pomme, Mal d 1 ; l’allergie au pollen étant à l’origine de l’allergie alimentaire.

Ici, les auteurs japonais de cette étude ont cherché à montrer un distinguo chez des allergiques au pollen de bouleau avérés pour ce qui concerne l’allergie croisée avec les fruits, d’une part ceux de la famille des Rosacées, et, d’autre part, des non-Rosacées tels que melon, pastèque et kiwi.

Il faut se souvenir que tous ces fruits Rosacées ou pas comportent de la profiline alors que, parmi les non-Rosacées considérés, seul le kiwi a une PR-10 Bet v 1-like.
Pour le melon, l’allergène le plus connu est la profiline Cuc m2, il en est de même pour la pastèque, la profiline ; les Cucurbitacées sont réputés ne pas avoir de LTP.
Le kiwi possède plusieurs allergènes une PR-10, Act c 8, une LTP, Act c 10, une Actinide ou Act c 1, une TLP, Act c 2, une profiline, Act c 9 et la Kiwelline.

Toutes ces protéines du kiwi peuvent être donc impliquées dans l’allergie à ce fruit avec des caractéristiques propres en fonction de la protéine responsable.

Pour l’étude, les auteurs ont sélectionné 60 patients (40 femmes et 20 hommes) montrant une allergie avérée au pollen de bouleau et souffrant d’épisodes de SO lors de la prise de fruits de la famille des Rosacées mais aussi de non-Rosacées comme kiwi, melon et pastèque.

Ces derniers ont été recueillis par interrogatoire et non pas par test de provocation.
Tous les patients recrutés étaient Bet v 1 positifs, ils réagissaient tous aux Rosacées.
Les neufs patients à la fois Bet v 1 positifs et Bet v 2 positifs avaient des réactions plus souvent attribuées aux non-Rosacées, tout cela, il faut rappeler évaluées par interrogatoire.

Ce résultat semble statistiquement significatif.

La lecture de la littérature permet de constater que le syndrome bouleau-aliments paraît dominé par la PR-10, Bet v 2 semblerait plus anecdotique.

La présence d’une IgE réactivité à Bet v 2 ne serait alors que le témoignage d’une réactivité croisée avec d’autres profilines.

En d’autres termes, il faudrait montrer que la profiline est capable d’entraîner des SO, les cas sont rares.

Il y a deux biais ici dans l’étude, d’une part, les renseignements concernant les SO par interrogatoires avec le risque d’un recrutement trop large, et, d’autre part, le fait que le kiwi soit rangé dans les non-Rosacées (ce qui voudrait dire pour moi non PR-10) alors même qu’Act c 8 est une PR-10.
Nous le voyons cette étude manque de sérieux, elle n’est nullement significative.
Elle nous aura permis au moins de faire une petite révision sur les allergènes du bouleau et des fruits du syndrome bouleau-aliments.

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