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En avoir ou ne pas en avoir (des animaux domestiques) : telle est la question !
jeudi 2 janvier 2003, par
Le fait d’avoir ou de ne pas avoir de contact durant la petite enfance avec des animaux domestiques afin de ne pas développer de maladie atopique soulève de nombreux débats contradictoires . Dans cette étude d’une cohorte d’enfants suivis de la naissance à l’âge de 2 ans, les auteurs étudie cette relation : qu’en est-il ?
Exposition aux animaux domestiques et dermatite atopique durant les 2 premières années de vie. Une étude de cohorte. : Angelika Zirngibl1,2, Kaethe Franke1, Ulrike Gehring1,2, Andrea von Berg3, Dietrich Berdel3, Carl Peter Bauer4, Dietrich Reinhardt5, H.-Erich Wichmann1,2 and Joachim Heinrich1for the GINI study group 1GSF National Research Center for Environment and Health, Institute of Epidemiology, Neuherberg, Germany, 2Ludwig-Maximilians-University of Munich, Institute of Medical Data Management, Biometrics and Epidemiology, Chair of Epidemiology, Munich, Germany, 3Marien-Hospital Wesel, Department of Pediatrics, Wesel, Germany, 4Technical University of Munich, Department of Pediatrics, Munich, Germany, 5Ludwig-Maximilians-University of Munich, Department of Pediatrics, Munich, Germany dans Pediatric Allergy and Immunology 13 (6), 394-401
– Le but de ce travail a été d’évaluer l’association entre le fait d’avoir des animaux domestiques à la maison chez des enfants petits, et le développement d’une dermatite atopique, en étudiant une cohorte de nouveaux nés jusqu’à l’âge de 2 ans.
Les données de 4578 enfants ont été analysées. Les enfants ont été recrutés à la naissance dans 2 régions, Wessel et Munich, entre janvier 1996 et Juin 1998.
Les informations sur les maladies atopiques et sur la possession d’animaux domestiques ont été recueillies par questionnaire lors du premier et deuxième anniversaire des enfants.
– Résultats :
* Le modèle de régression logistique a montré une association négative entre le fait d’avoir des animaux et en particulier un chien dans la première année de vie et le développement d’une maladie atopique entre le 1° et le 2° anniversaire de vie.
* Les effets protecteurs restent statistiquement significatifs après ajustement sur plusieurs variables confondantes (contact la 1° année avec un animal domestique OR : 0.71 ;95% CI : 0.55-0.92) ; (1° année de contact avec un chien OR : 0.62 ; CI : 0.39-0.98) ; (2° année de contact avec un animal domestique : OR : 0.74, 95% CI : 0.57-0.97) ; 2° année avec un chien OR : 0.63 95% IC : 0.4-0.98).
* La possession d’un petit animal (hamster, lapin, cochon d’Inde) montre aussi un certain effet protecteur pendant la 1° année.
– Conclusion : Les auteurs supposent un effet protecteur entre le fait d’avoir des animaux domestiques à la maison et des facteurs environnementaux non définis, qui contribuent à un effet protecteur sur le développement ultérieur d’une dermatite atopique dans les premières années de vie, probablement en favorisant la maturation du système immunitaire.
Dans cette étude les auteurs démontrent que le fait de garder à la maison des animaux domestiques avec des contacts dès le plus jeune âge, protège de l’apparition d’une dermatite atopique dans les 2 premières années de vie.
Cette étude est dérangeante car allant à l’encontre de toutes les recommandations faîtes jusqu’à présent aux parents d’enfants en particulier atopiques.
Il ne faudrait plus recommander l’éviction précoce des animaux domestiques mais au contraire favoriser des contacts étroits dés le plus jeune âge pour éviter le développement ultérieur d’une dermatite atopique.
Ces résultats vont dans le sens de la théorie hygiéniste actuellement très à la mode, qui développe l’idée qu’un contact précoce avec des endotoxines favoriseraient la maturation du système immunitaire vers une différenciation TH1 au lieu de TH2.
Cependant ces résultats doivent être pris avec prudence. Rien ne prouve qu’une affection atopique ne puisse se révéler après l’âge de 2 ans.
Il n’y a pas de sous groupe d’enfants à risque d’atopie dans la population étudiée.
Il faudrait également savoir si le développement d’une affection atopique malgré la présence d’un animal ne rendrait pas cette affection plus sévère et plus difficile à traiter.
Bref, ces études épidémiologiques doivent toujours susciter la méfiance, et il faut attendre d’autres études concordantes avant de préconiser l’installation d’une ménagerie auprès de tous les nouveaux nés..
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