Les bambini et l’anaphylaxie alimentaire.

lundi 10 octobre 2011 par Dr Alain Thillay342 visites

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Les bambini  et l’anaphylaxie alimentaire.

Les bambini et l’anaphylaxie alimentaire.

lundi 10 octobre 2011, par Dr Alain Thillay

Facteurs de risque de l’anaphylaxie alimentaire sévère chez l’enfant en Italie. : Calvani, M., Cardinale, F., Martelli, A., Muraro, A., Pucci, N., Savino, F., Zappalà, D., Panetta, V. and the Italian Society of Pediatric Allergy and Immunology (SIAIP) anaphylaxis’ study group (2011),

Risk factors for severe pediatric food anaphylaxis in Italy.

dans Pediatric Allergy and Immunology. doi : 10.1111/j.1399-3038.2011.01200.x

 Contexte :

  • On sait assez peu sur les causes de l’anaphylaxie induite par les aliments chez l’enfant ou sur les facteurs qui pourraient affecter sa sévérité clinique.

 Objectif :

  • Le but de cette étude était d’enquêter sur la cause de l’anaphylaxie induite par les aliments chez l’enfant en Italie et d’identifier les facteurs qui pourraient influencer l’apparition des symptômes et la sévérité de l’anaphylaxie.

 Méthodes :

  • Cent soixante-trois enfants atteints d’anaphylaxie admis consécutivement en ambulatoire dans 29 unités allergologiques italiennes ont été enrôlés dans cette étude prospective.
  • Les informations concernant les épisodes d’anaphylaxie antérieurs ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire standardisé.
  • La sensibilisation aux aliments a été évaluée par tests cutanés.

 Résultats :

  • Des antécédents d’asthme augmentent le risque de respiration sifflante (OR 2,2 ; IC 95% 1,4 – 4,5) et le risque d’arrêt respiratoire (OR 6,9 ; IC 95% 1,4 à 34,2).
  • Des antécédents de symptômes gastro-intestinaux chroniques ou récidivants accroissent le risque de vomissements (OR 2,1 ; IC 95% 0,9 à 4,3), d’hypotension (OR 7,9 ; IC 95% 1,9 à 32,0), et de bradycardie ou d’arrêt cardiaque (OR 9,2 ; 95% CI 0,9 à 91,3).
  • La sévérité des épisodes actuels et antérieurs était similaire uniquement chez les patients ne souffrant que d’anaphylaxie légère ou modérée.
  • L’arachide et l’œuf sont les causes les plus fréquentes d’anaphylaxie sévère.

 Conclusions :

  • Des antécédents d’asthme et de symptômes gastro-intestinaux chroniques ou récidivants (probablement liée à une allergie alimentaire) peut prédire le développement de symptômes respiratoires et gastro-intestinaux et la sévérité de l’anaphylaxie.

Actuellement, les aliments représentent la première cause d’anaphylaxie et de choc anaphylactique.

Enfants et adolescents sont au premier rang des victimes de ces anaphylaxies alimentaires graves.

Ce travail italien a pour objectif de préciser les causes de l’anaphylaxie alimentaire et d’identifier les facteurs d’apparition des symptômes et de leur sévérité.

Cent soixante-trois enfants ont été enrôlés dans cette étude prospective.
Ils ont été recrutés dans 29 centres d’allergologie d’Italie, en ambulatoire.

Les auteurs ont pu ainsi dégager quelques grandes lignes.

Tout d’abord, le fait d’être asthmatique expose plus au risque d’avoir un accès de sifflements thoraciques ou d’avoir un arrêt respiratoire lors d’une réaction allergique alimentaire.

En outre, les antécédents de troubles gastro-intestinaux chroniques ou itératifs sont reliés statistiquement à un plus grand risque de trouble de l’hémodynamique, de bradycardie et même d’arrêt cardiaque.

La sévérité de l’anaphylaxie reste stable uniquement dans le cas d’anaphylaxie qualifiée de légère à modérée.

Enfin, les aliments en cause dans le cadre des anaphylaxies sévères sont l’arachide et l’œuf.

Cette étude prospective m’apparaît intéressante, elle ne souffre pas de biais flagrant. On espère bien sûr que les auteurs vont continuer à enrichir leur cohorte pour vérifier les statistiques.

A mon sens, ce travail bouscule quelques données antérieures.

Je note la confirmation de l’effet délétère de l’asthme en cas de réaction anaphylactique alimentaire, - ne dit-on pas que l’enfant meure de son asthme en cas de choc anaphylactique alimentaire ?

Par contre, je ne pensais pas les éléments aussi évidents pour les antécédents gastro-intestinaux en tant que facteur de risque de troubles de l’hémodynamique avec risque de bradycardie ou d’arrêt cardiaque.

En spéculant, on peut se dire qu’une fragilité de la barrière intestinale laisse passer plus facilement les trophallergènes dans la circulation sanguine et donc avec effet plus rapide sur l’hémodynamique.

Autre particularité de ce travail, ce sont les aliments en cause dans l’anaphylaxie sévère, ici, arachide et œuf, alors que des études antérieures mettaient loin devant arachide mais aussi tous les autres fruits à coques.

Ce travail rappellera aux allergologues le grand soin qu’ils doivent apporter dans la démarche diagnostique de l’allergie alimentaire tout particulièrement chez l’enfant du fait des risques encourus.

Il renforcera aussi notre intérêt pour tous les travaux concernant l’immunothérapie spécifique alimentaire que l’on voit éclore de plus en plus.

L’allergologie en progrès !

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