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L’IRM des voies aériennes à l’Hélium3 pour comprendre l’asthme : faut être gonflé !
lundi 13 janvier 2014, par
Que signifient les défects ventilatoires dans l’asthme ? : Sarah Svenningsen1,2, Miranda Kirby1,2, Danielle Starr1, Harvey O Coxson3, Nigel A M Paterson4, David G McCormack4, Grace Parraga1,2
1Imaging Research Laboratories, Robarts Research Institute, London, Ontario, Canada
2Department of Medical Biophysics, The University of Western Ontario, London, Ontario, Canada
3Department of Radiology and James Hogg Research Centre, University of British Columbia and Vancouver General Hospital, Vancouver, British Columbia, Canada
4Division of Respirology, Department of Medicine, The University of Western Ontario, London, Ontario, Canada
Correspondence to
Dr G Parraga, Imaging Research Laboratories, Robarts Research Institute, 100 Perth Drive, London, Ontario, Canada N6A 5K8
dans Thorax 2014 ;69:63-71 doi:10.1136/thoraxjnl-2013-203711
– Contexte :
- L’imagerie par résonnance magnétique (IRM) à l’Hélium-3 hyperpolarisé (IRM He3) fournit un moyen pour visualiser les anomalies fonctionnelles pulmonaires régionales dont on pense dans l’asthme qu’elles sont liées à des anomalies morphologiques des voies aériennes
- Cependant, l’étiologie exacte des défects ventilatoires dans l’asthme n’est pas bien comprise.
– Objectif :
- Pour mieux comprendre les déterminants des défects ventilatoires dans l’asthme, les auteurs ont évalué des mesures des voies aériennes bien validées, ainsi que l’IRM He3 et le scanner, chez des sujets sains et chez des sujets asthmatiques.
– Méthodes :
- 34 sujets (26 asthmatiques et 8 volontaires sains) ont subi une IRM, une spiromètrie, une pléthysmographie, une analyse de la fraction de NO exhalé, un test de provocation à la méta choline et un scanner, pour étudier les défects ventilatoires dans une région d’intérêt proximale
- Pour les sujets qui ont accepté le scanner (18 asthmatiques et 5 sujets sains), les auteurs ont évalué la surface et l’épaisseur de la paroi des voies aériennes, ainsi que la surface de leur lumière, au niveau des voies aériennes de la 3° à la 5° génération.
– Résultats :
- 17 des sujets asthmatiques (65%) avaient une évidence visuelle manifeste de défects de la ventilation à l’He3 avant le test de provocation bronchique, et 9 sujets asthmatiques n’avaient eux pas de défect ventilatoire (35%) avant la provocation
- Les sujets asthmatiques avec des défects étaient plus âgés (p=0.01), avec une baisse plus importante du VEMS par rapport à la CVF (p=0.0003), de la résistance des voies aériennes (p=0.004), de la fraction du NO exhalé (p=0.03), et une concentration plus importante de la dose provocatrice de méta choline réduisant le VEMS de 20% (p=0.008) et l’épaisseur en % de la paroi bronchique (p=0.02) par rapport aux sujets asthmatiques sans défects
- Il y avait une corrélation modérée entre le % de la surface des voies aériennes et le % du défect ventilatoire (r=0.43, p=0.04).
– Conclusion :
- Les sujets asthmatiques ayant des défects ventilatoires à l’He3 étaient plus âgés, avaient une hyperréactivité, une inflammation et un remodelage des voies aériennes plus importants, mais un VEMS identique par rapport aux asthmatiques sans défects
- Les anomalies de ventilation à l’He3 hyperpolarisé étaient reliées de façon spatiale et quantitative aux anomalies de remodelage des voies aériennes.
Dans l’asthme, l’IRM fonctionnelle utilisant l’Hélium3 hyperpolarisé a été utilisé pour visualiser les anomalies et les hétérogénéités dans la distribution des gaz inhalés. Les régions de défect ou de vide ventilatoire sont considérées comme correspondant à des régions du poumon non ventilées, et il a été montré qu’elles changeaient en réponse aux tests de provocation bronchique et aux bronchodilatateurs.
Pour mieux comprendre la signification étiologique et clinique de ces défects, les auteurs ont évalué de façon prospective la morphologie et la fonction des voies aériennes, par IRM et scanner, chez des volontaires sains et des sujets asthmatiques avec et sans défects ventilatoires ; 65% des asthmatiques (17/26) avaient des défects de ventilation à l’He3, et ils étaient plus âgés, avec des altérations significatives de leur fonction respiratoire, de l’inflammation bronchique et de la réactivité bronchique, ainsi qu’un épaississement plus important de la paroi bronchique et une réduction plus importante de la lumière des voies aériennes par rapport aux asthmatiques sans défect ventilatoire.
Les auteurs rapportent la relation spatiale et quantitative entre les défects ventilatoires, le remodelage des voies aériennes et les mesures classiques de la sévérité de l’asthme, et que les asthmatiques ayant des défects ventilatoires ont une maladie plus sévère. Ces données permettent de mieux comprendre les différences entre des sujets asthmatiques ayant un même VEMS et la signification clinique des défects ventilatoires chez les asthmatiques.
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