Le bébé baveur de cortisol est un futur allergique !!

mardi 13 septembre 2011 par Dr Stéphane Guez495 visites

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Le bébé baveur de cortisol est un futur allergique !!

Le bébé baveur de cortisol est un futur allergique !!

mardi 13 septembre 2011, par Dr Stéphane Guez

Taux de cortisol salivaire et allergie chez les enfants. La cohorte de naissance ALADDIN. : Fredrik Stenius, Magnus Borres, Matteo Bottai, Gunnar Lilja, Frank Lindblad, Göran Pershagen, Annika Scheynius, Jackie Swartz, Töres Theorell, Johan Alm

dans The Journal of Allergy and Clinical Immunology - 29 August 2011 (10.1016/j.jaci.2011.07.038)

 Introduction :

  • Les stress prè et post-nataux ont été identifiés comme liés à la survenue d’allergie chez les enfants, mais les preuves dans les études prospectives sont limitées.
  • Plusieurs facteurs d’environnement peuvent influencer les taux salivaires de cortisol, qui sont un marqueur de l’activité de l’axe hypothalamo-hypophysaire. ?

 Objectif de l’étude :

  • Le but de ce travail a été d’évaluer l’association entre les taux de cortisols salivaires à l’âge de 6 mois et la survenue de manifestations allergiques durant les 2 premières années de vie.

 Matériel et Méthodes :

  • Des prélèvements salivaires pour mesurer les taux du cortisol salivaire ont été réalisés à l’âge de 6 mois à 3 occasions durant une journée chez 203 enfants.
  • Des prélèvements sanguins ont été faits à 6, 12 et 24 mois pour une mesure des IgE spécifiques.
  • Des données cliniques sur les manifestations allergiques ont été recueillies à plusieurs reprises.
  • Une analyse statistique a été réalisée pour estimer les risques allergiques en fonction des résultats biologiques.

 Résultats :

  • Le Odd-ratio ajusté évaluant la relation entre le taux de cortisol le matin et la sensibilisation IgE est de 1.60 (IC95% : 1.22 – 2.10, p= 0.001) et le lien avec l’eczéma est de 1.28 (IC95% : 1.03- 1.59, p = 0.026).
  • Les Odd-ratio pour les taux de cortisol l’après-midi en relation avec une sensibilisation IgE ou un eczéma sont respectivement de :
    • 1.56 IC95% : 1.26 – 1.94, p < 0.001)
    • et 1.33 (IC95%, 1.12 – 1.58, p = 0.001)
  • et pour les taux de cortisol du soir :
    • 1.49 (IC95% : 1.22 – 1.83, p<0.001)
    • et 1.37 (IC 95% : 1.18 – 1.59, p<0.001.
  • Les taux de cortisol du soir sont liés à la survenue d’une allergie alimentaire.

 Conclusion :

  • L’association entre les taux de cortisol salivaire dans l’enfance et la survenue de manifestions cliniques d’allergie suggère l’implication d’une altération de l’axe hypothalamo-hypophysaire dans la survenue étiologique des manifestations allergiques.

Dans cette étude prospective les auteurs démontrent qu’il existe un lien statistique significatif entre le taux de cortisol mesuré dans la salive et le risque de développer une allergie dans les 2 premières années de vie. Il y a donc bien un lien entre stress et allergie mais uniquement pour le versant atopique.

En effet dans ce travail les auteurs ne montrent pas de lien significatif avec la survenue de sifflements respiratoires.

Plus le taux de cortisol est augmenté plus le risque de développer une allergie est important.

Cependant il faut noter une relation significative pour l’allergie alimentaire seulement avec le taux de cortisol salivaire mesuré le soir.

La question de causalité doit donc être abordée avec prudence : est-ce que le cortisol est réellement la cause du développement d’une allergie ou seulement le témoin d’une activation de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien liée à l’apparition d’une allergie ? Sinon qu’elle est la nature du stress causal ?

Donc beaucoup de questions à résoudre si ces résultats sont confirmés par une étude portant sur un plus grand nombre d’enfants.