Allergie alimentaire en Chine : vaut-il mieux vivre en ville ou à la campagne ?

mardi 5 mai 2015 par Dr Philippe Carré702 visites

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Allergie alimentaire en Chine :  vaut-il mieux vivre en ville ou à la campagne ?

Allergie alimentaire en Chine : vaut-il mieux vivre en ville ou à la campagne ?

mardi 5 mai 2015, par Dr Philippe Carré

Fréquence de la consommation de groupes d’aliments et risque de maladies allergiques et de sensibilisation, chez des enfants scolarisés en Chine urbaine et rurale. : Clinical & Experimental Allergy

Frequency of food group consumption and risk of allergic disease and sensitization in school children in urban and rural China

Authors
Z. Yang,
W. Zheng,
E. Yung,
N. Zhong,
G. W. Wong,
J. Li

 Contexte :

  • Le régime est un déterminant potentiel des maladies allergiques.

 Objectif :

  • Examiner chez des enfants scolarisés l’association entre la prise alimentaire et les maladies allergiques, et déterminer s’il y a un effet de l’environnement rural versus urbain.

 Méthodes :

  • Un questionnaire de surveillance a été réalisé chez 11473 enfants âgés de 7 à 12 ans, dans 20 écoles de Guangzhou (urbaines) et Shaoguan (rurales), en Chine
  • Un groupe cas-contrôle apparié, 402 de Guangzhou et 349 de Shaoguan, a été recruté
  • Les données sur la fréquence des ingesta alimentaires ont été recueillies
  • Les IgE spécifiques sériques à 34 allergènes alimentaires et aériens ont été déterminées
  • Les associations entre la fréquence de l’ingestion des aliments et les données cliniques ont été recherchées par analyses logistiques.

 Résultats :

  • La prévalence de l’auto-déclaration de l’asthme (6.6% vs 2.5%), de la rhinite (23.2% vs 5.3%) et de l’eczéma (34.1% vs 25.9%) était significativement plus élevée chez les sujets de Guangzou par rapport à ceux de Shaoguan, alors que la prévalence de l’hypersensibilité alimentaire (9.7% vs 9.2%) et de l’allergie alimentaire (4.0% vs 3.5%) n’était pas significativement différente
  • Dans cette étude cas-contrôle , les fruits de mer et les fruits étaient deux groupes majeurs d’aliments entraînant une hypersensibilité alimentaire
  • Les enfants des zones urbaines consommaient plus de lait, d’oeuf, de chocolat, de fruits, de légumes et de céréales par comparaison aux enfants des zones rurales
  • Un pourcentage significativement plus élevé d’enfants de Guangzhou étaient sensibilisés à l’oeuf et au lait, alors que plus d’enfants de Shaoguan étaient sensibilisés aux fruits de mer, aux noix et aux graines, aux fruits , aux légumes et aux céréales
  • Une consommation élevée de lait (OR 2.604, IC à 95% 1.569-4.322, p<0.001) et de légumes (OR 0.382, IC à 95% 0.180-0.909, p=0.012) était respectivement associée à l’asthme, de façon positive et inverse.

 Conclusions :

  • Une différence dans la prévalence de l’asthme, mais pas de l’allergie alimentaire, a été observée
  • Les régimes des enfants scolarisés sont affectés par la modification liée à la maladie et l’urbanisation du pays
  • Une consommation élevée de légumes et faible de lait pourrait protéger contre l’asthme.

Cette étude chinoise a évalué l’association entre alimentation et maladies allergiques, dans deux études transversales chez plus de 11.000 enfants âgés de 7 à 12 ans, scolarisés soit en milieu urbain soit en milieu rural.

L’évaluation s’est faite à partir de questionnaires de surveillance sur les maladies allergies et les prises alimentaires, et sur des dosages d’IgE spécifiques à 34 allergènes alimentaires et aériens.

Les auteurs ont observé une importante disparité de prévalence de déclaration de l’asthme, de la rhinite et de l’eczéma entre les enfants scolarisés en milieu urbain ou rural, alors qu’il n’y avait pas de différence significative observée en terme d’allergie ou d’hypersensibilité alimentaire. Il est à noter que la vraie prévalence de l’allergie alimentaire est difficile à estimer dans ce type d’étude à partir de questionnaires, en l’absence de test de provocation direct.

La présence de déterminants de type CCD pourrait expliquer partiellement la plus grande prévalence de sensibilisation en région rurale, et modifier l’association avec la sensibilisation établie par le dosage des IgE, ce qui nécessiterait d’autres investigations.

Des différences d’hypersensibilité alimentaire apparaissent par rapport aux pays européens, par exemple pour ce qui concerne l’arachide qui est très faible dans cette étude, ce qui pourrait être lié à des différences dans les habitudes de cuisson.

Les auteurs ont mis en évidence le fait que des habitudes alimentaires sont liées, à l’échelon individuel, à des modifications de l’alimentation induites par l’existence d’une maladie allergique chez les enfants, ainsi que par des habitudes alimentaires liées à l’urbanisation des populations chinoises (par exemple, l’absorption de fruits de mer a été réduite dans les zones urbaines).

Même s’il y a ici plusieurs limitations liées à la réalisation pratique de cette étude, c’est la première étude épidémiologique chinoise montrant une disparité des habitudes alimentaires chez les enfants vivant en milieu urbain ou rural, sans différence de prévalence de l’allergie alimentaire, malgré une différence de prévalence des maladies atopiques au détriment des zones urbaines. Un régime riche en légumes et pauvre en produits laitiers était inversement associé à l’asthme à la fois dans les zones urbaines et rurales.

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