A bas la mal-bouffe pour les femmes enceintes (et les autres aussi…) !

lundi 5 octobre 2015 par Dr Bertrand Lovato532 visites

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A bas la mal-bouffe pour les femmes enceintes (et les autres aussi…) !

A bas la mal-bouffe pour les femmes enceintes (et les autres aussi…) !

lundi 5 octobre 2015, par Dr Bertrand Lovato

Consommation de fast-food pendant la grossesse et symptômes d’asthme ultérieur chez les jeunes enfants. : von Ehrenstein OS, Aralis H, Flores MES, Ritz B.

Fast food consumption in pregnancy and subsequent asthma symptoms in young children.

dans Pediatr Allergy Immunol 2015 : 26 : 571–577.

 Prérequis :

  • De récentes études transversales suggèrent qu’une consommation courante de fast-food chez les enfants est liée à une plus grande fréquence d’asthme et d’allergie.
  • L’alimentation maternelle prénatale a été soupçonnée de contribuer à l’asthme et à des risques de maladie atopiques chez l’enfant.

 Objectifs :

  • Il a été admis l’hypothèse que l’apport alimentaire maternel en fast-food pendant la grossesse augmentait le risque de symptômes asthmatiques dans la progéniture.

 Méthode :

  • L’étude a été menée sur une population de 1201 couples mère/enfant à Los Angeles en Californie.
  • Des informations détaillées sur la consommation maternelle en fast-food et autres aliments, facteurs environnementaux / styles de vie, la grossesse ont été recueillis peu après la naissance. D’autres données ont été extraites de certificats de naissance.
  • A l’aide du questionnaire de l’ « International Study of Asthma and Allergies in Childhood » les symptômes de rhinite et d’asthme on été évalués ainsi que les diagnostics médicaux sur la progéniture 3.5 ans après la naissance.
  • Les risques relatifs ont été estimés par étude analytique.

 Résultats :

  • La consommation maternelle prénatale en fast-food était associé à une augmentation des risque relatifs de leurs enfants pour des symptômes d’asthme sévère ou persistant (sifflements dans les 12 derniers mois, associé à un diagnostic médical) d’une manière dose dépendante :
    • « une fois par mois » : RR=0.99 (IC à 95%= 0.36-2.75),
    • « une fois par semaine » : RR=1.26 (IC= 0.47-3.34),
    • « 3-4 jours par semaine » : RR=2.17 (IC=0.77-6.12) et
    • « chaque jour » : RR=4.46 (IC=1.36-14.6) par rapport à « jamais », ajusté pour les facteurs de confusion potentiels (p=0.0025).
  • Il y avait aussi la suggestion d’un risque accru pour les symptômes de rhinite.

 Conclusion :

  • Ces résultats suggèrent que l’exposition fréquente in-utero au fast-food dans l’alimentation maternelle peut être un facteur de risque d’asthme chez les jeunes enfants.

Cette étude américaine est partie du fait que la consommation de fast-food chez les enfants exposait à un risque d’asthme et que l’alimentation des femmes enceintes avait un rôle sur l’apparition d’un terrain atopique.

Les auteurs ont donc étudié la consommation de fast-food chez les femmes enceintes (1201 cas mère/enfant) et fait le point sur la survenue d’un asthme ou d’une rhinite à l’âge de 3,5 ans après la naissance.

Ils se sont basés sur l’analyse du rythme de consommation de fast-food, des facteurs environnementaux et de styles de vie, du déroulement de la grossesse, des données issues d’extraits de naissance, des examens médicaux et des questionnaires médicaux.

Les analyses statistiques révélaient que la consommation maternelle prénatale de fast-food était associée à une augmentation du risque relatif de développement d’un asthme sévère ou persistant et cela de manière dose dépendante.

Le fait de consommer « chaque jour » du fast-food exposait à un risque relatif de 4.46 (avec un intervalle de confiance positif et excluant 1), alors que n’en consommer qu’ « une fois par mois » exposait à un risque relatif de 0.99 par rapport à des femmes enceintes qui n’en auraient jamais consommé (ils ont réussi à en trouver aux Etats Unis !) durant leur grossesse.

Il était déjà question que la consommation de fruits à coque et d’arachide était à éviter pendant la grossesse pour prévenir le développement d’une allergie alimentaire chez les enfants mais cette question a été décriée et n’est plus valide à l’heure actuelle.

Aucun régime d’exclusion n’était donc reconnu pour la prévention des allergies infantiles chez les femmes enceintes mais c’est maintenant faux, on saura qu’il faudra éviter la consommation de fast-food en période prénatale chez les femmes enceintes pour éviter le développement d‘un asthme et d’une rhinite à leur progéniture.

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