Faites rentrer les animaux à la maison, ça vous protégera plus tard des pollens !

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Faites rentrer les animaux à la maison, ça vous protégera plus tard des pollens !

Faites rentrer les animaux à la maison, ça vous protégera plus tard des pollens !

lundi 30 mai 2016, par Dr Philippe Carré

Augmentation de la sensibilisation aux pollens chez les adultes suédois, et effet protecteur de la présence d’un animal pendant l’enfance. : Anders Bjerg1,2,*, Linda Ekerljung1, Jonas Eriksson1, Jonas Näslund1, Sigrid Sjölander3, Eva Rönmark1,4, Åslög Dahl5, Kenneth Holmberg6, Göran Wennergren1,7, Kjell Torén8, Magnus P Borres2,9, Jan Lötvall1 andBo Lundbäck1
DOI : 10.1111/cea.12757

dans Vol. 46 Issue 6
Clinical & Experimental Allergy

 Contexte :

  • Jusqu’à présent, la plupart des études sur « l‘épidémie allergique » ont été basées sur des données auto-déclarées
  • Il y a toujours une connaissance limitée sur les tendances au cours du temps de la sensibilisation allergique, en particulier chez les adultes.

 Objectif :

  • Etudier la sensibilisation allergique, ses facteurs de risque, et les tendances dans la prévalence avec le temps.

 Méthodes :

  • Dans l’Etude sur l’Asthme dans l’Ouest de la Suède (WSAS), un échantillon de population de 788 adultes (17 à 60 ans) a eu des prick-tests cutanés (PTC) à onze pneumallergènes entre 2009 et 2012
  • Les IgE spécifiques ont été mesurées chez 750 sujets de l’échantillon
  • Les sujets âgés de 20 à 46 ans (n=379) ont été comparés à ceux âgés de 20 à 46 ans dans l’enquête européenne ECRHS (n=591) réalisée en 1991-1992, issus de la même zone géographique.

 Résultats :

  • Parmi les sujets âgés de 20 à 46 ans, la prévalence des PTC positifs aux pollens a augmenté ; pour la fléole de 17.1% à 29% (p<0.001) et pour le bouleau de 15.6% à 23.7% (p=0.002) entre 1991-1992 et 2009-2012
  • La mesure des IgEs confirmait ces augmentations
  • La prévalence de la sensibilisation à tous les autres allergènes testés n’était pas modifiée
  • Dans l’échantillon complet WSAS des sujets âgés de 17 à 60 ans, les PTC positifs étaient retrouvés dans 41.9% des cas, et les sensibilisations prédominantes étaient les pollens (34.3%), les animaux (22.8%) et les acariens (12.6%)
  • La sensibilisation aux pollens était fortement associée à la rhinite, alors que les allergènes de l’intérieur étaient plus associés avec l’asthme
  • Avoir grandi avec des animaux domestiques d’élevage ou à poils diminuait le risque de sensibilisation, avec des OR respectivement de 0.53 (0.28-0.995) et de 0.68 (0.47-0.98).

 Conclusion :

  • La sensibilisation aux pollens a augmenté chez les adultes suédois depuis le débit des années 90, alors que la prévalence de la sensibilisation aux autres allergènes est restée identique
  • Ceci est une explication plausible pour l’augmentation de la rhinite entre 1990 et 2008 chez les adultes suédois, période pendant laquelle la prévalence de l’asthme, qui est plus associé aux allergènes perannuels, est restée stable
  • Le contact avec des animaux dans l’enfance semble diminuer le risque de sensibilisation à l’âge adulte
  • Un facteur majeur contribuant à l’augmentation de l’allergie pollinique est une augmentation significative des taux de pollens de bouleau et de graminées au cours des trois décennies passées.

Cette enquête suédoise a évalué, à partir de l’étude WSAS (788 adultes âgés de 17 à 60 ans), la prévalence de la sensibilisation aux pneumallergènes et ses facteurs de risque chez 379 adultes âgés de 20 à 46 ans entre 2009 et 2012, et a déterminé les tendances évolutives de cette sensibilisation en la comparant à une étude antérieure (ECRHS) réalisée entre 1991 et 1992, chez 591 adultes de même âge et dans la même zone géographique.

Dans l’étude WSAS globale, plus de 40% des sujets étaient sensibilisés à au moins un allergène, principalement les pollens et les animaux ; dans le groupe des sujets de 20 à 46 ans, la prévalence de la sensibilisation aux pollens a augmenté de façon significative depuis 1991-1992, alors que la sensibilisation aux allergènes de l’intérieur restait stable. Au cours des 30 dernières années, les taux de pollens de graminées et de bouleau ont augmenté dans la zone étudiée.

Les facteurs liés à l’habitat rural et à la présence d’un animal domestique au cours des cinq premières années de la vie étaient des facteurs prédictifs négatifs et indépendants de sensibilisation allergique à l’âge adulte.

Les auteurs ont trouvé une augmentation importante de la sensibilisation aux pollens de fléole et de bouleau depuis les années 90, alors que la sensibilisation aux animaux, aux acariens et aux moisissures restait stable. Le résultat des TC était confirmé par la positivité des IgEs, avec une concordance similaire dans les deux études comparatives. Cette sensibilisation est corrélée à l’augmentation de la prévalence de la rhinite.

L’augmentation isolée de la sensibilisation aux pollens oriente vers des facteurs de risque qui lui sont associés, comme le montrent l’augmentation des concentrations polliniques en même temps que l’augmentation de la température moyenne pendant le printemps et l’été au cours des décennies.

Cette étude montre de plus que les facteurs liés à la présence d’animaux et d’un environnement « fermier » pendant l’enfance protège contre la sensibilisation allergique à l’âge adulte. Ca ne rappellerait pas un peu « l’hypothèse hygiéniste » ?!

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