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Histoire de cacahuète : il était une fois une petite quantité d’arachide cachée …
lundi 9 décembre 2002, par
L’allergie à l’arachide est un sujet d’actualité, de nombreux parents se débattent avec les différents aliments du commerce, pour nourrir leurs enfants sans leur apporter de l’arachide cachée. Aussi plusieurs études, dont celle-ci, ont proposé de rechercher la dose seuil déclenchante afin d’essayer de fixer la « dureté » du régime d’éviction.
Distribution des valeurs seuils individuelles déclenchants les réactions allergiques dans une population allergique à l’arachide. : Marjolein Wensing, MDa
André H. Penninks, PhDb Susan L. Hefle, PhDc Stef J. Koppelman, PhDb Carla A.F.M. Bruijnzeel-Koomen, MDa André C. Knulst, MDa Utrecht and Zeist, The Netherlands, and Lincoln, Neb dans JACI December 2002, part 1 • Volume 110 • Number 6
L’arachide cachée dans les aliments peut mettre en danger les patients allergiques à l’arachide.
Les doses seuils individuelles qui provoquent le réactions ont besoin d’être précisées pour évaluer les risques de développer de réactions allergiques après une ingestion accidentelle dans une population allergique à l’arachide.
– Objectifs : Les auteurs ont cherché à déterminer la distribution des valeurs seuils individuelles dans une population allergique à l’arachide, et à corréler ces doses seuils à la sévérité des symptômes allergiques.
– Méthodes :
* 26 patients adultes ayant une histoire certaine d’allergie à l’arachide avec des réactions allergiques, des RAST à 0.7 kU/L ou plus, ou un test cutané positif en prick à 2 ou plus pour l’arachide, ont été inclus.
* Ces patients ont eu un test en double aveugle contre placebo avec des doses croissantes d’arachide.
* Une dose seuil à pu être établie lorsque des réactions objectives ou subjectives répétées sont survenues lors des prises alimentaires vraies.
– Résultats :
* Tous les patients ont eu un syndrome oral subjectif (n=26), précédant les symptômes gastro-intestinaux (n=14) ou les symptômes objectifs (n=5).
* Les réactions ont débuté 30 minutes après l’ingestion d’arachide, mais pour 2 patients des symptômes supplémentaires ont été retardés de 1 à 2 heures.
* Les doses seuils pour les réactions allergiques allaient de 100 g pour la plus basse à 1 g de protéines d’arachide.
* 50% de la population étudiée (95%IC, 30-70%) avait déjà une réaction pour des doses de 3 mg de protéines d’arachide.
* Les patients avec des symptômes sévères avaient des doses seuils plus basses que les patients ayant des réactions allergiques modérées (p=.027).
– Conclusions :
* Une part importante de la population, ayant une allergie à l’arachide, réagit à des quantités très faibles de cacahuètes, nécessitant une information précise sur la teneur en arachide des aliments consommés.
* Ceci est d’autant plus important que les sujets faisant des réactions graves réagissent à ces très faibles quantités d’arachide.
Dans cette étude portant sur 26 patients adultes allergiques à l’arachide, les auteurs ont déterminé par un test de provocation orale les doses seuils de déclenchement de la réaction allergique, et ont montré que ces seuils étaient d’autant plus bas que le patient avait des réactions allergiques graves. Il ne peut alors pas ingérer même de très faibles quantités d’allergènes masqués dans les aliments.
Cette étude souligne la nécessité de faire ce test de provocation pour les patients ayant eu des réactions peu sévères puisqu’il est alors possible de tolérer des quantités importantes jusqu’à 1 cacahuète, ce qui rend beaucoup plus facile le régime d’éviction.
Inversement, pour le patients les plus graves, ce seuil est très bas : il faut donc commencer le test avec simplement des traces de protéines d’arachide. Le régime d’éviction est alors difficile : c’est pour ces patients qu’un étiquetage très précis est nécessaire sur tous les aliments fabriqués industriellement, pour préciser la présence ou non de traces d’arachide.
Cependant la détermination de ces doses seuils est difficile car il faut une hospitalisation d’une journée dans une unité médicale pouvant faire face à un accident anaphylactique.
Il faudrait arriver à développer un score associant les manifestations cliniques, les résultats des tests cutanés et des RAST, et qui permettrait de prédire les doses seuils pour chaque patient. Utopique ?
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