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La médecine « molle » au secours des allergiques !
dimanche 29 décembre 2002, par
Des études ont montré un rôle possible de la flore intestinale dans la maturation du système immunitaire, une flore déséquilibrée pouvant être impliquée dans la genèse de la maladie allergique. Qu’en est-il de la flore intestinale d’enfants ayant un régime comprenant des végétaux fermentés et recevant peu d’antibiotiques ?
Anthroposophie et microflore intestinale de la petite enfance. : Johan S. Alm1,5, Jackie Swartz2, Bengt Björkstén3, Lars Engstrand4, Johan Engström5, Inger Kühn6, Gunnar Lilja1, Roland Möllby6, Elisabeth Norin7, Göran Pershagen8, Claudia Reinders6, Karin Wreiber4 and Annika Scheynius5 1Sachs’ Children’s Clinic, Söder Hospital, Stockholm, Sweden, 2Vidar Clinic, Järna, Sweden, 3Center for Allergy Research, Karolinska Institutet, Stockholm, Sweden, 4Swedish Institute for Infectious Disease Control, Stockholm, Sweden, 5Department of Medicine, Unit of Clinical Allergy Research, Karolinska Institutet and Karolinska Hospital, Stockholm, Sweden, 6Microbiology and Tumor Biology Center, Karolinska Institutet, Stockholm, Sweden, 7Department of Cell and Molecular Biology, Laboratory of Medical Microbial Ecology, Karolinska Institutet, Stockholm, Sweden, 8Division of Environmental Epidemiology, Institute of Environmental Medicine, Karolinska Institutet, Stockholm, Sweden dans Pediatric Allergy and Immunology 13 (6), 402-411.
La flore intestinale est considérée avoir un impact sur le développement du système immunitaire.
Le style de vie anthroposophique est caractérisé par un régime typique comprenant des légumes spontanément fermentées par le lactobacillus et une utilisation minimale des antibiotiques, des antipyrétiques et des vaccinations.
– Le but de cette étude était d’évaluer la flore intestinale des enfants en relation avec les caractéristiques d’un mode de vie particulier qu’est l’anthroposophie.
– Soixante-neuf enfants âgés de moins de 2 ans vivant selon les règles de l’anthroposophie et 59 enfants d’âge similaire ayant un mode de vie traditionnel, ont été examinés et fait l’objet d’un questionnaire.
– Les échantillons de selles ont été examinés : numération des bactéries, typage bactériologique.
– Le nombre de colonies formées par gramme de fèces est significativement plus élevé pour ce qui concerne les entérocoques et les bactéries de type acide lactique chez les enfants n’ayant jamais été sous antibiotique.
– De plus, le nombre d’entérocoques est plus élevé significativement chez les enfants nourris aux seins et chez les enfants végétariens.
– La diversité de lactobacillus est plus grande chez les enfants nés à domicile que chez ceux nés à l’hôpital.
– Les enfants ayant un mode de vie anthroposophique présentent des caractéristiques associées particulières comme une plus grande proportion d’acide acétique et une moindre d’acide propionique comparativement au groupe contrôle.
En conclusion, les facteurs en relation avec un mode de vie de type anthroposophique influencent la composition de la flore intestinale des enfants. Ces différences peuvent contribuer à la prévalence basse des maladies atopiques déjà observée chez les enfants issus de familles anthroposophiques.
L’anthroposophie est une « médecine » datant de 1920 de type naturaliste, régime plutôt végétarien avec végétaux fermentés, homéopathie, phytothérapie, le minimum d’antibiotiques et de vaccination.
Il existe de nombreux sites qui expliquent très sérieusement, trop sans doute, le fonctionnement de cette médecine. Vous pouvez aller lire une description sur internet.
Mais attention cela fume grave ! Du genre, « il ne faut pas se limiter à l’aspect moléculaire d’une substance, ce qui importe c’est les forces cachées à la vision scientifique, cela nécessite une connaissance énergétique globale, le cosmos », j’en passe et des meilleures. Le délire habituel que délivre quelques illuminés.
On peut imaginer ce que les tenants de l’anthroposophie vont se gargariser de cette étude au demeurant très sérieuse.
Revenons donc à nos moutons ! Ce qui est intéressant ici, c’est que cette étude représente le miroir des études habituelles. Les enfants sélectionnés ayant un mode de vie particulier dont les caractéristiques intéressantes sont la quasi non-utilisation d’antibiotiques et la prise de végétaux fermentés. A priori, ce régime correspond à une flore intestinale particulière.
Compte-tenu du fait, à vérifier, que la prévalence des manifestations d’atopie serait moindre chez les enfants « anthroposophiques », il y a peut-être un lien entre cette flore particulière et cette prévalence faible de l’atopie.
Il ne s’agit donc pas de vivre anthroposophique, il s’agit de détecter les facteurs de notre vie « trop » moderne qui influencent la maturation du système immunitaire et favorisent l’apparition de l’atopie.
Il ne s’agit sûrement pas de retourner à l’âge des cavernes.
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