Intolérance au gluten sans maladie cœliaque ?

mercredi 13 avril 2011 par Dr Geneviève DEMONET3827 visites

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Intolérance au gluten sans maladie cœliaque ?

Intolérance au gluten sans maladie cœliaque ?

mercredi 13 avril 2011, par Dr Geneviève DEMONET

Sensibilité au gluten sans maladie cœliaque chez les patients ayant une maladie allergique : S. Massaria, M. Lisoa, L. De Santisb, F. Mazzeia, A. Carlonec, S. Maurod, F. Muscac, M.P. Bozzettia, M. Minellib

aDipartimento di Scienze e Tecnologie Biologiche ed Ambientali, Università del Salento, Lecce,
bU.O.S., Centro IMID, Dipartimento di Medicina Generale e
cU.O.C., Medicina Generale, P.O. San Pio, Campi Salentina, e
dLaboratorio Genetica Medica, P.O. Vito Fazzi, Lecce, Italia

dans Int Arch Allergy Immunol 2011 ;155:389-394 (DOI : 10.1159/000321196)

 Contexte :

  • Le but de cette étude était de déterminer la fréquence d’une sensibilité au gluten (SG) dans un groupe de patients allergiques et de vérifier l’efficacité d’un régime sans gluten (RSG) sur l’amélioration de la symptomatologie lorsque le diagnostic de SG avait été porté.

 Méthodes :

  • 262 patients allergiques non apparentés ayant des symptômes gastro-intestinaux d’origine obscure ont été testés par biopsie pour rechercher une SG.
  • On a recherché également chez tous les patients un génotype typique de la maladie cœliaque (molécules DQ2 et DQ8) et des paramètres biologiques comme les anticorps antigliadines et antiendomysium.
  • Les patients présentant des lésions muqueuses ont été invités à suivre un RSG.

 Résultats :

  • Soixante-dix-sept des 252 patients allergiques avaient des lésions muqueuses mais pas d’antiGA, d’antiEMA et étaient négatifs pour les molécules DQ2 et DQ8.
  • Nous avons trouvé, à la place, une prévalence de l’allèle DQA1*05 alors que l’anémie d’origine inflammatoire était la principale plainte de nos sujets.
  • Les patients positifs, qui ont suivi un RSG après le diagnostic, ont montré aussi bien un contrôle des symptômes qu’une stabilisation des paramètres hématologiques même si les manifestations allergiques n’étaient pas diminuées.

 Conclusions :

  • Une entéropathie par sensibilité au gluten sans maladie cœliaque (ESGNC) survient fréquemment chez les patients allergiques.
  • En se basant sur la prévalence élevée de l’ESGNC dans l’allergie, il est recommandé que la biopsie fasse partie de l’investigation de routine de la maladie allergique pour permettre le bénéfice d’un traitement par RSG aux patients.

Une étude a été menée pour évaluer la relation entre maladie cœliaque et allergie.

On a inclus 262 patients allergiques (189 femmes et 73 hommes) présentant, en plus des symptômes allergiques classiques, des signes digestifs d’origine inconnue (tels que douleurs abdominales, diarrhée ou perte de poids).

Les patients étaient sensibilisés soit à des aéroallergènes (prick-tests positifs), soit à des allergènes de contact (patch-tests positifs), soit aux deux.

Une biopsie duodénale (3 échantillons minimum) a été pratiquée chez tous ces patients, parallèlement à la recherche d’anticorps antigliadine et antiendomysium, de dosages d’hémoglobine, de fer, de folates, de ferritine et de bilirubine non conjuguée et à un typage génétique HLA de maladie cœliaque.

Aucun patient n’avait de marqueur biologique ou génétique de maladie cœliaque (anticorps antigliadine, anticorps antiendomysium, molécules DQ2 et DQ8). Cependant, environ 30% des patients examinés avaient des lésions muqueuses à la biopsie duodénale.

Une anémie caractéristique d’une maladie chronique était cependant mise en évidence chez un grand nombre de ces patients (ferritine normale ou élevée).

Les patients présentant des lésions muqueuses ont été mis au régime sans gluten pendant 6 mois.

Le suivi du régime a été évalué régulièrement. Seulement 48 des 77 patients ont correctement suivi le régime.

Une amélioration significative des symptômes cliniques évalués par un score symptomatique a été observée après le régime, même en l’absence de critères sérologiques ou génétiques de maladie cœliaque (7.4 8 ± 1.31 vs. 6.25 ± 1.52) avec une significativité statistique (p = 0.0001). Le score médicamenteux était aussi abaissé après le régime (5.85 ± 1.42 vs. 3.55 ± 1.61 ; p = 0.0001).

L’amélioration des lésions muqueuses n’a pas été vérifiée.

L’absence de signes biologiques de maladie cœliaque pourrait donc ne pas suffire à innocenter le gluten dans un certain nombre de cas. Une entéropathie au gluten, un peu différente de la maladie cœliaque, pourrait exister.

Des résultats à suivre…

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