Protection des mains : il faut tartiner beaucoup !

jeudi 23 janvier 2014 par Dr Alain Thillay601 visites

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Protection des mains : il faut tartiner beaucoup !

Protection des mains : il faut tartiner beaucoup !

jeudi 23 janvier 2014, par Dr Alain Thillay

Prévention de la dermatite irritante par des crèmes protectrices : influence de la dose d’application. : Schliemann, S., Petri, M. and Elsner, P. (2014), Preventing irritant contact dermatitis with protective creams : influence of the application dose.

dans Contact Dermatitis, 70 : 19–26. doi : 10.1111/cod.12104

 Contexte :

  • Les crèmes de protection cutanée (CPC) sont utilisées dans le milieu professionnel pour aider à prévenir la dermatite irritative des mains.
  • En milieu professionnel, les quantités réelles de CPC appliquées et la dose résultante par unité de surface des mains sont plus faibles que recommandées.

 Objectifs :

  • Evaluer l’influence de la dose appliquée sur l’efficacité des CPC dans la prévention de la dermatite irritative.

 Méthodes :

  • La dermatite de contact irritative expérimentale cumulative a été induite par l’application deux fois par jour de NaOH à 0,5 % (hydroxyde de sodium ou soude caustique) ou de sulfate sodique de Lauryle ou ( SSL ) pendant 4 jours sur le dos de 20 volontaires en bonne santé .
  • Les zones d’essai ont été laissées sans protection ou ont été prétraitées avec trois crèmes de protection cutanée différentes appliquées à faible dose (2 mg/cm2) ou à dose élevée (20 mg/cm2) avant toute irritation.
  • Les réponses irritatives ont été évaluées par score visuel, mesure de la perte insensible en eau, chromamétrie et cornéométrie.

 Résultats :

  • Bien que la dermatite irritante cumulative se développait au niveau des sites de test non protégés, l’irritation était significativement réduite d’une manière dépendante de la dose sur les sites recevant les CPC.
  • Les doses les plus élevées de toutes les CPC produisaient une protection significative contre les irritations.
  • Cependant, la dose la plus faible d’un produit ne protégeait pas de manière significative contre les irritations induites par le SSL.

 Conclusions :

  • L’efficacité protectrice des CPC dépend de la quantité de produit appliqué par unité de surface de peau.
  • Certains produits peuvent ne pas présenter une efficacité protectrice lorsqu’ils sont utilisés à des doses proches de celles appliquées réellement en milieu de travail.
  • Ultérieurement, des études d’efficacité des crèmes protectrices cutanés devront être effectuées à des doses maximales de 2mg/cm2, afin d’éviter les surestimations de leur efficacité protectrice.

Les crèmes protectrices cutanées à usage professionnel appelées encore crèmes barrières représentent un moyen essentiel de la protection des mains au travail. Quelle que soit sa forme, la crème barrière crée un film protecteur dont l’efficacité dépend des modalités d’application. C’est toute cette problématique qu’ont voulue résoudre les auteurs allemands de ce travail.

Ils ont cherché à évaluer l’influence de la dose appliquée réellement de CPC sur la protection.

Pour cela, ils ont développé chez des sujets sains un modèle d’irritation soit par application de soude caustique, soit par application de sulfate sodique de Lauryle.
Ils ont testé deux doses d’application 2 mg/cm2 ou 20 mg/cm2 de trois types de CPC.

Les produits irritants étaient appliqués sur le dos sur des zones traitées ou non au préalable par ces CPC.

Globalement, toutes les crèmes montraient une bonne efficacité de protection même à faible dose mais le meilleur résultat était obtenu à forte dose.

Il faut donc insister auprès des utilisateurs professionnels de ces crèmes barrières d’appliquer des doses importantes pour obtenir une bonne protection.

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