De l’intérêt d’installer une vache laitière dans les cabinets d’allergologie !

samedi 12 octobre 2002 par Dr Stéphane Guez3116 visites

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De l’intérêt d’installer une vache laitière dans les cabinets d’allergologie !

De l’intérêt d’installer une vache laitière dans les cabinets d’allergologie !

samedi 12 octobre 2002, par Dr Stéphane Guez

Le test de réintroduction est le « Gold standard » pour affirmer le diagnostic d’allergie alimentaire, surtout pour certains allergènes comme le lait de vache. Peut-on réaliser des tests de réintroduction d’une façon systématique pour tous les jeunes patients qui sont adressés à une consultation pour une suspicion d’allergie au lait de vache ?

Épreuve de réintroduction du lait de vache : Schade RP, Meijer Y, Pasmans SG, Knulst AC, Kimpen JL, Bruijnzeel-Koomen CA. Universitair Medisch Centrum Utrecht (UMCU), Postbus 85.090, 3508 AB Utrecht. rschade@azu.nl dans Ned Tijdschr Geneeskd 2002 Sep 14 ;146(37):1739-42

 L’objectif de cette étude était de tester en double aveugle contre placebo un protocole de test de provocation au lait de vache pour faire le diagnostic d’allergie immédiate au lait de vache dans le cadre d’une consultation externe.

 Méthodes :

  • Durant une période allant du 1 juin 1999 au 28 février 2001, le protocole a été testé chez tous les enfants qui étaient adressés au Service Pédiatrique du Centre Médical Universitaire, à titre externe, et ayant des symptômes évocateurs d’une allergie au lait de vache.
  • Le protocole consistait en 2 repas, l’un avec le véritable aliment et l’autre avec un placebo, sur une journée.
  • En cas de symptômes allergiques, le test était interrompu et le code ouvert.
  • Le diagnostic d’allergie au lait de vache était retenu si les symptômes d’allergie survenaient lors de l’administration de l’aliment véritable.

 Résultats :
 Le groupe testé comprenait 154 enfants, dont 85 garçons et 69 filles avec un âge compris entre 0,25 et 14 ans (médiane : 1,5 ans).
 Une réaction aiguë est survenue chez 21 des enfants ayant eu un test de provocation. Cette réaction consistait le plus souvent en symptômes cutanés (érythème et urticaire).
 Dans aucun des cas l’importance des symptômes n’a justifié une hospitalisation. Il n’y a eu aucune réaction avec le placebo, et aucune réaction ensuite lors de la réintroduction du lait à la maison.

 Conclusion : Il est possible de réaliser un test de provocation en double aveugle contre placebo en routine pour faire le diagnostic d’une allergie au lait de vache chez des enfants pour lesquels existe cette suspicion d’allergie.


Cette étude souligne la faisabilité d’une épreuve de réintroduction systématique du lait de vache pour faire le diagnostic de l’allergie au lait de vache chez des enfants.

L’absence de réaction grave, la sûreté du diagnostic, la simplicité apparente de la procédure sont séduisantes, mais ceci n’est réalisable qu’à l’hôpital dans un servie ayant des lits d’hospitalisation de jour avec un personnel bien entraîné.

Il faudrait des services spécialisés en allergologie pour mettre au point ces modalités d’exploration, donc que la spécialité d’allergologie soit reconnue pour qu’il y ait des services qui se consacre totalement à la prise en charge des maladies allergiques.

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