Les acariens sont frileux.

mercredi 23 septembre 2015 par Dr Céline Palussière1097 visites

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Les acariens sont frileux.

Les acariens sont frileux.

mercredi 23 septembre 2015, par Dr Céline Palussière

Le profil de sensibilisation affecte le risque d’asthme dans la population adulte finnoise. : Toppila-Salmi S, Huhtala H, Karjalainen J, Renkonen R, Mäkelä MJ, Wang DY, Pekkanen J.

Sensitization pattern affects the asthma risk in Finnish adult population

dans . Allergy 2015 ; 70 : 1112–1120.

 Contexte :

  • Il existe une grande variabilité globale dans le profil de sensibilisation allergénique et son association avec les pathologies allergiques.
  • Dans les environnements urbains tempérés et tropicaux, une monosensibilisation aux acariens peut être la cause prédominante de maladie allergique respiratoire, alors que dans les autres environnements, les polysensibilisations sont plus fréquentes.
  • La sensibilisation aux acariens est associée à l’asthme.
  • On suggère toutefois parfois que la sensibilisation aux acariens ne joue qu’un rôle mineur en Europe du Nord.
  • Le but de cette étude était d’analyser de quelle façon le profil de sensibilisation affecte le risque d’asthme chez les adultes finnois, avec un focus particulier sur les acariens.

 Méthode :

  • Les données d’une étude cas-témoins en population (N=523) de patients finnois adultes asthmatiques, avec un ou deux contrôles appariés étaient utilisées.
  • L’asthme était diagnostiqué sur la base d’une histoire clinique typique et de tests fonctionnels respiratoires.
  • La sensibilisation allergénique était déterminée avec des tests cutanés en prick-tests pour 5 acariens, 3 moisissures, et 9 autres aéroallergènes.
  • Un questionnaire recueillait les informations démographiques.

 Résultats :

  • La proportion de sensibilisation pour au moins un allergène était de 55% dans le groupe asthmatique et de 39% dans le groupe témoin (P = 0.001, OR 2.06, 95% CI = 1.35–3.14) .
  • La sensibilisation aux allergènes des phanères animaux, aux pollens ou à Apergillus fumigatus était associée à l’asthme.
  • Une polysensibilisation à plus d’un allergène et le nombre de réactions positives aux tests cutanés étaient associés à l’asthme, alors que la sensibilisation à un seul type d’allergène n’était pas associée à l’asthme.

 Conclusion :

  • Un grand nombre de sensibilisations à plusieurs types d’allergènes distingue les sujets asthmatiques.
  • La sensibilisation aux acariens n’a qu’une faible association indépendante avec l’asthme en Finlande.

La prévalence de l’asthme serait autour de 7% chez les adultes en Finlande, contre 10% environ en France. Les causes allergiques sont les plus fréquentes, bien que le l’association entre asthme et allergies respiratoires soit plus importante chez les enfants.

Cette étude rétrospective finnoise analyse le lien statistique entre l’asthme et le profil de sensibilisation de sujets adultes asthmatiques, par comparaison avec des témoins appariés non asthmatiques.

Comme dans le reste de l’Europe, le nombre de sensibilisations allergéniques influence le risque d’asthme. Plus un sujet a d’allergies, plus il risque d’avoir de l’asthme, et plus particulièrement s’il s’agit d’allergie aux poils d’animaux, aux pollens ou moisissures.

En revanche une monosensibilisation aux acariens n’est pas statistiquement liée à l’apparition de l’asthme, contrairement à ce qui s’observe dans les autres pays d’Europe. Non que le taux de sensibilisation aux acariens soit inférieur, mais elle ne se traduirait pas aussi fréquemment par de l’asthme.

Il faut noter ici que cette étude cas-témoins peut comporter des biais propres à ce type d’études, en premier lieu des biais de recrutement, puisque les cas ne sont pas randomisés.

D’autre part il reste difficile de mettre ces résultats en perspective. Pourquoi l’allergie finlandaise aux acariens engendrerait-elle moins d’asthme que dans le reste de l’Europe ? Serait-ce en raison d’une moindre exposition, qui pourrait s’expliquer par le climat plus froid ?

Quel peut-être le rôle des cofacteurs ? La Finlande est peu peuplée par rapport aux pays du Sud de l’Europe, les agglomérations sont petites, et l’exposition à la pollution est faible. On connaît bien maintenant le rôle adjuvant des facteurs irritants environnementaux, auxquels les Finnois sont certainement peu exposés.

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