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Diminuer sa consommation de tabac ne sert à rien : il faut arrêter !
dimanche 3 novembre 2002, par
Dans cette étude épidémiologique danoise de grande envergure, les auteurs ont répertorié les admissions hospitalières pour maladie chronique obstructive pulmonaire chez de gros fumeurs, des fumeurs qui ont diminué leur consommation et des fumeurs qui ont arrêté de fumer.
Risque d’admission à l’hôpital pour maladie obstructive chronique pulmonaire suivant l’arrêt ou la diminution du tabac : étude sur une population danoise. : N S Godtfredsen1, J Vestbo2, M Osler3 and E Prescott1 1 The Copenhagen Centre for Prospective Population Studies, Danish Epidemiology Science Centre at the Institute of Preventive Medicine, Copenhagen University Hospital, Denmark 2 Department of Respiratory Medicine, Hvidovre University Hospital, Denmark 3 Department of Social Medicine and Psychosocial Health, Institute of Public Health, University of Copenhagen, Denmark dans Thorax 2002 ;57:967-972
– Objet : on connaît peu de choses au sujet de l’effet des changements d’habitudes tabagiques sur le risque ultérieur de maladie chronique obstructive pulmonaire ( COPD).
– Le but de cette étude était de rechercher la relation entre l’arrêt du tabac ou la réduction de consommation et les admissions à l’hôpital pour COPD dans un échantillon de la population générale.
– Méthodes :
* au total 19 709 participants provenant de 3 études prospectives à Copenhague ont été suivis par l’enregistrement des dates de première admission à l’hôpital pour COPD jusqu’en 1998 ( la moyenne de suivi étant de 14 ans).
* Les gros fumeurs (> 15 cigarettes /jour) qui ont réduit leur consommation tabagique d’au moins 50 % entre les deux consultations initiales sans arrêter complètement, et les fumeurs qui ont arrêté de fumer pendant cette même période, ont été comparés avec les gros fumeurs qui ont continué à fumer .
– Résultats :
* pendant la période de suivi 1260 sujets ( 741 hommes et 519 femmes) ont été admis à l’hôpital pour une maladie pulmonaire obstructive chronique.
* Après ajustement de différentes variables, l’arrêt du tabac était associé à une diminution significative du risque d’admission à l’hôpital. Le risque relatif était de 0.57 ( intervalle de confiance 95 % / 0.33 0 0.99).
* Ceux qui ont réduit leur consommation n’ont pas montré de diminution significative du risque d’hospitalisation, par rapport aux gros fumeurs qui ont continué à fumer.
* L’exclusion de certains cas pendant les 5 premières années de l’étude, l’adaptation détaillée de la fonction respiratoire, ou l’exclusion de l’analyse des participants avec une fonction respiratoire altérée, ne modifie pas la tendance observée dans cette étude.
– Conclusions : l’arrêt du tabagisme est associé à la réduction du risque de pathologie pulmonaire chronique obstructive d’environ 40 % ; le bénéfice de la diminution de la consommation tabagique est douteux.
Chez les gros fumeurs, seul l’arrêt total du tabagisme a une influence sur la diminution du risque de pathologie respiratoire obstructive chronique, quels que soient les autres paramètres entrant en jeu.
Diminuer sa consommation n’a pas d’influence. Il serait intéressant de comparer les mêmes données chez des fumeurs qualifiés de « moyens » ou « légers », de façon à savoir si c’est le tabagisme quelle qu’en soit l’intensité qui s’avère responsable de cette pathologie, ou si le nombre de cigarettes et l’ancienneté du tabagisme ont une incidence sur l’augmentation du risque.
De toutes façons : fumeurs, arrêtez de fumer, on ne vous le dira jamais assez !
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