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En même temps, quand ça sent le moisi, mieux vaut avoir le nez bouché...
vendredi 15 novembre 2013, par
Association de l’humidité intérieure et des moisissures avec le risque de rhinite : une revue systématique et méta-analyse : Maritta S. Jaakkola, Reginald Quansah, Timo T. Hugg, Sirpa A.M. Heikkinen, Jouni J.K. Jaakkola
dans The Journal of Allergy and Clinical Immunology - November 2013 (Vol. 132, Issue 5, Pages 1099-1110.e18, DOI : 10.1016/j.jaci.2013.07.028)
– Contexte :
- Une partie conséquente de la population mondiale est exposée à l’humidité intérieure.
- Depuis les années 1990, des études ont montré les relations entre l’humidité intérieure, les moisissures et la rhinite, mais les preuves de ces liens ne sont pas clairement établies
- Aucune méta-analyse n’a déjà été rapportée à ce sujet.
– Objectif :
- Nous avons mené une revue systématique et une méta-analyse des études portant sur les relations entre l’humidité intérieure, les moisissures et le risque de différents types de rhinite, et nous avons recherché si ces relations diffèrent selon le type d’exposition.
– Méthodes :
- Une recherche systématique sur les bases de données Ovid Medline et Embase a été réalisée (de 1950 à août 2012), et la liste des références des articles pertinents sur le sujet a été relevée.
- Les études transversales, études de cas et études de cohortes chez les enfants ou les adultes ont été sélectionnées, selon des critères prédéfinis, et ont été évaluées indépendamment par trois auteurs.
– Résultats :
- Trente-et-une études sur la rhinite, la rhinite allergique (RA) ou la rhinoconjonctivite ont été incluses.
- Dans les méta-analyses, le risque le plus important était observé en relation avec l’odeur de moisi (rhinite : 2.18 [95% CI, 1.76-2.71] ; RA : 1.87 [95% CI, 0.95-3.68]).
- Le risque lié aux moisissures visibles était aussi très conséquemment augmenté (rhinite : 1.82 [95% CI, 1.56-2.12] ; RA : 1.51 [95% CI, 1.39-1.64] ; rhinoconjonctivite : 1.66 [95% CI, 1.27-2.18]).
- De plus, l’exposition à l’humidité était liée à un risque augmenté de tous les types de rhinite.
– Conclusion :
- Cette méta-analyse fournit de nouvelles preuves que l’humidité et les moisissures à la maison sont des facteurs de risque de rhinite et de pathologies associées.
- Les associations étaient plus fortes avec l’odeur de moisi, suggérant l’importance des agents microbiens causaux.
- Nos résultats fournissent les preuves qui justifient la prévention et le traitement de l’humidité intérieure et des problèmes de moisissures, et de telles actions devraient pouvoir limiter la rhinite.
L’exposition à la pollution intérieure est une donnée à laquelle les acteurs de santé sont de plus en plus sensibles, en particulier pour la prise en charge de symptômes respiratoires chroniques.
Les allergènes intérieurs, l’exposition aux composés organiques volatiles, les moisissures sont les agents les plus fréquemment retrouvés.
Il s’agit ici d’une méta-analyse réalisée après une revue systématique de littérature sur plus de 50 ans de bibliographie. Les articles retenus sont divers : études transversales ou cohortes, de patients souffrant de rhinite chronique, allergique ou non, adultes et enfants.
La synthèse des ces articles retrouve une association forte entre la présence de moisissures au domicile du patient et les symptômes de rhinite. Le facteur le plus déterminant était l’odeur de moisi, associé à un risque de rhinite multiplié par deux.
Ces résultats sont significatifs, puisque dans ces revues de littérature, il existe toujours des résultats divergents entre les études, et un risque relatif de 2 est donc une association forte.
L’action des mycotoxines peut certainement expliquer un nombre non négligeable de rhinites persistantes avec bilan allergologique négatif. Les moisissures peuvent se développer sur les denrées alimentaires, sur les matériaux de construction, sur les murs. Les mycotoxines sont volatiles, transportée essentiellement par les spores des moisissures, et contaminent l’ait intérieur. Ces particules de petite taille peuvent tout à fait pénétrer dans les voies aériennes.
La recherche par l’interrogatoire du patient de la présence de moisissures, ou tout au moins d’humidité dans le logement, est donc importante à réaliser dans les bilans de rhinite.
Voici un nouvel argument pour promouvoir l’action des Conseillers en Environnement intérieur, afin d’aider les patients à améliorer la qualité de l’air respiré au domicile, et donc de limiter les symptômes respiratoires.
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