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Une contribution mesurée Finnoise au crédit de l’hypothèse hygiéniste
jeudi 26 décembre 2002, par
Des chercheurs de l’université de Turku ont sélectionné et randomisé sur questionnaire 2 échantillons de population avec sans symptômes d’asthme. Tous subirent ensuite tests cutanés, mesure des IgE, test à la métacholine et EFR avec réversibilité. Les résultats furent analysés en fonction d’une enfance rurale ou non.
Environnement rural pendant l’enfance et asthme et sensibilisation chez l’adulte jeune : M. Kilpeläinen1, E. O. Terho1, H. Helenius2, M. Koskenvuo3* 1Department of Pulmonary Diseases and Clinical Allergology ; 2Department of Biostatistics ; 3Department of Public Health, University of Turku, Finland dans Allergy 57 (12), 1130-1135.
– Contexte : un environnement rural dans l’enfance pourrait être protecteur contre sensibilisation, rhinite allergique et asthme.
– Méthodes :
* les patients furent inclus à partir d’une cohorte de 10667 étudiants finnois en première année d’université qui répondirent à un questionnaire épidémiologique sur les maladies IgE médiées.
* Deux échantillons de population furent sélectionnés et randomisés à partir de 1631 sondés sur la ville de Turku : les sujets avec asthme ou sifflement , et les sujets sans symptômes d’asthme.
* Un total de 296 sujets ( 72%) participèrent à l’enquête.
* Des tests cutanés par prick (SPT), la mesure d’anticorps IgE, un test à la metacholine et une épreuve fonctionnelle respiratoire avec réversibilité sous broncho-dilatateur furent réalisés.
* L’importance de l’occurrence d’un asthme persistant et d’une sensibilisation chez les étudiants issu d’un « contexte rural » ou « non rural » dans l’enfance fût analysée.
– Résultats :
* un asthme persistant fût découvert chez 3.1% des sujets issus d’un environnement rural pendant l’enfance, et chez 12.4% sans environnement rural (odds ratio (OR) 0.22 ; IC 95% 0.07-0.70).
* Il y avait moins de tests cutanés positifs (SPT) au pollen de bouleau (8.3 vs 24.2%, OR 0.28, IC 95% 0.07-1.15) et au pollen de phléole (12.6 vs 24.2%, OR 0.33 ; IC 95% 0.09-1.20) parmi les sujets ayant passés leur enfance dans une ferme, mais plus de sensibilisation aux acariens de la poussière de maison (22.0 vs 4.9%, OR 5.43, IC 95% 1.60-18.46).
La sensibilisation au chat (RAST ≥ classe 3) était moins fréquente chez les sujets avec un environnement rural comparé à un non rural durant l’enfance (1.5 vs 13.1% ; OR 0.10, IC 95% 0.02-0.47).
– Conclusions : un environnement rural dans l’enfance protège tant contre l’asthme à l’âge adulte que contre la sensibilisation - particulièrement dirigée contre le chat - l’allergène le plus directement relié à l’asthme. En contraste, la sensibilisation aux acariens de la poussière de maison était plus fréquente chez les sujets d’origine rurale.
L’hypothèse hygiéniste, qui parfois bouscule bon nombre d’idées reçues, fait l’objet d’âpres débats dans le monde de l’immuno-allergologie.
Après la contribution américaine (article www.allergique.org 30 août 2002), autrichienne (analyse du 04 septembre 2002) voici la contribution mesurée( moins d’asthme et sensibilisation aux pollens de bouleau,phléole,chat) et contrastée( plus de sensibilisation aux acariens) chez les étudiants Finnois d’origine rurale..
Pour les passionnés de ce débat 2 dates à retenir :
– 1° : dans le cadre de l’EAACI 2003 (www.eaaci.org) le 10 juin 2003 : Symposium 22
« Parasites et allergie, quelle est la question ? » avec les interventions de Paolo Matricardi (Italie) Monique Capron (France), Maria Yazdanbakhsh (Hollande), Dominique Vuitton (France).
– 2° : dans le cadre de l’ICACI 2003 (www.worldallergy.org) le 9 septembre :le débat du jour :
« Tuer le chat, ou en acheter un ? » , Tuer : Adnan Custovic (UK), Acheter : Thomas Platts-Mills (USA)
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