Pollens de Graminées, attention danger : ASTHME !

vendredi 30 mars 2012 par Dr Alain Thillay1989 visites

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Pollens de Graminées, attention danger : ASTHME !

Pollens de Graminées, attention danger : ASTHME !

vendredi 30 mars 2012, par Dr Alain Thillay

Rôle de la pollinisation des pollens de Graminées sur l’asthme infantile vu aux urgences. : Bircan Erbas1, Muhammed Akram2, Shyamali C Dharmage3, Rachel Tham4, Martine Dennekamp2, Ed Newbigin5, Philip Taylo6, Mimi L.K. Tang7, Michael J Abramson2
DOI : 10.1111/j.1365-2222.2012.03995.x

dans Clinical & Experimental Allergy

 Contexte :

  • Peu d’études ont porté sur le rôle des pollens de Graminées sur l’asthme vu aux urgences hospitalières chez les enfants exposés.
  • Aucune n’a examiné si un effet dose-réponse existe entre les niveaux de pollens de Graminées et ceux des exacerbations de l’asthme.

 Objectifs :

  • Examiner l’association entre l’augmentation des concentrations ambiantes de pollens de Graminées et la fréquentation des urgences par les enfants exposés pour asthme.
  • Afin de déterminer si ces associations sont constatées qu’après orage, ou si les niveaux de pollens de Graminées ont une influence constante sur les visites des enfants asthmatiques au cours de la saison.

 Méthodes :

  • Une étude écologique de séries chronologiques courtes a été menée pour ce qui concerne les présentations pour asthme aux urgences chez les enfants à Melbourne, Victoria, la mesure des pollens de Graminées, la météorologie et les mesures de la qualité de l’air enregistrées au cours de la période sélectionnée de 2003.
  • Un modèle de régression semi-paramétrique de Poisson a été utilisé pour évaluer les associations dose-réponse entre les niveaux quotidiens des pollens de Graminées et la fréquentation quotidienne moyenne dans les services d’urgence pour asthme.

 Résultats :

  • un diagramme lissé suggère une relation dose-réponse.
  • Alors que les pollens de Graminées ambiants augmentaient à environ 19 grains par m3, le même jour le risque des présentations dans les services d’urgence pédiatrique augmentait également de façon linéaire (p <0,001).
  • Les niveaux de pollen de Graminées étaient également associés à un risque accru d’asthme lors des visites aux urgences le lendemain (décalage 1, p <0,001).

 Conclusion :

  • Cette étude est la première à établir une relation claire entre le risque accru d’asthme infantile aux urgences pédiatriques et les niveaux de pollens de Graminées ambiants inférieure à 20 grains/m3, indépendamment de tout effet des orages associé à l’asthme.
  • Ces résultats ont des implications importantes pour les soins aux patients tels que les programmes de gestion de l’asthme qui informent le public en général concernant les périodes d’exposition élevée aux pollens de Graminées, ainsi que la définition du calendrier de l’initiation de l’immunothérapie spécifique pollinique.

Il est unanimement admis que la pollinisation des plantes augmentent les accès asthmatiques, pourtant les études concernant ce sujet sont disparates et relativement peu nombreuses, surtout pour ce qui concerne les enfants.

Cette étude australienne tente de montrer la corrélation entre la quantité de pollens de Graminées dans l’air ambiant et le nombre de visites aux urgences pédiatriques pour asthme.

Cette étude s’est déroulée en 2003 à Melbourne.

Outre les comptes polliniques les auteurs ont introduit le facteur orage qui peut lui aussi être lié aux exacerbations de l’asthme aussi, pour la même raison, les conditions qualitatives de l’air.

De cette manière, l’étude a porté uniquement sur les périodes d’intense pollinisation des Graminées en dehors des conditions orageuses et de mauvaises qualités de l’air ; deux biais sérieux sont ainsi évités.

L’étude suggère un lien significatif de la relation intensité de la pollinisation graminée et nombres de visites aux urgences pédiatriques pour asthme.

Cette étude n’est pas révolutionnaire mais a le mérite de confirmer ce que tout Allergologue constate à chaque saison pollinique.

Elle rappelle aussi le rôle des pollens de Graminées sur la prévalence de l’asthme.
Autre aspect, la fréquentation des urgences augmente aussi le lendemain du pic pollinique.

Les mesures thérapeutiques préventives se trouvent ainsi justifiées encore plus, il faut dès le début de symptomatologie en rapport avec les Graminées, mettre nos jeunes patients asthmatiques sous traitement ad hoc.

Pour cela, l’Allergologue ne se fiera pas aux résultats des comptes polliniques qui lui arrivent de toute façon avec un retard d’une semaine.

Non, il tiendra compte de ses « capteurs vivants » que sont ses patients mono-IgE-réactifs à tel ou tel famille pollinique qui ne manquent pas d’appeler pour prévenir de leurs ennuis de santé.

Il suffit de sélectionner les patients pour leur sérieux et de leur demander d’appeler dès les premiers symptômes ou même de vous adresser un E-mail.

Autre avantage, les patients couvrent un territoire immense par rapport à un malheureux capteur de pollen placé au sommet d’un petit immeuble de centre ville.

Mes amis Allergologues, il faut se souvenir : la clinique, la clinique il n’y a que cela de vrai.