Indiana Jones asthmatiques : danger.

lundi 25 novembre 2002 par Dr Alain Thillay1942 visites

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Indiana Jones asthmatiques : danger.

Indiana Jones asthmatiques : danger.

lundi 25 novembre 2002, par Dr Alain Thillay

Les voyageurs de l’extrême asthmatiques peuvent voir leur état s’aggraver durant leurs voyages. Cette étude permet, par le suivi de voyageurs asthmatiques, d’établir l’évolution et les facteurs de risque de leur maladie asthmatique. Les conclusions sont étonnantes quant au déficit de prise en charge de l’asthme chez ces patients.

Asthme des voyageurs de l’extrême : étude prospective évaluant l’incidence et les facteurs de risque des exacerbations. : Golan Y, Onn A, Villa Y, Avidor Y, Kivity S, Berger SA, Shapira I, Levo Y, Giladi M. Division of Geographic Medicine and Infectious Disease, New England Medical Center, 750 Washington St, Boston, MA 02111. ygolan@lifespan.org dans Arch Intern Med 2002 Nov 25 ;162(21):2421-6

 CONTEXTE. L’exacerbation de l’asthme durant les voyages en régions éloignées peut amener à des conséquences graves. L’évolution de l’asthme chez les voyageurs et les facteurs de risque d’exacerbation durant le voyage n’ont pas été étudiés.

 METHODES.
* Nous avons étudié 5835 voyageurs consécutifs et identifiés 203 asthmatiques.
* Avant le voyage, tous les patients enrôlés étaient évalués quant aux facteurs de risque présumés d’exacerbation de l’asthme à l’aide d’un interrogatoire et d’un test d’effort combiné à la spirométrie.
* Au retour, les données concernant les caractéristiques du voyage et la sévérité de l’asthme étaient enregistrées grâce un interrogatoire téléphonique préétabli.

 RESULTATS.
* Les 203 patients enrôlés ont visité 56 pays pour une durée moyenne de 13 semaines, 147 étaient engagés dans du trekking de haute altitude, et 88 ont subi des attaques d’asthme. Parmi ceux-ci, 40 rapportaient une aggravation de l’asthme durant le voyage, 32 subissaient leur pire attaque et 11 une attaque mettant en jeu le pronostic vital.
* Deux facteurs de risque indépendants durant le voyage ont été identifiés : usage fréquent (>/= 3 fois par semaine) d’un bronchodilatateur avant le départ et participation à un effort physique intense durant le trekking.

 CONCLUSIONS.
* L’asthme s’aggravant souvent lors des voyages, ce fait ne devrait donc pas être ignoré avant tout voyage car comportant potentiellement un risque vital.
* Les voyageurs asthmatiques qui faisaient un usage fréquent de bronchodilatateurs avant le voyage ou qui participaient à un trekking intense ont plus de risque de développer des attaques d’asthme.
* Le traitement devrait être intensifié afin de mieux contrôler la maladie, il faudrait ne pas encourager le trekking intensif.


Je trouve que les résultats de cette étude sont alarmants.

Quasiment 43 % de ces asthmatiques ont eu des crises, environ 20 % ont vu leur asthme se détériorer, 16 % faire la pire crise de leur vie et 5,4 % mettre en jeu le pronostic vital.

Il semblerait donc qu’il existe un état suicidaire latent chez ces aventuriers. Il est évident qu’ils partent à l’aventure sans pratiquer un bilan sérieux de leur maladie respiratoire.

Le profil psychique de ce genre de patients, qui d’une certaine manière n’ont pas quitté l’adolescence et sont donc très immatures, expose à l’aggravation majeure de l’asthme.

En conséquence, attention aux aventuriers de la prise de risque maximale, il faut les prendre en charge de façon minutieuse ; mais viendront-ils consulter ? C’est une autre affaire.

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