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C’est nickel pour les téléphones portables !
mercredi 18 janvier 2012, par
Libération de nickel excessive par les téléphones portables- une cause persistante d’allergie au nickel et de dermatite : Jensen, P., Johansen, J. D., Zachariae, C., Menné, T. and Thyssen, J. P. (2011),
Excessive nickel release from mobile phones—a persistent cause of nickel allergy and dermatitis.
dans Contact Dermatitis, 65 : 354–358. doi : 10.1111/j.1600-0536.2011.01988.x
– Contexte :
- En dépit de l’intention politique de limiter l’allergie au nickel et les dermatites chez les européens, l’allergie au nickel reste fréquente.
- Il existe plusieurs explications à la persistance de l’allergie au nickel et de la survenue de dermatite, y compris l’utilisation croissante des téléphones portables.
- Avant la régulation sur la libération du nickel par les téléphones portables, nous avions montré que huit (19,5%) des 41 téléphones portables commercialisés au Danemark entre 2003 et 2007 libéraient du nickel à des concentrations permettant l’allergie au nickel et l’apparition de dermatite.
- En 2009, la Directive Européenne sur le Nickel a été revue pour inclure les téléphones portables dans la liste des objets libérant du nickel.
– Objectifs :
- Etudier la proportion de téléphones portables vendus au Danemark qui libèrent du nickel après la loi de régulation.
– Méthodes :
- Les parties métalliques de 50 téléphones portables, choisis de façon randomisée, couramment en vente au Danemark ont été testées pour quantifier la libération de nickel par un spot-test au diméthylglyoxime (DMG).
– Résultats :
- Neuf (18%) téléphones ont présenté au moins un test au DMG positif et deux téléphones avaient plus d’une zone positive au test au DMG.
– Conclusions :
- Apparemment, la proportion de téléphones libérant du nickel de façon significative est restée identique malgré la révision de la Directive Européenne sur le Nickel de 2009.
- Nous encourageons les industriels à mesurer la libération de nickel par les parties métalliques utilisées pour l’assemblage des téléphones portables pour s’assurer de la commercialisation de produits surs.
Le nickel est l’allergène le plus fréquemment en cause dans les allergies de contact. L’allergie au nickel concerne jusqu’à 17% des femmes et 3% des hommes.
Depuis 1994 des directives européennes tentent de réguler la libération de nickel par les objets à risque. Les téléphones portables ont été rajoutés à cette liste en 2009.
Une étude danoise a cherché à contrôler l’efficacité de ces mesures sur la libération de nickel par les téléphones portables commercialisés au Danemark.
Neuf des 50 téléphones choisis au hasard avaient au moins un spot-test au diméthylglyoxime (DMG) positif, soit 18%.
Le même travail avait été effectué par la même équipe avant la directive européenne de 2009. A l’époque, 19,5% des téléphones libéraient du nickel.
Aucun progrès n’a donc été réalisé depuis.
Il faut souligner que le sport test se positive lorsqu’on est en présence d’une libération > 0,5 µg de nickel/cm2/semaine.
Le test au DMG a une excellente spécificité (98%) mais une sensibilité modeste (59%). Il tend de ce fait à sous-estimer la libération de nickel par les objets. Par contre, lorsque le test est positif, celui-ci est fiable.
Les diverses parties d’un téléphone portable sont le plus souvent fabriquées en Asie puis assemblées en fonction de leur disponibilité. Un même modèle de téléphone peut ainsi comporter des pièces de composition différente.
Les fabricants devraient donc tester ces pièces détachées avant leur utilisation dans leurs téléphones…
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