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Régimes alimentaires de l’enfant allergique : et « quid » du cholestérol ?
dimanche 5 janvier 2003, par
Les régimes d’éviction sont les seules thérapeutiques curatrices chez les enfants allergiques aux aliments. Ces régimes modifient l’équilibre nutritionnel. On sait que la maladie athèromateuse commence certainement très tôt dans la vie. Qu’en est-il du métabolisme du cholestérol chez ces enfants soumis à ces régimes d’éviction ?
Précurseurs du cholestérol et stérols végétaux chez des enfants avec une allergie alimentaire : Joki P, Suomalainen H, Jarvinen KM, Juntunen-Backman K, Gylling H, Miettinen TA, Antikainen M. Skin and Allergy Hospital (PJ, HS, K-MJ, and KJ-B), the Division of Internal Medicine of the Department of Medicine (HG and TAM), and the Hospital for Children and Adolescents (MA), Helsinki University Central Hospital. dans Am J Clin Nutr 2003 Jan ;77(1):51-5
Les données sur le métabolisme des lipides chez l’enfant allergique sont limitées. Dans cette étude, les auteurs ont étudié le métabolisme des lipides et des stérols chez de jeunes enfants ayant un régime d’éviction pour des allergie alimentaires.
– Méthodologie :
* Les enfants du groupe A (n=21 ; âge moyen : 1.78 +/- 0.73 ans) étaient allergiques aux poissons, œufs et lait de vache ou céréales ;
* les enfants du groupe B (n=31 ; âge moyen : 1.45 +/- 0.58) étaient allergiques aux poissons, œufs et à la fois lait de vache et céréales.
* Les précurseurs du cholestérol et le rapport des stérols végétaux (10(2)xmicro mol/mmol cholestérol) et la distribution du phénotype de l’apolipoprotèine E ont été analysés chez 36 patients.
* Le groupe contrôle pour les précurseurs du cholestérol et les mesures des stérols végétaux a consisté en 18 enfants en bonne santé et appariés.
– Résultats :
* Le taux moyen de cholestérol sérique était de 3.6 +/- 0.6 mmol/l, et le HDL cholestérol de 1.03 +/- 0.3 mmol/l dans le groupe A.
* Les valeurs correspondantes dans le groupe B étaient : 3.4 +/- 0.7 et 1.09 +/- 0.2 mmol/l.
* La dose de cholestérol ingérée par jour était basse : 61.3 +/- 36 mg dans le groupe A, et 50.7 +/- 48.5 dans le groupe B.
* Les précurseurs du cholestérol dans les stérols végétaux étaient à une concentration supérieurement significative chez les patients allergiques par rapport aux sujets non allergiques.
– Conclusions :
* Les enfants allergiques avec un régime d’éviction ont une consommation diminuée de cholestérol avec un taux relativement bas de cholestérol sérique.
* Le régime augmente les stérols végétaux avec bien sûr une augmentation secondaire à l’apport supplémentaire en huile de colza qui est une plante riche en stérols, conduisant à une augmentation de la concentration des stérols végétaux.
* Les stérols végétaux pourraient avoir un effet inhibiteur sur l’absorption du cholestérol avec en retour par un phénomène de compensation, une stimulation de la synthèse du cholestérol, pouvant aussi expliquer l’augmentation des concentrations en précurseurs des stérols dans le sérum de nos patients.
Dans cet article les auteurs montrent que les régimes d’éviction en oeufs et végétaux ainsi que poissons et lait entraînent une diminution du taux sérique de cholestérol avec une ingestion accrue de stérols d’origine végétale. Le fait de supprimer lait ou céréales ne modifie pas les taux sanguins de cholestérol.
L’huile de colza qui est apportée en supplément de ces régimes apportent beaucoup d’acides gras essentiels puisqu’on y trouve des acides gras mono-insaturés (60%) et des acides gras essentiels (30%) dont de l’acide linolénique (8%).
Ces acides gras essentiels (acides linoléique et linolénique) sont indispensables à la constitution de la structure des membranes cellulaires mais aussi à leurs rôles fonctionnels. Ainsi ces acides gras permettent la synthèse d’acide arachidonique et de leucotriènes.
Une carence en acide gras peut induire une diminution des défenses immunitaires, induire de l’eczéma, une perte de cheveux etc…. Il est donc indispensable de veiller à l’équilibre nutritionnel de ces enfants, surtout si on se place dans une perspective à long terme.
Il y a certainement des interactions complexes entre l’alimentation et le système immunitaire qui mériteraient des développements plus importants. Cet article a le mérite d’ouvrir le débat.
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