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ITASL : une bonne présentation gage d’une bonne communication !
jeudi 2 avril 2015, par
Caractérisation des cellules immunitaires orales chez des patients allergiques au pollen de bouleau : impact du syndrome oral et de l’immunothérapie allergénique sublinguale sur les cellules présentatrices de l’antigène. : Mascarell L, Rak S, Worm M, Melac M, Soulie S, Lescaille G, Lemoine F, Jospin F, Paul S, Caplier L, Hasséus B, Björhn C, Zeldin RK, Baron-Bodo V, Moingeon P.
Characterization of oral immune cells in birch pollen-allergic patients : impact of the oral allergy syndrome and sublingual allergen immunotherapy on antigen-presenting cells.
dans Allergy 2015 ; 70 : 408–419.
– Contexte :
- Une caractérisation détaillée des cellules immunitaires humaines orales sont nécessaires pour mieux comprendre les mécanismes locaux associés à la capture de l’allergène suite à une exposition par voie orale.
– Méthodes :
- Des cellules immunitaires orales ont été caractérisées par immunohistologie et immunofluorescence sur des biopsies obtenues à partir de trois sujets sains et 23 patients allergiques au pollen de bouleau avec ou sans syndrome d’allergie orale (SAO), à l’inclusion et après cinq mois d’immunothérapie allergénique sublinguale (ITASL).
– Résultats :
- Des sous-ensembles de cellules similaires (c’est-à-dire, cellules dendritiques, mastocytes et lymphocytes T) ont été détectés dans les tissus buccaux provenant d’individus allergiques au pollen de bouleau et d’individus sains.
- Des cellules de Langerhans CD207+ et des cellules dendritiques myéloïdes CD11c + ont été trouvées à la fois au niveau de l’épithélium et de la couche papillaire de la lamina propria (LP), alors que des macrophages CD68 +, des mastocytes CD117 + et les cellules T CD4 +/CD8 + étaient plutôt situés à la fois au niveau papillaire et des couches réticulaires de la LP.
- Les modèles de cellules immunitaires orales étaient identiques chez les patients avec/sans SAO, sauf une baisse du nombre des cellules de Langerhans CD207+ trouvées dans les tissus oraux des patients atteints de SAO, par rapport aux patients exempts de SAO (p <0,05).
- L’immunothérapie allergénique sublinguale durant 5 mois a eu un impact limité sur les cellules immunitaires orales, avec seulement une augmentation significative des cellules IgE + chez les patients du groupe actif.
- La recherche de co-localisation ont confirmé que ces cellules exprimant les IgE englobent principalement les macrophages CD68 + présents dans le LP, et, dans une moindre mesure, les cellules de Langerhans CD207+ dans l’épithélium.
– Conclusion :
- Deux sous-ensembles de cellules contribuent à la prise en charge de l’antigène ou de l’allergène dans les tissus oraux humains, comprenant :
- les cellules de Langerhans CD207 + éventuellement impliqués dans la physiopathologie du syndrome d’allergie orale, et,
- les macrophages CD68 + jouant probablement un rôle important dans la capture des allergènes via des mécanismes facilités par les IgE au cours de l’immunothérapie allergénique sublinguale.
L’immunothérapie allergénique sublinguale et le syndrome allergique oral s’effectuent évidemment dans la cadre de l’immunité muqueuse. D’ailleurs, le fait que l’on puisse désensibiliser ou déclencher une réaction allergique par l’intermédiaire de la même muqueuse interpelle. C’est ce qui me semble important dans cette étude franco-suédoise. Il s’agissait ici de caractériser les cellules immunitaires impliquées dans les deux mécanismes.
Les auteurs ont utilisé l’allergie au pollen de bouleau et sa possible allergie croisée alimentaire via la protéine PR-10 pour analyser les cellules immunitaires muqueuses.
Vingt-trois sujets allergiques au pollen de bouleau avec ou sans syndrome oral ont reçu durant 5 mois une immunothérapie allergénique.
Des biopsies ont été effectuées à l’inclusion et après 5 mois d’immunothérapie allergénique afin de caractériser par immunohistologie et immunofluorescence les cellules impliquées.
Il faut se souvenir que trois types de cellules ont des propriétés de présentation de l’antigène : les cellules dendritiques, les macrophages et les lymphocytes B.
Les cellules dendritiques sont les plus efficaces dans cette fonction, elles sont appelées d’ailleurs cellules présentatrices professionnelles, elles seules sont capables de stimuler les lymphocytes T naïfs.
Ces biopsies ont mis en évidence la présence de cellules de Langerhans CD 207+ (peau et épithélia muqueux), de cellules dendritiques myéloïdes CD11c+ (tissus interstitiels), des macrophages CD68+, des mastocytes CD117+ et des cellules T CD4+ et CD8+.
La distribution de ces cellules immunitaires n’était pas différente chez les patients avec ou sans SAO hormis les cellules de Langerhans dont le nombre était diminué chez les patients atteints de syndrome allergique oral.
Les patients sous ITASL ont une augmentation des cellules IgE+.
Nous le voyons cette étude n’apporte pas grand-chose par rapport à ce qui a déjà été publié.
Nous pouvons penser que, bien sûr, les cellules impliquées dans la prise en charge de l’allergène sont les mêmes mais que le point crucial se situe très probablement au niveau des épitopes.
Pour s’en persuader, il suffit de lire les travaux de Rudolf Valenta concernant les vaccins allergéniques comportant des peptides épitopiques B associés à des protéines de fusion (technologie ToleroMune par exemple).
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