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Sainte aspirine, mère de tous les maux, sauvez nos asthmatiques !
samedi 9 novembre 2002, par
L’asthme à l’aspirine, appelé en France maladie de Fernand Widal, reste difficile à traiter. Des études anciennes faisaient état d’une amélioration des patients par désensibilisation à l’aspirine, puis ce type de traitement a été abandonné. Cette équipe a repris ce traitement : quels en sont les résultats ?
Intolérance à l’aspirine : Un suivi à long terme jusqu’à 3 ans d’un traitement par désensibilisation par une dose quotidienne d’aspirine de 100 mg. : Gosepath J, Schafer D, Mann WJ. Universitats-HNO-Klinik Mainz (Direktor : Prof. Dr. med. Dr. h. c. W. J. Mann). gosepath@hno.klinik.uni-mainz.de dans Laryngorhinootologie 2002 Oct ;81(10):732-8
Le tableau clinique complet de l’intolérance à l’aspirine, la triade de Sampter, associe à une polypose nasale, une sensibilité aux anti-inflammatoires non stéroidiens (AINS) et un asthme intrinsèque.
Mais cette triade peut être incomplète et la polypose nasale peut être le premier signe de cette affection.
Bien que le mécanisme exact de l’intolérance à l’aspirine, ainsi que celui de la désensibilisation, restent mal compris, un dosage in vitro du métabolisme des eicosanoides a été démontré comme efficace au diagnostic et au traitement, avec une bonne corrélation à l’intensité individuelle des symptômes cliniques.
– Méthodes :
* Pour cette étude, 30 patients qui ont bénéficié d’une désensibilisation à l’aspirine avec des doses adaptées, ont été suivis entre 1 et 3 ans.
* Ils ont reçu une dose quotidienne de seulement 100mg, après une administration initiale de doses plus fortes.
* L’évolution clinique ainsi que les paramètres in vitro du métabolisme des eicosanoides ont été étudiés.
– Résultats :
* La désensibilisation a été efficace pour 25 des patients, au regard de la récidive des polypes nasaux, de la sévérité de l’asthme bronchique et de la récupération de l’odorat.
* Il y a une corrélation clairement positive entre la clinique et les paramètres in vitro.
* L’arrêt de la thérapeutique par aspirine entraîne une dégradation des symptômes cliniques par rapport à l’état initial durant la désensibilisation.
– Conclusions : Cet article permet de rappeler l’intérêt du test in vitro aux eicosnoides et propose un protocole de désensibilisation à l’aspirine qui peut être maintenu à long terme sans effets indésirables. Ces résultats suggèrent que la récidive des polypes nasaux après un traitement chirurgical pourrait être réduite en utilisant ce protocole. Cependant, seul un traitement à long terme peut garantir un effet bénéfique à long terme.
Cet étude conclue donc au bénéfice d’un traitement par aspirine au long cours chez les patients présentant une maladie de Widal.
Il faut cependant préciser, pour éviter toute confusion, qu’il s’agit d’une induction de tolérance à l’aspirine et non d’une désensibilisation car les patients ne peuvent toujours pas tolérer de fortes doses d’aspirine, et à l’arrêt du traitement pendant plusieurs jours ils ne pourraient plus tolérer même les 100 mg d’aspirine.
Il reste difficile de comprendre le mécanisme d’action bénéfique de cette induction de tolérance. Mais il est important de mémoriser les bons résultats obtenus dans cette étude, pour proposer ce type de traitement aux patients présentant une maladie de Widal sévère et en impasse thérapeutique.
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