Dermatite atopique avec ou sans atopie !…

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Dermatite atopique avec ou sans atopie !…

Dermatite atopique avec ou sans atopie !…

lundi 9 janvier 2012, par Dr Hervé Couteaux

Extension et sévérité de la maladie chez des patients atteints de dermatite atopique et d’allergie alimentaire : Anna Rosińska-Więckowicz, Magdalena Czarnecka-Operacz

dans Post Dermatol Alergol 2011 ; XXVIII, 5 : 382–388

 Contexte :

  • L’incidence subjective des symptômes d’allergie alimentaire (FA) est très élevée chez les patients atteints de dermatites atopiques (DA), encore que des procédures standardisées ne confirment que rarement une sensibilisation IgE-dépendante.

 Objectifs :

  • Enquête sur l’incidence de l’allergie alimentaire IgE-dépendante et de l’allergie respiratoire chez les patients atteints de DA.
  • Evaluation clinique de patients atteints de DA selon la coexistence d’une sensibilisation IgE-dépendante aux allergènes de l’environnement.

 Matériels et méthodes :

  • Cent deux patients atteints de DA, les contrôles : 20 patients atteints de rhinite allergique (RA), 20 volontaires sains.
  • Chez les patients âgés de plus de 4 ans atteints de DA, des prick-tests cutanés (SPT) avec des allergènes aéroportés ont été réalisés ; selon l’âge, SAFT (skin application food test), APT (Atopy Patch tests) ou SPT (Skin Prick Test) avec les allergènes alimentaires.
  • Evaluation de l’étendue et de la sévérité de la maladie avec deux scores : SCORAD et W-AZS.

 Résultats :

  • Les symptômes d’allergie alimentaire ont été signalés par 68%, tandis que l’allergie alimentaire IgE-dépendante a été diagnostiquée exclusivement chez les enfants <5 ans (16% de la population) ; des allergies respiratoires ont été observées chez 63% de la population examinée.
  • Des phénotypes extrinsèques de la DA (DAe) ont été observés dans 71%, des phénotypes intrinsèques (DAi) dans 29%.
  • Une augmentation de W-AZS a été observée chez les patients atteints de DA avec FA par rapport au reste de la population DA (p = 0,006), chez ceux atteints de DAe avec une allergie respiratoire (p = 0,041) et chez ceux atteints de DAi (p = 0).
  • Un SCORAD accru a été observé chez les patients atteints de DA avec FA par rapport au reste du groupe D A (p = 0,005) et chez ceux atteints de DAi (p = 0).

 Conclusion :

  • Une différence significative a été observée pour l’incidence des symptômes de FA auto-rapporté entre le groupe DA et FA IgE-dépendante, tandis que les allergies respiratoires ont été observées chez la majorité des patients.
  • Des scores statistiquement plus élevés de W-AZS et de SCORAD indiquent que les allergènes alimentaires peuvent jouer un certain rôle dans le développement de la DA chez les enfants.

Dans cette étude, portant sur 102 enfants atteints de DA, l’allergie alimentaire confirmée, IgE-dépendante, est bien plus rare que l’allergie alimentaire « supposée » ou suspectée.

Des scores cliniques plus élevés ont été enregistrés chez les enfants ayant une allergie alimentaire et (à un degré moindre) chez ceux qui présentaient une allergie respiratoire.

Autrement dit, plus l’atopie est prononcée (allergie alimentaire et/ou respiratoire) plus la dermatite atopique est sévère.

Tous les enfants étudiés étaient-ils atteints de la même entité pathologique ?

En effet ces résultats ne sont réellement intéressants en pratique clinique qu’une fois parfaitement défini le cadre clinique de leur application.

Les auteurs ne reviennent malheureusement pas sur leurs critères de définition de la dermatite atopique ; tous les enfants de cette étude souffraient-ils précisément de la même affection ?

En effet, et les auteurs de cette étude l’évoquent, on pourrait peut-être distinguer DA extrinsèque (qu’il conviendrait d’appeler eczéma atopique) et DA intrinsèque (que la nouvelle nomenclature suggère d’appeler « eczéma ») qui correspondrait en fait comme le rappelait Jean-François Nicolas en 2008 à une « maladie auto-immune avec des patients qui se sont immunisés vis-à-vis de protéines cutanées probablement épidermiques.

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