L’œuf est peut-être arrivé après la poule, mais c’est lui qui stimule les LT machins.

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L’œuf est peut-être arrivé après la poule, mais c’est lui qui stimule les LT machins.

L’œuf est peut-être arrivé après la poule, mais c’est lui qui stimule les LT machins.

lundi 24 septembre 2012, par Dr Stéphane Guez

L’immunothérapie orale dans l’allergie à l’œuf de poule chez les enfants augmente une hypo-prolifération d’une sous population de LT CD4+ qui pourrait constituer un marqueur d’acquisition de la tolérance. : Fuentes-Aparicio, V., Alonso-Lebrero, E., Zapatero, L., Infante, S., Lorente, R., Ángeles Muñoz-Fernández, M. and Correa-Rocha, R. (2012),

Oral immunotherapy in hen’s egg-allergic children increases a hypo-proliferative subset of CD4+ T cells that could constitute a marker of tolerance achievement.

dans Pediatric Allergy and Immunology. doi : 10.1111/j.1399-3038.2012.01333.x

 Introduction :

  • L’allergie alimentaire affecte un nombre significatif d’enfants et sa prévalence et sa persistance ont connu une augmentation importante ces dernières années.
  • L’induction par voie orale spécifique (SOTI) est une thérapeutique promise à un avenir important en allergie alimentaire.
  • Cependant, on connaît peu de choses sur les mécanismes immuns impliqués dans la désensibilisation aux allergènes.
  • L’objectif de ce travail a été d’étudier quels sont les paramètres modifiés lors du processus d’induction de tolérance lorsqu’il est terminé, avec l’objectif d’identifier les marqueurs de tolérance d’une induction.

 Matériel et Méthode :

  • Les auteurs ont réalisé une analyse immunologique extensive de 19 enfants allergiques qui suivent une SOTI avec de l’œuf de poule, analyse comparative avant et après l’immunothérapie.
  • Les modifications des sous-populations lymphocytaires et les cytokines sériques ont été identifiées chez les enfants qui ont terminé leur désensibilisation.

 Résultats :

  • 16 enfants ont terminé complétement leur protocole de tolérance à l’œuf et l’analyse immunologique révèle :
    • que la désensibilisation est accompagnée dans tous les cas par une diminution significative du pourcentage et du nombre absolu des LT mémoire CD4+ (TEM)
    • et une augmentation marquée du nombre absolu de la sous-population lymphocytaire CD4+CD38+CD45RO-.
  • De plus, les auteurs ont observé une réduction marquée du taux plasmatique des différentes cytokines Th1 et Th2 après l’achèvement du protocole de tolérance.

 Conclusions :

  • L’acquisition d’une tolérance chez les enfants après immunothérapie orale est accompagnée par une diminution de la population TEM et par une augmentation d’une sous-population particulière de cellules CD4+ qui ont un phénotype hypo-prolifératif et non réactif.
  • Cette sous-population hypo proliférative cellulaire pourrait constituer un marqueur de développement d’une tolérance orale et l’étude de cette sous-population pourrait contribuer à une meilleure compréhension des réponses immunes des patients allergiques.

Les auteurs ont recherché les marqueurs biologiques d’efficacité d’une désensibilisation réussie par voie orale à l’œuf.

Il est noté une diminution des CD4+Tem et une augmentation des CD38/ROneg, variations qui ne sont pas observées chez les patients contrôles ni chez ceux en échec de la désensibilisation.

Ce travail reposant sur une importante étude immunologique a donc recherché les marqueurs d’’efficacité de la désensibilisation par voie orale, terme encore non totalement consensuel puisque dans le même article les auteurs utilisent à la fois le terme de désensibilisation et celui d’induction de tolérance.

Toujours est-il qu’il est important effectivement de pouvoir (enfin) disposer d’un marqueur d’efficacité de ce type de traitement.

L’intérêt du travail repose sur la mise en évidence chez ces patients d’une sous classe de connaissance très récente de LT. Ces lymphocytes pourraient avoir la particularité chez l’enfant de recoloniser les sites lymphatiques via le thymus en modifiant le profil immunologique du Thymus.

Il y aurait donc bien « guérison » par une modification profonde et durable de la réponse immune après cette désensibilisation.

Il serait intéressant de savoir si les modifications immunologiques observées dans ce travail sont également retrouvées chez des patients ayant une immunothérapie sublinguale bien que le système immunitaire sollicité ne soit pas le même.

Mais surtout, il n’y a pas réellement de résultat significatif sur le pan statistique dans ce travail, il faut donc conforter ces résultats sur une plus grande série de patients.

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