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Chat alors : les minous de nos minous polluent l’école et on peut même pas le mesurer ! !
dimanche 22 décembre 2002, par
Pour pouvoir mettre en place des mesures permettant de modifier l’environnement, il faut pouvoir en mesurer les concentrations en allergènes. Il faut donc des méthodes de prélèvements fiables permettant par exemple d’évaluer telle ou telle mesure d’éviction. Y a t ’il une méthode fiable pour mesurer les taux en allergènes du chat ?
Comparaison de 4 méthodes de prélèvements d’allergènes dans des classes scolaires normales ou appliquant des mesures de prévention vis-à-vis des allergies. : A.-S. Karlsson*, A. Renström*, M. Hedrén and K. Larsson* *Lung and Allergy Research, National Institute of Environmental Medicine, Karolinska Institute andNational Institute for Working Life, Stockholm, Sweden dans Clinical & Experimental Allergy 32 (12), 1776-1781
Plusieurs méthodes de prélèvements d’allergènes sont utilisées pour évaluer le niveau d’exposition, direct ou indirect, aux allergènes du chat, à la maison, à l’école où dans d’autres lieux publics et lieux de travail.
– Objectifs :
* Le but de ce travail a été de comparer 4 méthodes différentes de recueil des allergènes (par un collecteur de poussières, par des disques de Pétri, par une pompe portable et par des prélèvements au niveau du nez) avec un recueil simultané dans des classes d’écoles, et de comparer le niveau de concentration des allergènes du chat entre des classes normales et des classes appliquant des mesures de prévention vis-à-vis des allergies.
* Un autre objectif a été d’étudier le résultat d’un auto-questionnaire sur la fréquence des allergies et de l’asthme à l’école parmi les enfants, en fonction de leur perception de l’environnement en milieu scolaire.
– Méthodes :
* Parmi toutes les écoles (n=257) de la banlieue de Stockholm, 35 classes, 5 impliquées dans des mesures de prévention de l’allergie, 7 ayant un nettoyage approfondi, et 23 ayant un nettoyage habituel) ont été choisies pour des prélèvements d’allergènes.
* Les collecteurs de poussières (2 modèles), les disques de Pétri, la pompe portable et les prélèvements nasaux ont été fait simultanément.
* Tous les enfants (n=829) ont reçu un questionnaire qui incluait des questions sur l’environnement à la maison et à l’école, les maladies allergiques, les symptômes d’asthme et la présence d’animaux domestiques.
– Résultats :
* La corrélation entre les résultats des différents modes de prélèvements est faible.
* De plus il n’y a pas de différence entre les niveaux d’allergènes dans les classes qui prennent des mesures de contrôle de l’environnement et celles qui n’en prennent pas.
* Le niveau moyen du taux des allergènes du chat est plus bas (mais résultat non significatif) dans les classes où il y a peu d’enfants ayant un chat à la maison, par rapport aux classes où beaucoup d’enfants ont un chat à la maison.
* Les enfants dans les classes où il y a une prévention de l’allergie sont plus satisfaits de la qualité de l’air intérieur et du nettoyage que les classes qui appliquent peu ou pas du tout ces mesures de prévention. (p<0.0001).
* 9% de tous les enfants rapportent des manifestations allergiques à l’école.
– Conclusion : L’absence de corrélation entre les différentes méthodes de prélèvements utilisées simultanément démontre la difficulté à évaluer l’environnement allergénique à l’école et dans des environnements similaires. Les mesures prises (prévention des allergies / éviction des allergènes) n’influencent pas le niveau des allergènes de chat à l’école.
Ainsi les auteurs n’ont trouvé aucune méthode de prélèvement fiable permettant d’apprécier la teneur en allergènes du chat dans les classes.
Cependant les enfants rapportent un plus grand bien être dans les classes très nettoyés avec éviction des allergènes. Mais 9% d’entre eux ont des manifestations allergiques à l’école.
Cette étude confirme la difficulté à éliminer les allergènes du chat qui « voyagent » avec les enfants, puisque c’est dans les classes où les enfants ont le plus de chats à la maison qu’il y a le plus allergènes dans l’environnement.
L’absence totale de corrélation entre les différents modes de prélèvements rend très difficile l’interprétation des résultats des divers études d’environnement qui utilisent chacune une méthode spécifique de prélèvement. Il semble urgent de standardiser ces prélèvements.
Il est troublant de constater dans cette étude l’absence de différence dans la teneur en allergènes entre classes normales et classes protégés, mais finalement si on considère que les prélèvements ne sont pas fiables, on peut penser que seules les données cliniques sont pertinentes, et celles-ci confirment bien une meilleur qualité de vie dans les classes protégées.
Enfin, les parents d’allergiques se posent toujours la question de savoir si les enfants font ou non des manifestations allergiques à l’école : et bien voici un chiffre : 9%. C’est peu : faut-il laisser les petits allergiques à l’école 24h sur 24 ? Un idée à creuser…
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