Effet anti-inflammatoire in vivo des antihistaminiques H1 dans la rhinite allergique : un essai clinique randomisé. : Bocşan CI1, Bujor AI2, Miron N2, Vesa ŞC1, Deleanu D2, Buzoianu AD2.
dans Balkan Med J. 2015 Oct ;32(4):352-8. doi : 10.5152/balkanmedj.2015.15884.
– Contexte :
- La rhinite allergique est caractérisée par une inflammation chronique de la muqueuse nasale et représente un facteur de risque d’apparition de l’asthme.
- Les antihistaminiques H1 réduisent les symptômes de la rhinite mais certains peuvent avoir des propriétés anti-inflammatoires.
– Objectifs :
- Nous avons évalué la concentration plasmatique de certaines cytokines chez des patients atteints de rhinite allergique persistante (RAP) et leur évolution après un traitement de 4 semaines d’antihistaminiques H1 ainsi que le risque d’asthme après 1,5 années.
– Conception de l’étude :
- Essai clinique randomisé.
– Méthodes :
- Quatre-vingt-cinq patients nouvellement atteints de RAP et 30 volontaires sains ont été inclus dans l’étude.
- Les patients atteints de RAP ont été divisés au hasard en 2 groupes :
- 41 patients traités avec 5 mg / jour de desloratadine et
- 44 patients traités avec 5 mg / jour de lévocétirizine, pendant 4 semaines.
- Les évaluations cliniques et biologiques ont été effectuées avant et après le traitement et en incluant les symptômes de la rhinite, le score total symptomatique, le type de sensibilisation et les niveaux plasmatiques de IgE totales, IL-1β, IL-6, IL-8 et TNF-α.
– Résultats :
- IL-8 et TNF-α étaient significativement augmentés chez les patients souffrant de RAP par rapport aux volontaires sains (5,85 vs 3,12, p <0,001 et 2,32 vs 1,06, p <0,001, respectivement).
- Les deux antihistaminiques H1 réduisent les symptômes de la rhinite allergique, y compris la congestion nasale, et, les taux plasmatiques d’IL-1β, IL-6, IL-8 et TNF-α, après 4 semaines de traitement.
- La réduction du niveau des cytokines n’était pas influencée par l’âge, le sexe, la durée ou la sévérité de la rhinite, ou le type de sensibilisation.
-* La lévocétirizine a un effet supérieur par rapport à la desloratadine dans la réduction des symptômes de la rhinite et le niveau de cytokines. - Vingt-huit (32,9%) des patients ont présenté des symptômes d’asthme après 18 mois.
- L’apparition de l’asthme était influencée par la sensibilisation à la poussière de maison (OR-14,6 ; IC 95% 1,8 à 116,3 ; p = 0,01), mais, les valeurs de base des cytokines n’étaient pas des facteurs prédictifs de son apparition.
– Conclusion :
- Lévocétirizine et desloratadine en traitement au long cours réduisent les niveaux plasmatiques de certaines cytokines pro-inflammatoires chez les patients atteints de rhinite allergique persistante.
- La lévocétirizine a un meilleur effet sur la diminution des symptômes et des taux plasmatiques d’IL-1β et IL-8.