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Il ne faut pas laisser moisir les enfants, ce n’est pas bon pour leur asthme !!
jeudi 13 juin 2013, par
Relations entre moisissures et asthme suggérant des mécanismes non allergiques. Une comparaison entre milieu rural et urbain. : Flamant-Hulin M, Annesi-Maesano I, Caillaud D.
Relationships between molds and asthma suggesting non-allergic mechanisms. A rural-urban comparison
dans Pediatr Allergy Immunol 2013 : 24 : 345–351.
– Objectif de l’étude :
- Un index fongique basé sur l’émission de composés organiques volatils microbiens spécifiques (MVOCs) a été employé pour comparer l’asthme d’enfants vivants en milieu rural et urbain après stratification sur le terrain atopique.
– Matériel et Méthode :
- Une étude cas témoins croisée a été utilisée pour étudier, à partir de deux études transversales de suivi de patients,
- 20 asthmatiques et 26 sujets contrôles vivants en milieu urbain,
- et 34 asthmatiques et 25 sujets contrôles habitants en milieu rural.
- Les taux de MVOCs ont été évalués dans le salon pendant 1 semaine, semaine lors de laquelle :
- les enfants ont réalisé des tests cliniques
- et les parents ont remplis un questionnaire portant sur les manifestations respiratoires.
– Résultats :
- Selon l’index fongique objectif, 70.5% des patients et 49% des témoins ont été exposés aux moisissures.
- Un plus grand nombre d’enfants ayant un asthme actuel ont été exposés à des moisissures dans leurs maisons (OR : 3.38, IC95% : 1.16 – 9.90), spécialement les enfants vivants en milieu rural.
- Le statut atopique modifie cette association : l’exposition aux moisissures est liées aux enfants ayant un asthme actuel seulement chez les enfants non atopiques (OR : 10.42, IC95% : 2.42 – 44.81).
- Parmi les enfants qui vivent en milieu urbain et qui ont eu un bilan hospitalier, les enfants asthmatiques vivants dans un habitat contaminé ont une plus grande proportion de neutrophiles et un VEMS1 plus bas que les enfants non exposés.
– Conclusion :
- Ces données basées sur une mesure objective de la présence ou non de moisissures à domicile suggèrent des effets négatifs des moisissures sur le système respiratoire.
- Ces résultats conduisent à proposer la recherche dans les asthmes non atopiques qu’une exposition aux moisissures soit systématiquement réalisée.
Les auteurs ont mesuré la présence d’une contamination par des moisissures dans les habitats d’asthmatiques vivants en milieu rural et urbain, et comparer leur asthme par rapport à des témoins vivants dans ces 2 milieux. Il apparait un lien entre asthme actuel, absence d’atopie et présence de moisissures dans l’habitat.
Ce travail porte malheureusement sur un faible nombre de patients et nécessite d’être reproduit à plus grande échelle pour en obtenir des conclusions valables.
Il apparait ici qu’il existe un lien entre asthme, absence d’atopie et moisissures. Cette relation est loi d’être claire et peut être analysée de plusieurs façon : soit il s’agit d’un artefact, soit il y a vraiment une relation significative. On comprend alors mal pourquoi les moisissures n’ont pas de relation avec l’asthme sur un terrain atopique et seulement sur un terrain non atopique ? Est-ce que cela est du a une réponse immunologique différente ? Est-ce que l’atopie protège de l’action négative des émissions de moisissures ?
Bref il est nécessaire de poursuivre dans cette recherche qui pourrait être intéressante en pratique clinique.
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