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Autohaler ou aérosol-doseur avec chambre d’inhalation pour les corticoïdes inhalés chez les enfants asthmatiques ? Faites vos jeux ! Tout va bien !
mercredi 4 novembre 2015, par
Autohaler versus aérosol-doseur avec une chambre d’inhalation chez les enfants asthmatiques. : Kana Ram Jat1,3,*, Kamal Kumar Singhal2,3 andVishal Guglani3
DOI : 10.1111/pai.12499
dans Vol. 26 Issue 7
Pediatric Allergy and Immunology
– Contexte :
- L’asthme est la maladie chronique la plus commune chez les enfants, avec une morbidité significative
- Les corticoïdes inhalés (CI) sont le traitement de base de l’asthme persistant chez les adultes et les enfants
- Les méthodes d’inhalation les plus habituelles utilisées chez les enfants sont l’aérosol-doseur (AD) avec chambre d’inhalation (ADCH), avec ou sans masque, et les inhalateurs de poudre inhalée (IPI)
- Ces systèmes d’inhalation nécessitent plusieurs étapes et une coordination pour l’administration correcte du médicament
- Beaucoup d’enfants asthmatiques utilisent leur système d’inhalation de façon incorrecte, même après des instructions de bonne pratique, ce qui entraîne une mauvaise délivrance du médicament
- Les difficultés dans l’utilisation des systèmes d’inhalation sont associées à un moindre bénéfice du traitement
- Pour contrecarrer ces problèmes, un système autohaler (SA) pressurisé déclenché par la respiration a été développé
- Le SA est armé en relevant un levier au sommet du système, qui entraîne une pression dans la cartouche de l’aérosol
- Le mécanisme de déclenchement répondra alors au mouvement d’une spirale qui va pivoter par le biais d’un débit inspiratoire aussi faible que 30 L/mn
- Ceci veut dire que, même chez des patients avec une obstruction relativement sévère des voies aériennes, les débits inspiratoires nécessaires pour activer le système pourront être générés
- Il a été montré qu’il est facile d’apprendre à se servir du SA
- Dans une étude de Zureik et al, plus des quatre cinquièmes des enfants et des adolescents asthmatiques utilisaient correctement le SA après avoir lu attentivement les recommandations et reçu une explication supplémentaire par le médecin
- Chez les adultes, on a montré que le SA est aussi efficace que l’AD, mais il n’y a aucune étude sérieuse comparant l’efficacité des SA et des ADCH pour le traitement de l’asthme persistant chez les enfants.
– But de l’essai :
- L’essai a été conduit pour déterminer si les traitements avec un SA et un ADCH, pour délivrer des CI, étaient aussi efficaces chez les enfants avec un asthme modéré à persistant.
– Méthodes :
- Il s’agissait d’un essai ouvert randomisé contrôlé, réalisé dans un centre de soins tertiaire en Inde du Nord, de juin 2013 à juin 2014
- Il s’agit d’un essai d’équivalence ’échantillon de 25 enfants par groupe avec une puissance statistique de 80%, 5% d’erreur alpha et 10% de matge d’équivalence pour le VEMS
- 50 enfants ont été inclus
- Il s’agissait d’enfants de 6 à 18 ans avec un asthme persistant modéré à sévère, qui recevaient couramment un traitement inhalé depuis ai moins un mois
- Le critère principal était la modification du VEMS à la fin de l’étude ; les critères secondaires associaient le changement du DEP à la fin de l’étude, le contrôle de l’asthme en fonction des 3 stades du GINA, l’utilisation de médicaments de secours et le nombre de visites aux urgences pendant la durée de l’étude
- Après une période de run-in de 2 semaines avec leur traitement habituel, les sujets étaient randomisés pour recevoir une combinaison de fluticasone (125 µg) et de salmeterol (25 µg) au moyen d’un des deux systèmes : SA ou ADCH, pendant 12 semaines
- L’entraînement à l’utilisation du système était donnée à l’inclusion et vérifiée à chaque visite de suivi.
– Résultats :
- La différence du VEMS par rapport à l’entrée dans l’étude était similaire à la fin entre le groupe SA et le groupe ADCH
- Tous les critères secondaires étaient aussi similaires dans les deux groupes
- Les données cliniques et de scolarité étaient similaires aussi
- Gloobalement, le % prévisionnel du VEMS augmentait de 100.9 ± 23.3 au début à 106 ± 19.4 à 12 semaines de suivi, juste au niveau de signification statistique (p=0.054)
- Pour le SA, le VEMS augmentait de 104.9±28.3 to 108.7±18.1 (p=0.382), et pour le groupe ADCH de 97.1±17.7 à 103.5±20.9 (p=0.063)
- En utilisant l’indice de différence intra et inter-groupe ANOVA, il n’y avait pas de différence significative entre les groupes (p=0.421)
- Il n’a pas été noté d’effets secondaires des CI dans aucun des groupes, la compliance était identique, et la technique d’inhalationétait facilement apprise.
– Conclusions :
- L’utilisation du SA, comparativement à l’ADCH, pour l’inhalation de CI chez les enfants avec un asthme persistant contrôlé modéré à sévère, était associée à une variation semblable du % du VEMS.
Cette étude ouverte randomisée et contrôlée, réalisée dans deux groupes de 25 enfants avec un asthme persistant modéré à sévère, montre que l’utilisation des CI soit avec un système autohaler, soit avec un aérosol-doseur avec chambre d’inhalation, sur une période de 3 mois, résulte dans des changements identiques du % de VEMS à la fin de l’étude.
Les limites de l’étude tiennent à son caractère ouvert, aux systèmes d’inhalation utilisés sans technique aveugle compte-tenu des contraintes financières de l’étude, à la petite taille des échantillons.
Le SA est plus coûteux que l’AD, mais en associant une chambre d’inhalation à l’AD, les deux systèmes ont un coût équivalent.
Les auteurs concluent que des études contrôlées randomisées ultérieures sont nécessaires pour confirmer ces données, avec des techniques d’étude en aveugle, avant d’étendre l’utilisation du système autohaler chez les enfants.
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