Respiration buccale, un nouveau facteur de risque d’asthme : l’étude Nagahama. : Izuhara Y, Matsumoto H, Nagasaki T, Kanemitsu Y, Murase K, Ito I, Oguma T, Muro S, Asai K, Tabara Y, Takahashi K, Bessho K, Sekine A, Kosugi S, Yamada R, Nakayama T, Matsuda F, Niimi A, Chin K, Mishima M.
Mouth breathing, another risk factor for asthma : the Nagahama study.
dans Allergy 2016 ; DOI : 10.1111/all.12885.
– Contexte :
- La rhinite allergique, connue comme étant un facteur de risque d’asthme, s’accompagne souvent d’une respiration buccale.
- La respiration buccale contourne la fonction protectrice du nez et est parfois considérée comme responsable de l’augmentation de l’asthme.
- Cependant, il n’existe pas de démonstration épidémiologique que la respiration buccale est associée indépendamment à l’asthme et la sensibilisation aux allergènes.
- Dans cette étude, les auteurs ont cherché à clarifier cette association entre respiration buccale, asthme et inflammation allergique ou éosinophilique en considérant l’effet de la rhinite allergique.
– Méthodes :
- Cette étude est basée sur une cohorte, l’étude Nagahama, comportant des auto-questionnaires sur la respiration buccale et l’histoire médicale, des tests sanguins et une mesure de la fonction respiratoire.
- Les auteurs ont inclus 9804 habitants de la ville de Nagahama, dans la préfecture de Shiga au Japon.
– Résultats :
- La respiration buccale était rapportée chez 17% de la population et était associée indépendamment avec l’asthme.
- l’odd ratio pour l’asthme était à 1.85 (95%CI : 1.27-2.62) et 2.2 (95% CI : 1.72-2.8) chez les sujets ayant juste une respiration buccale ou une rhinite allergique isolée avec une augmentation à 4.09 (95% CI : 3.01-5.52) quand la respiration buccale et la rhinite allergique coexistaient.
- La respiration buccale chez les non-asthmatiques était un facteur de risque de sensibilisation aux acariens, d’hyperéosinophilie sanguine et altération de la fonction respiratoire après ajustement sur la rhinite allergique.
– Conclusion :
- La respiration buccale peut augmenter l’asthme, potentiellement en augmentant la sensibilisation aux allergènes inhalés, ce qui conforte le risque de la respiration buccale dans le concept « une voie aérienne, une pathologie ».
- Le risque de la respiration buccale devrait être reconnu chez les rhinitiques allergiques et en population générale.