Va t’on devoir inciter nos patients allergiques à faire dormir les bébés avec les chats ???

lundi 22 avril 2002 par Dr Isabelle Bossé2675 visites

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Va t’on devoir inciter nos patients allergiques à faire dormir les bébés avec les chats ???

Va t’on devoir inciter nos patients allergiques à faire dormir les bébés avec les chats ???

lundi 22 avril 2002, par Dr Isabelle Bossé

Cette étude de grande échelle, fait le point sur les rapports entre la présence d’animaux domestiques dans la toute petite enfance et la survenue de sensibilisations allergiques.

Possession d’un animal domestique précocement, actuelle ou passée : associations avec une sensibilisation, une hyperréactivité bronchique et des symptômes allergiques chez les enfants scolarisés.
G. Anyo, B. Brunekreef, G. de Meer, F. Aarts, N. A. H. Janssen and P. van Vliet dans Clinical & Experimental Allergy Volume 32 Issue 3 Page 361 - March 2002

Des études ont suggéré que le contact précoce avec des animaux domestiques pourrait prévenir le développement d’allergies et d’asthme.

 Objectif : Etudier l’association entre la possession précoce , actuelle ou passée d’un animal domestique et la sensibilisation, l’hyperréactivité bronchique, et les symptômes allergiques chez les enfants scolarisés.

 Méthodes : une population d’environ 3000 enfants d’écoles primaires ont été étudiés avec le protocole ISAAC (International Study on Asthma and Allergies in Childhood). Les symptômes allergiques ont été mesurés par le questionnaire ISSAC rempli par les parents. La sensibilisation aux allergènes courants a été établie en utilisant les Prick tests et /ou les dosages d’Ig E spécifiques sériques. L’hyperréactivité bronchique a été testée par un test de provocation avec une solution saline hypertonique. Les propriétaires d’animaux domestiques ont été interrogés par un questionnaire.
L’exposition actuelle, passée et précoce aux animaux a été documentée séparément pour les chats, les chiens, les rongeurs et les oiseaux. Les données ont été corrélées aux symptômes allergiques , à la sensibilisation et à l’hyperréactivité bronchique.

 Résultats : Parmi les enfants exposés régulièrement aux animaux la sensibilisation au chat (Odd Ratio 0,69) , au chien ( Odd Ratio 0,63) , aux allergènes intérieurs en général (Odd Ratio 0,64) , et aux allergènes extérieurs ( Odd Ratio 0,60) était significativement moins élevée que chez les enfants n’ayant jamais eu d’animal à la maison. Il y avait également moins de rhinoconjonctivites polliniques (Odd Ratio 0,66), et de rhinites ( Odd Ratio 0,76) . En comparaison , le wheezing, l’asthme, et l’hyperréactivité bronchique n’étaient pas corrélés à la possession habituelle d’animaux domestiques. Les écarts-type associés à la possession d’animaux dans le passé étaient généralement inférieurs à l’unité , et significatifs pour l’asthme ( Odd Ratio 1,85). , suggérant une éviction des animaux dans les familles où les enfants sont sensibilisés et /ou symptomatiques.

Avoir des animaux domestiques dans les deux premières années de vie montre simplement une association inverse avec la sensibilisation aux pollens : Odd Ratio 0,71 pour ceux qui ont eu des animaux à poils ou à plumes , et 0,73 pour ceux qui ont eu des chats et /ou des chiens dans les deux premières années de leur vie, comparativement à ceux qui n’ont pas eu d’animal pendant dette même période.


Cette étude suggère que l’association inverse entre la possession d’animaux et la sensibilisation ou la rhinoconjonctivite pollinique , est en partie due à la suppression des animaux dans les familles avec des enfants sensibilisés ou symptomatiques. La possession d’animaux durant les deux premières années semble apporter une certaine protection contre la sensibilisation aux pollens.

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