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Arrêtez de vous inonder les bronches !
samedi 21 décembre 2002, par
Partant d’une population de plus de 78000 asthmatiques, cette étude a exploré la consommation des médicaments traitant la crise d’asthme : les bêta agonistes. Les guides de bonne pratique classent ces médicaments en traitement de crise symptomatiques uniquement, ils doivent être associés à un traitement de fond. Qu’en est-il sur une grande échelle ?
Caractères de l’utilisation des traitements inhalés dans l’asthme. : Larry D. Lynd, BSP, PhD ; Daphne P. Guh, MSc ; Peter D. Paré, MD and Aslam H. Anis, PhD From the Department of Health Care and Epidemiology (Drs. Lynd and Anis), University of British Columbia, Vancouver, BC, Canada ; and the Centre for Health Evaluation and Outcome (Ms. Guh) and the iCAPTURE Centre (Dr. Paré), Providence Health Care, Vancouver, BC, Canada. dans Chest. 2002 ;122:1973-1981
– Objectifs de l’étude : examiner les caractéristiques de la prise en charge de l’asthme, et identifier les facteurs qui augmentent l’utilisation des bêta agonistes de courte durée d’action en Colombie britannique par l’utilisation des données administratives de prescription.
– Modalités : une analyse de cohorte rétrospective.
– Population : tous les patients âgés de 13 à 50 ans qui avaient reçu au moins une prescription de bêta agonistes de courte durée d’action , remboursée par BC Pharamacare entre le 1er janvier 1996 et le 31 décembre 1998.
– Méthodes :
* une analyse croisée de tous les patients , et une analyse longitudinale uniquement des patients qui ont reçu au moins un béta agoniste dans chacune des 3 années.
* Les caractéristiques des prescriptions dans l’asthme ont été évalués en utilisant des mesures répétées par les tests « MANTEL HAENSZEL ».
* Des régressions logiques ont été utilisées pour identifier les facteurs associés à l’augmentation de l’utilisation des bêta agonistes.
– Résultats :
* un total de 78 758 patients on été inclus dans la cohorte.
* Il n’a pas été retrouvé de diminution dans la consommation annuelle chez les patients recevant plus de 4 aérosols de bêta agonistes par an , entre 1996 et 1998.
* Un total de 12 844 patients utilisent au moins une prescription par an d’un bêta agoniste. L’analyse sur la durée de l’étude montre une augmentation générale de la probabilité de ne pas recevoir de corticostéroïde inhalé dans cette population.
* Les patients utilisant peu de bêta agonistes, âgés de plus de 18 ans , de sexe masculin et recevant une assistance sociale, étaient recensés comme utilisant des quantités plus importantes de bêta agonistes pendant les 3 ans.
* Chez les patients avec une consommation importante de bêta agonistes, seul le fait de recevoir une assistance sociale était corrélé significativement avec une augmentation de la consommation.
– Conclusions : Malgré le développement et la diffusion des guidelines dans la prise en charge de l’asthme, on ne constate pas de diminution de l’utilisation des bêta agonistes. Un effet inattendu a été constaté, la diminution de l’utilisation des corticostéroïdes inhalés. Le fait de recevoir une assistance sociale était un facteur de risque de l’augmentation de l’utilisation des bêta agonistes, indépendant de l’utilisation de départ.
L’utilisation dans la population des bêta agonistes de courte durée d’action ne diminue pas au cours de cette étude qui porte sur la période 96 à 98.
La diffusion large des guides de bonne pratique n’empêche pas un nombre important de patients de prendre au moins un flacon de bêta agoniste par an (200 bouffées) alors que l’utilisation des corticostéroïdes inhalés diminue dans le même temps. Bêta agonistes sans corticoïdes : tout ce qu’il ne faut pas faire.
Le milieu social défavorisé, surtout associé au sexe masculin, est un facteur de risque important de consommation élevée de bêta agonistes. A tel point que chez les gros consommateurs, seule la survenue de difficultés financières peut encore augmenter leur consommation.
Ceci est bien désolant : sur une population aussi importante, cela confirme que nous avons encore beaucoup de travail à faire pour améliorer la prise en charge de l’asthme.
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