Nez et bronches : toujours le même même combat.

jeudi 30 octobre 2014 par Dr Philippe Carré313 visites

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Nez et bronches : toujours le même même combat.

Nez et bronches : toujours le même même combat.

jeudi 30 octobre 2014, par Dr Philippe Carré

Impact de la rhinite sur la sévérité de l’asthme chez les enfants d’âge scolaire. : Deliu M, Belgrave D, Simpson A, Murray CS, Kerry G, Custovic A.

Impact of rhinitis on asthma severity in school-age children.

dans Allergy 2014 ; 69 : 1515–1521.

 Contexte :

  • Dans un échantillon de population d’enfants d’âge scolaire, les auteurs ont déjà étudié quels étaient les facteurs associés à la rhinite, et les différences entre la rhinite allergique et la rhinite non allergique
  • Parmi les enfants ayant de l’asthme, ils ont exploré l’association entre la rhinite et la sévérité de l’asthme.

 Méthodes :

  • Les enfants ayant participé à une étude de cohorte de naissance (n=906) ont été revus à l’âge de 8 ans
  • L’asthme était défini par au moins deux des caractères suivants : asthme diagnostiqué par un médecin, utilisation courante de médicaments de l’asthme, sifflements habituels
  • Les auteurs ont mesuré la fonction respiratoire (pléthysmographie et spiromètrie) et l’hyperréactivité des voies aériennes (HRVA) par test à la métacholine.

 Résultats :

  • Dans l’analyse ajustée à la présence d’un asthme, les enfants avec une rhinite avaient une HRVA significativement plus importante (p= 0.001)
  • Le tabagisme maternel et l’absence d’allaitement étaient de plus forts prédicteurs de rhinite non allergique, alors que les sifflements courants et l’eczéma étaient de plus forts prédicteurs de rhinite allergique
  • Parmi les asthmatiques (n=159), en les comparant aux 76 enfants sans rhinite, ceux ayant une rhinite (n=83) étaient 2.89 fois (IC à 95% 1.41-5.91) plus prédisposés à avoir des accès fréquents de sifflements, 3.44 fois (1.19-9.94) plus prédisposés des accès sévères de sifflements limitant la parole, 10.14 fois (1.27-81.21) plus souvent des visites fréquentes chez leur médecin pour de l’asthme et 9 fois (1.11-72.83) plus d’absences scolaires
  • L’utilisation rapportée de corticoïdes nasaux résultait dans une réduction du risque, faible numériquement mais consistante, traduisant les associations entre la rhinite et la sévérité de l’asthme non significatives.

 Conclusions :

  • Les auteurs ont observé des différences dans les facteurs de risque et la sévérité entre la rhinite allergique et non allergique
  • Chez les enfants asthmatiques, la rhinite avait un impact négatif sur la sévérité de l’asthme
  • L’utilisation de corticoïdes intra-nasaux s’accompagnait d’une réduction faible mais consistante de ce risque

Les auteurs ont étudié, à partir d’une cohorte de naissance de 906 enfants, quels étaient à l’âge de 8 ans les facteurs de risque de rhinite, les différences de ces facteurs entre ceux ayant une rhinite allergique et ceux ayant une rhinite non allergique, et chez ceux ayant un asthme associé le rapport entre la rhinite et la sévérité de l’asthme.

Les résultats montrent que parmi les enfants asthmatiques :

  • la présence d’une rhinite a un effet direct sur la sévérité de l’asthme
  • la rhinite est associée à des épisodes plus fréquents de sifflements et de sifflements graves, plus de visites chez le médecin et un absentéisme scolaire plus grand lié à de l’asthme
  • l’utilisation de corticoïdes inhalés par voie nasale était associée à une diminution du risque.

Il y avait des différences entre la rhinite allergique et non allergique en terme de risque associé et de sévérité : l’absence d’allaitement et l’exposition au tabagisme maternel étaient plus fortement associées à la rhinite non allergique, alors que les sifflements et l’eczéma étaient plus fortement associés à la rhinite allergique, ce qui suggère des phénotypes sous-jacents différents pendant l’enfance, avec très probablement des mécanismes à la fois communs et spécifiques.

Les résultats montrent aussi :

  • que la rhinite est fréquente chez les enfants d’âge scolaire et coexiste souvent avec de l’asthme ; il y a une association plus forte entre la rhinite et les sifflements courants et persistants qu’avec les sifflements précoces transitoires, suggérant aussi des phénotypes différents
  • que l’HRVA est plus grande chez les enfants ayant une rhinite, même après ajustement pour la présence ou non d’un asthme, soulignant une fois de plus la relation nez-bronches.

Enfin cette étude suggère que chez les enfants ayant une rhinite et un asthme, un traitement approprié de la rhinite par des stéroïdes inhalés peut améliorer le contrôle de l’asthme, ce qui confirme des données antérieures. Des essais randomisés contrôlés pourraient en apporter la preuve formelle.